3e Congrès des Avocats de l’UEMOA : Un bilan marquant dix ans d'application du Règlement n°05
Après les congrès de 2019 au Togo et de 2021 au Burkina Faso, Abidjan a accueilli, du 18 au 20 septembre 2024, le 3e Congrès des Avocats de l'Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) au Palais des Congrès du Sofitel Hôtel Ivoire.
25 septembre 2024 à 0h15 par Dorine Couliblay
Cet événement a rassemblé des avocats venus des huit pays membres de l'UEMOA, ainsi que des représentants de barreaux étrangers. Axé sur le thème : « Dix ans d’application du Règlement n°05 : retour vers le futur de l’avocature de l’espace UEMOA », cette rencontre a permis de faire le bilan d'une décennie d'harmonisation des règles professionnelles dans la zone.
Le Règlement n°005/2014/CM/UEMOA, adopté il y a dix ans, visait à uniformiser les pratiques de la profession d’avocat au sein des États membres. Ce congrès, organisé par la Conférence des Barreaux de l’UEMOA, avait pour objectif d’évaluer les progrès réalisés, les défis surmontés, ainsi que les axes d'amélioration pour l’avenir.
le ministre de la Justice de Côte d’Ivoire Jean Sansan Kambilé, a mis l’accent sur l'importance de ce cadre juridique communautaire. Selon lui, l’UEMOA n’est pas seulement une union économique mais également une communauté de droit, dont les avocats sont les principaux gardiens. Il a plaidé pour un renforcement de la libre circulation des avocats au sein de l’espace communautaire et pour une meilleure gestion de l’assistance judiciaire, deux aspects essentiels pour une intégration juridique réussie.
De son côté, Adama Kamara, ministre de l’Emploi et avocat de formation, a rappelé à ses confrères leur responsabilité dans la défense des intérêts des États membres et de leurs populations. Il a souligné le rôle central des avocats dans la promotion de la justice et du développement au sein de la région UEMOA, particulièrement dans un contexte où les droits humains et la justice sociale sont au cœur des préoccupations.
Lors de ce congrès, Claude Mentenon, Bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Côte d’Ivoire, a exprimé l’importance de ce rendez-vous pour la Conférence des Barreaux. Selon lui, ce congrès est une occasion stratégique d’évaluer l’application du Règlement n°05, d’identifier les réussites et de corriger les faiblesses. Il a également insisté sur la nécessité d’une adaptation continue de la réglementation face aux mutations du secteur juridique et aux évolutions des droits humains.
Claude Mentenon a reconnu des « points de satisfaction » dans l’application du Règlement n°05, tout en relevant des « points de dépassement nécessaires ». Si la dernière décennie a permis de consolider les bases d'une avocature plus harmonisée, il reste des défis à relever pour perfectionner le cadre juridique existant. La réflexion s’est donc aussi portée sur les réformes nécessaires pour rendre l’exercice de la profession plus efficace, tout en répondant aux nouvelles réalités sociales et juridiques de la région.
Ce congrès a également été marqué par une reconnaissance symbolique de l’État ivoirien à l’égard de la profession d’avocat. Au cours de la cérémonie, plusieurs avocats ont été décorés pour leurs services intellectuels rendus à la nation. Claude Mentenon a exprimé sa gratitude envers le Président de la République de Côte d’Ivoire pour cet honneur, qui témoigne de l'importance accordée à la profession juridique, pilier de la justice et des droits humains. « Ce congrès a démontré le rayonnement de notre pays et l'intérêt des autorités pour notre profession », a-t-il déclaré.
Au-delà des bilans, cet évènement a permis de réfléchir aux défis futurs de la profession, notamment l’adaptation des avocats aux nouvelles réalités sociales et juridiques de l’espace UEMOA. Les débats ont montré que les avocats doivent se préparer à une profession en constante évolution, tout en restant fidèles aux valeurs fondamentales de la justice et de la défense des droits humains.
Au micro d’Africa Radio, Bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Côte d’Ivoire et Abdoulaye Ben Méïté avocat et dépité s’expriment, écoutons.