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Centre du Nigeria: 9 morts dans de violences communautaires présumées

Neuf personnes ont été tuées par des hommes armés à proximité d'un camp de personnes déplacées par les violences qui déchirent des communautés d'éleveurs et d'agriculteurs dans le centre du Nigeria, ont indiqué vendredi à l'AFP les autorités de l'Etat de Benue.

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20 janvier 2023 à 17h51 par AFP

Les assaillants, de présumés éleveurs peuls, ont ouvert le feu jeudi sur une foule à proximité du camp de déplacés de Abagana, en périphérie de la capitale régionale Makurdi, tuant neuf personnes, selon le conseiller à la sécurité du gouvernement de Benue, Paul Hemba. "Deux des victimes ont été décapitées et leurs têtes emportées", a déclaré M. Hemba. Huit autres personnes ont été blessées dans l'attaque, dont trois se trouvent dans un état critique, a-t-il ajouté. Contacté par l'AFP, le représentant de l'association des éleveurs peuls n'était pas joignable dans l'immédiat. Le gouverneur de l'Etat de Benue, Sam Ortom, a déjà été critiqué pour sa position intransigeante à l'égard des communautés d'éleveurs peuls, qu'il tient pour responsables de la plupart des violences dans son État. Les différends entre éleveurs de bétail et agriculteurs concernant les droits fonciers, de pâturage et d'eau sont courants dans les régions du centre et du nord-ouest du Nigeria. Les tensions, dont les racines remontent à plus d'un siècle, ont été provoquées par les sécheresses, la croissance démographique, l'expansion de l'agriculture sédentaire et la mauvaise gouvernance. Ces dernières années, ces conflits ont parfois pris une dimension ethnique et religieuse, les éleveurs peuls étant musulmans et les agriculteurs majoritairement chrétiens. L'insécurité sera l'un des enjeux majeurs de l'élection présidentielle prévue fin février 2023, au cours de laquelle le chef de l'Etat Muhammadu Buhari, ancien général élu en 2015 puis réélu en 2019, ne se représente pas, comme le veut la Constitution.