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Le Tchad "exhorte" le Mali à revenir dans le G5 Sahel

Le Tchad, qui exerce la présidence tournante du G5 Sahel, a exhorté vendredi le Mali à revenir au sein de cette organisation régionale antijihadiste et sa force militaire conjointe.

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20 mai 2022 à 18h21 par AFP

La junte militaire malienne a annoncé lundi que son pays se retirait de cette alliance comprenant aussi le Niger, la Mauritanie, le Burkina Faso et le Tchad pour lutter contre l'expansion des groupes jihadistes au Sahel. Accusant le G5 Sahel d'être "instrumentalisé" par "l'extérieur", Bamako visait implicitement la France avec qui ses relations se sont considérablement dégradées depuis un coup d'Etat militaire en août 2020. Poussée dehors par la junte, la France a annoncé en février le retrait de sa force militaire antijihadiste Barkhane, qui doit s'achever à l'été. Le président en exercice du G5 Sahel, le général Mahamat Idriss Déby Itno, "exhorte le gouvernement de la République du Mali à reconsidérer sa position", écrit la présidence tchadienne du G5 dans un communiqué vendredi. Il avait lui même pris le pouvoir au Tchad à la tête d'une junte militaire à la mort de son père Idriss Déby Itno il y a plus d'un an. Le jeune général Déby, 38 ans, "tiendra informé dans les tout prochains jours" le Mali "des résultats de ses consultations en cours avec les autres chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres", ajoute le communiqué, évoquant une "imminente conférence des chefs d'Etat et de gouvernements dans le pays du siège", la Mauritanie, sans plus de précisions. Mercredi, le président du Niger Mohamed Bazoum avait estimé, lui, que le G5 Sahel était "mort" après le départ du Mali, blâmant ce pays pour sa "fuite en avant qui l'isole en Afrique" et prive le continent "d'une stratégie concertée et coordonnée pour lutter contre le terrorisme". Mahamat Déby a été autoproclamé président du Tchad le 20 avril 2021 à la tête d'une junte de 15 généraux le jour même de l'annonce de la mort de son père Idriss Déby, tué en se rendant au front contre des rebelles après avoir régné 30 années d'une main de fer sur le pays. Immédiatement après, la France, l'Union européenne et l'Union africaine l'avaient adoubé, prêtant le flanc à l'accusation de pratiquer une politique de deux poids deux mesures en condamnant et sanctionnant ailleurs sur le continent les militaires putschistes, au Mali notamment. L'armée tchadienne est considérée comme le principal pilier, au côté de Barkhane, des coalitions régionales menant la guerre contre les jihadistes.