Forum Investir en Afrique 2024

L'Algérie s'estime "visée" par la visite d'un ministre israélien au Maroc

Le président du sénat algérien a estimé jeudi que son pays était "visé" par la visite du ministre israélien de la Défense Benny Gantz au Maroc, au cours de laquelle les deux pays ont signé un accord de coopération sécuritaire

AFRICA RADIO

25 novembre 2021 à 16h06 par AFP

"Les ennemis se mobilisent de plus en plus pour porter atteinte à l'Algérie" qui est "visée" par cette visite , a déclaré Salah Goudjil, deuxième personnage de l'Etat algérien, cité par l'agence officielle APS. "Aujourd'hui, les choses sont claires avec la visite du ministre de la Défense de l'entité sioniste au Maroc, après celle effectuée (en août) par le ministre des Affaires étrangères de cette entité dans ce pays voisin", a ajouté M. Goudjil, selon lequel le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid avait alors "menacé l'Algérie à partir du Maroc et il n'y a eu aucune réaction du gouvernement marocain". Le Maroc et Israël ont signé mercredi lors de la visite de M. Gantz un accord de coopération sécuritaire qui va faciliter l'acquisition par Rabat de technologies de l'industrie militaire israélienne. Cette visite suscitait jeudi des commentaires outrés des médias algériens. "Ce qu'il n'a pas fait avec l'Egypte et la Jordanie en 43 ans et 27 ans de relations respectivement, Israël le fait avec le Maroc après seulement 11 mois de reconnaissance mutuelle", a écrit le site d'information en ligne Tout sur l'Algérie (TSA). "Ce pas de plus dans la compromission (...) ouvre la voie au Mossad israélien pour poser les deux pieds à la frontière ouest de l'Algérie, avec tout ce que cela suppose comme menace sur la sécurité de tout le Maghreb", a pour sa part affirmé le quotidien L'Expression. La visite de Benny Gantz intervient alors qu'Alger a rompu, en août, ses relations avec Rabat en raison "d'actions hostiles" du royaume et que le Front Polisario a décidé d'"intensifier" sa lutte armée contre le Maroc au Sahara occidental. La question du Sahara occidental, considéré comme un "territoire non autonome" par l'ONU en l'absence d'un règlement définitif, oppose le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l'Algérie, depuis le départ de l'Espagne en 1975. Sous la présidence de Donald Trump, les Etats-Unis ont reconnu en décembre 2020 la souveraineté du Maroc sur l'ex-colonie espagnole en contrepartie d'une normalisation des relations du royaume avec Israël.