Nouvelle-Calédonie : emprisonnés à des milliers de kilomètres de chez eux, cinq militants indépendantistes contestent leur détention en métropole
Cinq indépendantistes kanaks, dont le leader Christian Tein, contestent devant la Cour de cassation leur détention provisoire en métropole. L’instance juridique examine mardi 22 octobre cette décision. Soupçonnés d'être à l’origine des émeutes en Nouvelle-Calédonie, les cinq militants ont été emmenés en juin dernier en métropole pour y être emprisonnés en attendant leur jugement.
22 octobre 2024 à 15h45 par Aurélie Lafeil
La plus haute instance juridique française, la Cour de cassation, étudie ce mardi 22 octobre le pourvoi de cinq militants indépendantistes kanaks, transférés fin juin dernier à presque 17 000 km de chez eux. Les militants mettent en cause cette détention provisoire décidée par des juges de Nouméa. Christian Tein, le leader de la cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) et du Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS) et quatre autres militants sont soupçonnés d’être à l’origine des émeutes en Nouvelle-Calédonie.
Les restrictions sur les libertés sont maintenues
Le procureur de la République à Nouméa, Yves Dupas, justifie l’exil des indépendantistes par une volonté de poursuivre les investigations “de manière sereine”. De son côté, leur avocat, Maître François Roux, dénonce “les conditions inhumaines” de transport de ses clients et regrette que ces “pères de famille”, pour beaucoup, soient “coupés de leurs enfants”. En juin dernier, la CCAT avait accusé l’État de procéder à une “déportation politique” et d’appliquer “sa justice néocoloniale”.
Les restrictions appliquées sur l'île depuis mai demeurent. Le couvre-feu, mis en place depuis le 17 février dernier, de 22 heures à 5 heures du matin, est prolongé jusqu’au lundi 4 novembre. Autres restrictions : la prohibition de rassemblements, de défilés, ainsi que du port et du transport des armes à feu jusqu'au 4 novembre également. L'alcool est quant à lui limité à une consommation sur place, dans les bars et restaurants, jusqu'au dimanche 3 novembre.