Forum Investir en Afrique 2024

Darfour/CPI: le procès d'un chef de milice s'ouvrira en avril 2022

Le procès d'un chef de la milice janjawid, force supplétive du gouvernement soudanais accusée d'exactions durant le conflit du Darfour, s'ouvrira le 5 avril 2022, a annoncé mercredi la Cour pénale internationale (CPI).

AFRICA RADIO

8 septembre 2021 à 17h21 par AFP

Ali Muhammad Ali Abd-Al-Rahman, également connu sous son nom de guerre Ali Kosheib, sera jugé pour 31 chefs de crimes de guerre et contre l'humanité, comprenant meurtre, viol, et torture. "La Chambre de première instance (...) a programmé l'ouverture du procès dans l'affaire (...) Ali Muhammad Ali Abd-Al-Rahman pour le 5 avril 2022", a déclaré la CPI dans un communiqué. M. Abd-Al-Rahman, collaborateur de l'ex-président soudanais Omar el-Béchir (1989-2019), a été "l'auteur très actif" de meurtres commis en 2003-2004 au Darfour, ont affirmé les procureurs en mai. "Les victimes des crimes du suspect sont innombrables et leurs souffrances immenses. La douleur infligée aux victimes de ces crimes persiste", avait déclaré en mai à la Cour Fatou Bensouda, procureure générale sortante. L'accusé de 70 ans, qui s'est rendu en juin 2020 à la CPI après 13 ans de fuite, dément les charges. Avant de se livrer, M. Abd-Al-Rahman avait en février 2020 fui en République centrafricaine lorsque le nouveau gouvernement soudanais avait annoncé son intention de coopérer avec les enquêteurs de la CPI. Le Soudan et la CPI ont en outre signé le mois dernier à Khartoum un accord de coopération qui pourrait ouvrir la voie à la remise de l'autocrate déchu Omar el-Béchir et de ses collaborateurs à ce tribunal. L'ancien autocrate, qui a dirigé le Soudan d'une main de fer pendant trois décennies avant d'être destitué en avril 2019 après des mois de manifestations, ainsi que deux autres dirigeants sont réclamés depuis plus de dix ans pour "génocide" et crimes contre l'humanité lors du conflit au Darfour. Le conflit avait éclaté en 2003 lorsque des membres de minorités ethnique avaient pris les armes contre le régime de Khartoum, dominé par la majorité arabe. Le bilan humain du conflit est estimé à 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon les Nations unies.