Culture : la galerie parisienne Art Z présente l’exposition “Au bord du volcan” de l'artiste engagé Bruce Clarke
Bruce Clarke, artiste plasticien d’origine sud-africaine présente jusqu’au 18 novembre 2024 des peintures, photographies et photocollages qui viennent du Rwanda, quelques semaines à peine après le génocide des Tutsis au Rwanda de 1994.
4 octobre 2024 à 11h04 par Nadir Djennad
L’artiste franco-britannique-sud-africain, Bruce Clarke nous invite, à travers son exposition à une réflexion profonde sur l’après génocide des Tutsis au Rwanda en 1994. D’avril à juin 1994, le génocide des Tutsi au Rwanda a fait environ un million de morts selon les historiens. Il visait la minorité Tutsi, mais des milliers de Hutu qui s’opposent au régime seront aussi tués.
Cut Anxiety levels
Crédit : Bruce Clarke
Cette exposition évoque l’après génocide, à partir d’août 1994. Les œuvres (peintures, collages, photographies ) interrogent sur le traumatisme et la résilience. Les personnages de ces œuvres sont ainsi figés dans le temps. Ils symbolisent à la fois l’anonymat des victimes et la résilience des peuples face aux catastrophes. Artiste engagé, Bruce Clarke veut amener le public à s’intéresser à cette page tragique de l’histoire africaine à travers la beauté de l’art “J’utilise peut-être l’esthétique, la beauté pour séduire le spectateur, pour qu’il s’intéresse davantage à cette histoire. Amener le spectateur vers cette actualité, mais ne pas l’expliquer ou l’expliciter dans l’oeuvre même ! Parce que l’explication n’est pas dans l’œuvre, elle est à l’extérieur de l’oeuvre. Une oeuvre ne peut pas tout expliquer mais cela peut donner des indices, mais surtout cela peut inciter le spectateur à aller plus loin” estime Bruce Clarke
Dancing in a hurricane
Crédit : Bruce Clarke
Bruce Clarke transforme des événements d’une violence extrême en une esthétique contemplative et interrogative. L’artiste évoque les souffrances liées au génocide des Tutsis de manière artistique et pédagogique “Ce que j’admire dans le travail de Bruce Clarke, c’est qu'il admet d’emblée qu’un artiste n’est pas un historien. Il ne va pas être objectif, il ne va pas raconter l’histoire, tel un journaliste ou un historien, les drames contemporains mais il va faire appel aux émotions du public pour qu’il entre dans le vif du sujet de façon esthétique, ce qui va l’amener à reflechir. Ce n’est pas la même démarche d’un historien qui va assener des faits” déclare Olivier Sultan, directeur de la galerie Art Z
A droite, Olivier Sultan, directeur de la galerie Art Z
Crédit : Nadir Djennad
Cette exposition, qui se tient jusqu’au 18 novembre 2024, témoigne de l’engagement de Bruce Clarke sans relâche pour aborder les événements marquants de l’histoire récente de l’Afrique, tout en explorant les limites de l’empathie humaine et le poids des souvenirs.
Veuves de Bitare
Crédit : Bruce Clarke
Galerie Art Z
27 et 29 rue Keller
75011 Paris
Metro: Bastille
Mercredi-Samedi
14h00-19h00