Côte d'Ivoire : les 49 soldats détenus plusieurs mois au Mali décorés

Les 49 soldats ivoiriens arrêtés en juillet au Mali, où ils ont été condamnés puis graciés en janvier ont été décorés mardi par le chef d'état-major de l'armée ivoirienne, un peu plus de deux semaines après leur retour à Abidjan.

AFRICA RADIO

24 janvier 2023 à 14h51 par AFP

En tout, 852 militaires - 850 soldats et deux gendarmes - déployés dans le cadre de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) ont été faits chevaliers de l'Ordre national ivoirien lors d'une cérémonie "particulière et chargée de symbole", selon le chef d'état-major, Lassina Doumbia. "Cette présence a contribué à garantir la sécurité de nos frontières" a-t-il poursuivi, déplorant toutefois "un épisode malencontreux", en référence à l'arrestation des 49 soldats. La Côte d'Ivoire "mettra toujours tout en oeuvre pour leur garantir protection et sécurité, surtout lorsqu'aucun acte délictueux n'a été commis", a-t-il martelé. Arrêtés le 10 juillet à Bamako, ces soldats étaient soupçonnés d'être des "mercenaires" et ont été condamnés à 20 ans de réclusion par un tribunal malien. Trois femmes soldats libérées en septembre avaient été quant à elles condamnées à la peine de mort par contumace. La Côte d'Ivoire a toujours affirmé qu'ils étaient en mission pour l'ONU, dans le cadre d'opérations de soutien logistique à la Minusma. Elle a annoncé en novembre le retrait progressif de ses troupes au sein de la Minusma d'ici août 2023. 870 soldats ivoiriens sont actuellement déployés dans ce cadre, 650 à Tombouctou (nord-ouest) et 220 à Mopti (centre), selon un responsable de la communication de l'armée ivoirienne. Après des mois de tensions croissantes entre la Côte d'Ivoire et le Mali, en particulier au moment de l'arrestation des soldats, le président ivoirien Alassane Ouattara avait déclaré le jour de leur retour vouloir "reprendre des relations normales" avec Bamako. Après avoir poussé vers la sortie l'ancien allié français, qui a achevé son retrait du Mali en août 2022, les colonels au pouvoir à Bamako s'en sont pris plusieurs fois oralement à la Minusma, déployée depuis 2013, dont le mandat a encore été renouvelé en juin pour un an.