Attentat déjoué du Thalys: "J'étais prêt à tout", admet El Khazzani

Ayoub El Khazzani, tireur mandaté par l'organisation Etat islamique (EI) pour commettre un attentat contre un train Thalys en août 2015, a reconnu lundi qu'il était "prêt à tout" pour "se venger" des forces de la coalition en Syrie, avant d'exprimer ses "regrets" pour son projet meurtrier.

AFRICA RADIO

5 décembre 2022 à 18h36 par AFP

"J'étais prêt à tout pour me venger" des forces de la coalition qui bombardaient les positions de l'EI en Syrie, a affirmé le jihadiste au premier jour de son interrogatoire devant la cour d'assises spéciale de Paris, où il est jugé en appel. En première instance, Ayoub El Khazzani a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans. "J'étais parti en Syrie pour aider le peuple syrien" mais après avoir vu les ravages de la guerre "j'étais prêt à mourir" pour la cause de l'EI, poursuit l'accusé en arabe. "J'ai dit à Abdelhamid Abaaoud (son commanditaire et futur coordinateur des attentats du 13-Novembre, ndlr) que j'étais prêt à mourir et qu'il pouvait me considérer comme un objet et faire de moi ce qu'il voulait", affirme encore celui qui se définissait, après sa tentative d'attentat, comme "un noble combattant". Après un séjour "d'environ une semaine" en Syrie en mai 2015, où il apprend à manier des armes sous les ordres d'Abaaoud, il revient en Europe en sa compagnie en suivant la "route des Balkans" en août 2015. Le 21 août 2015, il monte à Bruxelles dans le Thalys Amsterdam-Paris armé d'une kalachnikov, d'un pistolet semi-automatique, d'un cutter et de près de 300 munitions. Il n'a été empêché de commettre un massacre que par la courageuse intervention de plusieurs passagers, dont trois soldats américains en civil alors en vacances en Europe. L'interrogatoire de M. El Khazzani doit se poursuivre mardi, avant les réquisitions du parquet prévues mercredi. La décision est attendue jeudi.