Egypte: Amnesty appelle à la libération d'Alaa Abdel Fattah, célèbre détenu politique
Amnesty International a appelé vendredi dans un communiqué à la libération du détenu le plus célèbre d'Egypte, Alaa Abdel Fattah, qui passe samedi le cap des 1.000 jours en détention.
24 juin 2022 à 20h51 par AFP
M. Abdel Fattah, figure centrale de la "révolution" ayant mis fin au règne de Hosni Moubarak en 2011, est en grève de la faim depuis le 2 avril pour protester contre ses conditions de détention. Bête noire du régime du président Abdel Fattah al-Sissi, Alaa Abdel Fattah a été condamné fin 2021 à cinq ans de prison pour "fausses informations". Détenu depuis septembre 2019, il n'a pu, selon sa famille, dormir sur un matelas ou recevoir un livre que le mois dernier, quand il a été transféré dans une prison récemment construite. "Demain cela fera 1.000 jours qu'Alaa Abdel Fattah et son avocat Mohammed Baker sont injustement détenus", écrit l'ONG des droits humains dans son communiqué. Si l'ONG exhorte les autorités égyptiennes à libérer le militant et son avocat, elle appelle également les autorités britanniques à "utiliser l'ensemble des moyens à leur disposition" pour "rendre visite" à M. Abdel Fattah --ce dernier ayant obtenu en détention la nationalité britannique-- et "à le faire libérer". Mardi, la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss avait assuré "travailler dur" pour obtenir la libération de l'Egypto-Britannique, dont elle déclarait vouloir évoquer le cas avec son homologue égyptien Sameh Choukri. "Les autorités égyptiennes savent qu'Alaa est un symbole de résistance et de liberté (...) sa détention injuste envoie un message clair aux autres militants et vient assombrir les préparations de la conférence de l'ONU sur le climat, accueillie par l'Egypte cette année" a ajouté Amna Guellali, directrice régionale adjointe de l'ONG, citée dans le communiqué. L'organisation Human Rights Watch avait déjà critiqué la tenue en Egypte de la prochaine Conférence des Nations unies sur le changement climatique, qu'elle qualifiait de "récompense pour le pouvoir répressif" du président Abdel Fattah al-Sissi. L'Egypte est régulièrement épinglée sur les droits humains avec plus de 60.000 détenus d'opinion derrière les barreaux selon les ONG.