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Les réfugiés érythréens au Tigré en "grand danger" en raison de la crise humanitaire

Les réfugiés érythréens dans la région éthiopienne en guerre du Tigré sont "en grand danger" en raison de la détérioration de la situation humanitaire, a averti vendredi le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

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21 janvier 2022 à 11h36 par AFP

"Le HCR est profondément alarmé par la détérioration des conditions de vie des réfugiés érythréens dans les camps au Tigré", a déclaré un porte-parole de l'organisation, Boris Cheshirkov, lors d'un point de presse à Genève. Pour le HCR, cette situation les met "en grand danger". Après trois semaines sans accès en raison de la sécurité, le personnel du HCR a réussi à atteindre les camps de réfugiés de Mai Aini et Adi Harush au Tigré en début de semaine, pour la première fois depuis les récentes frappes aériennes qui ont touché des camps et les environs. "Les réfugiés ont informé le HCR de l'augmentation du nombre de décès évitables - plus de 20 au cours des six dernières semaines - liés à la détérioration de la situation et en particulier à l'absence de médicaments et de services de santé", a indiqué M. Cheshirkov. "Notre équipe a trouvé des réfugiés effrayés et luttant pour avoir assez à manger, manquant de médicaments et avec peu ou pas d'accès à l'eau potable", a-t-il ajouté. Les cliniques des camps sont pratiquement fermées depuis début janvier, après s'être retrouvées à court de médicaments, selon le HCR, également très inquiet face au risque croissant de "faim extrême". "Les réfugiés nous disent qu'ils ont dû vendre leurs vêtements et le peu d'affaires qu'ils possédaient pour essayer de se procurer de la nourriture", a indiqué M. Cheshirkov. Le Tigré est le théâtre depuis 14 mois d'un conflit armé entre gouvernement fédéral et anciennes autorités locales, issues du TPLF qui a dirigé l'Ethiopie durant près de 30 ans jusqu'à l'arrivée au pouvoir d'Abiy Ahmed en 2018. La région est soumis à un "blocus de facto" qui a plongé la région dans une grave crise humanitaire, selon l'ONU. Aucun transport n'a été possible depuis le 14 décembre entre Semera, capitale de la région voisine de l'Afar, et la capitale du Tigré Mekele - le principal axe de l'aide humanitaire -, en raison notamment de combats. De plus, le carburant manque cruellement au Tigré et aucun approvisionnement de ce produit n'a été autorisé depuis le 2 août, excepté pour deux camions du Programme alimentaire mondial (PAM). "Le manque de carburant signifie que (...) les réfugiés doivent aller chercher de l'eau dans des ruisseaux qui s'assèchent rapidement, provoquant un risque important de maladies d'origine hydrique", a relevé le porte-parole du HCR.