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Eswatini: un mort et 80 blessés lors d'une manifestation anti-régime

Une personne a été tuée et au moins 80 autres ont été blessées mercredi en Eswatini, dernière monarchie absolue d'Afrique, lors d'une manifestation anti-régime violemment réprimée par les autorités, a indiqué le syndicat des fonctionnaires.

AFRICA RADIO

20 octobre 2021 à 22h21 par AFP

Des coup de feu ont retenti mercredi soir dans la capitale Mbabane et une personne a été abattue plus tôt dans la journée, selon le syndicat de fonctionnaires NAPSAWU. "L'armée et la police ont tué une personne vers 15H00 aujourd'hui", a déclaré à l'AFP le président de ce syndicat, Oscar Nkambule. Cinquante membres de ce syndicat ont été transportés dans un hôpital de la capitale, Mbabane, tandis que 30 autres ont été hospitalisés dans la ville de Manzini, certains ayant été blessés par balles. Des policiers et des soldats lourdement armés s'étaient déployés en masse dans la journée à Mbabane et Manzini, et ont tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes sur les manifestants. Depuis plusieurs semaines, le petit pays pauvre et enclavé d'Afrique australe est secoué par une vague de protestations pour réclamer la démocratie. Les violences de mercredi ont commencé vers 05H00 GMT, selon M. Nkambule. Des gaz lacrymogènes ont été tirés à l'intérieur d'un bus transportant des manifestants. Des images montrant des personnes sautant des fenêtres d'un bus enveloppé de fumée lacrymogène blanche ont circulé sur les réseaux sociaux. Internet a été coupé dans le pays vers midi. A Mbabane, un lycée a été incendié. Dans ce contexte, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a eu un entretien téléphonique avec le roi Mswati III mercredi matin, a indiqué une source officielle de Pretoria dans un communiqué. M. Ramaphosa, qui préside actuellement l'organe de sécurité de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), a dépêché un émissaire en Eswatini pour s'entretenir avec le roi jeudi après-midi. Une précédente vague de manifestations pro-démocratie en juin, organisées par la société civile et l'opposition en Eswatini, avait fait au moins 28 morts. Dans cette monarchie, le roi nomme les ministres, contrôle le Parlement et les partis politiques sont interdits depuis près de 50 ans. Couronné en 1986 à l'âge de 18 ans, le souverain qui a 15 épouses et plus de 25 enfants, est décrié pour sa poigne de fer et son train de vie fastueux dans un pays dont les deux tiers de la population vivent sous le seuil de pauvreté.