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Congo: les 6 morts dans les geôles de la police dues à des violences, selon une ONG

La mort de six personnes début novembre dans les geôles de la police à Brazzaville est due à des violences, a affirmé mercredi une ONG congolaise, qui dit se baser sur des autopsies contredisant la version gouvernementale.

AFRICA RADIO

8 décembre 2021 à 17h06 par AFP

Les autopsies ont été réalisées les 30 novembre et 2 décembre sur quatre corps identifiés sur les six morts enregistrées, selon l'ONG Cercle d'actions pour le développement (CAD). "Le CAD et les familles des victimes ont eu recours à un médecin légiste. Les quatre corps sans vie identifiés pour l'heure ont été autopsiés. Les conclusions de l'autopsie indiquent que des coups et blessures volontaires sont à l'origine des décès", indique un rapport lu devant la presse et les familles des victimes. Dans la nuit du 4 au 5 novembre, il y avait eu six décès inopinés dans les geôles du Commandement territorial des forces de police de Brazzaville. Le CAD avait affirmé que "ces décès étaient intervenus dans des circonstances troubles". Un parent des victimes avait indiqué à l'AFP avoir vu "un corps recouvert de sang". Interrogé, le porte-parole du gouvernement Thierry Moungalla avait fait état de son côté d'un drame lié probablement à la "surpopulation carcérale". "Ce n'est pas pour la première fois que les autorités congolaises nient ou minimisent des crimes imputables aux membres des forces de l'ordre", dénonce le rapport. "+Sois fort, ce sont des choses qui arrivent+. C'est le message des policiers à l'endroit des familles des victimes", lit-on dans le même document, qui déplore le fait que "les Nations unies, l'Union européenne, l'Union africaine et la Commission congolaise des droits de l'homme ferment les yeux". Le CAD demande aux autorités de diligenter une enquête indépendante, un audit de la police, une inspection et l'installation de vidéo-surveillance dans les geôles de la police. En 2018, 13 jeunes avaient trouvé la mort dans un commissariat de Mpila (quartier Est de Brazzaville). Six policiers reconnus coupables avaient été jugés et condamnés à diverses peines.