Algérie: 18 mois de prison requis en appel contre un journaliste
Une peine de prison de 18 mois a été requise lundi contre le journaliste Rabah Karèche, incarcéré depuis mi-avril, à l'ouverture de son procès en appel pour diffusion de "fausses nouvelles", a indiqué l'un de ses avocats.
4 octobre 2021 à 16h06 par AFP
"Le verdict sera prononcé le 11 octobre", a précisé à l'AFP Me Zoubida Assoul à l'issue de l'audience au tribunal de Tamanrasset (sud de l'Algérie) au cours de laquelle le parquet a requis 18 mois de prison pour son client. En première instance, le journaliste du quotidien Liberté avait été condamné le 12 août à un an de prison, dont huit mois ferme, par le tribunal de Tamnrasset. Il est poursuivi notamment pour "diffusion volontaire de fausses informations susceptibles d'attenter à l'ordre public". Il lui est également reproché la "création d'un compte électronique consacré à la diffusion d'informations susceptibles de provoquer la ségrégation et la haine dans la société" et d'avoir porté "atteinte à la sûreté et l'unité nationale". Rabah Karèche a été inculpé et écroué le 19 avril après avoir publié, dans son journal et sur sa page Facebook, le compte-rendu d'un mouvement de protestation des Touaregs. Plusieurs journalistes algériens sont actuellement en détention, parmi lesquels Mohamed Mouloudj, également du quotidien Liberté, inculpé et écroué à la mi-septembre pour "appartenance à une organisation terroriste" et "diffusion de fausses informations". Un autre journaliste, Hassan Bouras, est lui en détention provisoire depuis le 12 septembre. Il a été inculpé pour "appartenance à une organisation terroriste, apologie du terrorisme, et complot contre la sécurité de l'Etat visant à changer le système de gouvernance". L'Algérie occupe la 146e place sur 180 pays du classement mondial de la liberté de la presse de l'ONG Reporters sans frontières (RSF).