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Centre du Nigeria: un policier tué dans l'attaque d'un commissariat

Un policier a été tué dans l'attaque d'un commissariat menée vendredi par des hommes armés munis d'explosifs dans le centre du Nigeria, a annoncé samedi la police locale dans un communiqué.

AFRICA RADIO

25 juin 2022 à 18h06 par AFP

Cette attaque lancée contre le commissariat de Eika-Ohizenyi, localité située dans l'Etat de Kogi, n'a pas été revendiquée. Mais cette région du centre du Nigeria a été ces derniers mois la cible d'attaques du groupe jihadiste lié à l'Etat islamique Iswap, dont le fief se trouve pourtant à des centaines de kilomètres, dans le nord-est du Nigeria. "Une partie du commissariat a été rasée par la dynamite utilisée par les assaillants", a déclaré le porte-parole de la police de Kogi, William Ovye Aya. "Malheureusement, un inspecteur de police est mort dans l'échange de tirs avec les assaillants", repoussés par la suite avec l'arrivée de renforts, a-t-il ajouté. La police a ouvert une enquête afin de retrouver les responsables de cette attaque. En 2017, des hommes armés avaient attaqué le même poste de police, tuant deux policiers et un chef de communauté. L'Etat de Kogi a été à plusieurs reprises la cible d'attaques parfois spectaculaires menées par des bandes criminelles et des combattants jihadistes. En septembre 2021, des assaillants avaient pénétré dans une prison à Kabba, libérant plus de 200 détenus, selon les autorités pénitentiaires. L'Iswap est né d'une scission avec Boko Haram en 2016. Affilié à l'EI, il est devenu le groupe jihadiste dominant dans le nord-est du Nigeria depuis la mort du chef du rival Boko Haram, Abubakar Shekau, en mai 2021 dans un affrontement avec les combattants de l'Iswap. Le conflit démarré il y a 13 ans dans le nord-est du Nigeria entre les autorités et Boko Haram, puis d'autres groupes armés islamistes, a coûté la vie à 40.000 personnes et en a poussé deux millions d'autres à fuir leur foyer, selon l'ONU. Depuis le début de l'année, le groupe Iswap a lancé plusieurs attaques dans des régions, relativement éloignées de son bastion du nord-est, notamment dans l'Etat de Kogi, suscitant de fortes inquiétudes. Un climat de violence quasi-généralisée règne dans le nord et le centre du pays le plus peuplé d'Afrique, en proie à des bandes criminelles et/ou jihadistes qui multiplient attaques et enlèvements, à moins d'un an de l'élection présidentielle. Le président Muhammadu Buhari termine son deuxième mandat en février 2023, critiqué de tout part pour son incapacité à endiguer l'insécurité.