La Côte d'Ivoire va se doter d'une loi sur l'asile
Le gouvernement ivoirien a adopté mercredi un projet de loi sur l'asile visant à encadrer le statut des réfugiés qui arrivent dans le pays, un texte qui vient combler un "vide" en la matière, selon le porte-parole du gouvernement Amadou Coulibaly.
8 juin 2022 à 18h21 par AFP
Le texte, qui devra être voté au Parlement, favorisera "la mise en place d'un système d'asile efficace", a indiqué M. Coulibaly, à l'issue du conseil des ministres. Si la Constitution, dans son article 23 garantit déjà "le droit d'asile pour toute personne persécutée en raison de ses convictions politiques, religieuses, philosophiques ou de son appartenance ethnique", aucune loi n'existait jusqu'à présent. "Notre pays ne disposait pas de texte pour encadrer le statut de réfugié. Il y avait un flou, ce texte vient combler ce vide", a confirmé le porte-parole du gouvernement, sans développer les détails du texte. Dans les années 1990, la Côte d'Ivoire avait accueilli des dizaines de milliers de réfugiés fuyant la guerre civile au Liberia et en Sierra Leone. "Ils ont été accueillis dans des villages, chez l'habitant, ils n'ont pas eu de statut", a rappelé M. Coulibaly. La Côte d'Ivoire est aujourd'hui à nouveau confrontée à l'arrivée de réfugiés. Plusieurs milliers de personnes fuient les attaques jihadistes au Burkina Faso pour le nord de la Côte d'Ivoire et sont hebergées chez des villageois ou dans des campements de fortune. Le Haut Commissaire des Nations unies aux Réfugiés (HCR), Filippo Grandi est attendu en Côte d'Ivoire du 17 au 20 juin prochain, à l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés. En septembre dernier, le HCR avait recommandé la fin du statut de réfugié accordé aux Ivoiriens qui avaient fui leur pays, notamment pendant la crise post-électorale de 2010-2011, estimant que la plupart d'entre eux n'ont plus besoin de protection internationale. Si une immense majorité est déjà volontairement rentrée en Côte d'Ivoire ces dernières années, quelque 51.000 personnes sont encore réfugiées dans des pays de la sous-région. Cette mesure doit entrer en vigueur le 30 juin et les personnes qui se considèrent en danger pourront toujours demander une exemption pour rester sous la protection du HCR.