Les Sénégalais élisent leurs maires dans un scrutin test

Les Sénégalais se sont rendus dans les bureaux de vote dimanche pour élire leurs maires et présidents de départements, un scrutin test pour le pouvoir et l'opposition à cinq mois des élections législatives.

AFRICA RADIO

23 janvier 2022 à 10h36 par AFP

Des files d'attente s'étaient déjà formées devant les bureaux de vote de Dakar avant même leur ouverture à 8H00 (locales et GMT). Ibrahima Dieng, 28 ans, mécanicien, est arrivé très tôt le matin pour accomplir son devoir de citoyen, au centre de vote de l'école élémentaire Sato Eisaku de la commune Yoff, à Dakar. Il fait partie des premiers à avoir voté dans ce centre où les opérations ont démarré avec une quarantaine de minutes de retard. "Le vote est le seul moyen dont nous disposons pour nous exprimer sur la marche du pays", dit-il. Chaque électeur vote deux fois: un premier vote pour élire un maire et un deuxième pour choisir le président de département. Environ plus de 6 millions de Sénégalais, sur une population de 17 millions, étaient appelés à départager 3.200 listes dans plus de 500 mairies et plus de 40 départements. Au terme d'une campagne émaillée de heurts mineurs, la consultation permettra de jauger la popularité de la coalition qui gouverne depuis 2012, cinq mois avant les législatives et deux ans avant la fin du second mandat du président Macky Sall. M. Sall, réélu en 2019, dirigeant écouté par la communauté internationale sur la crise au Sahel ou la question de la dette, maintient le flou sur ses intentions en 2024. Une révision constitutionnelle approuvée en 2016 limite à deux le nombre des mandats présidentiels. Des voix suggèrent que cette réforme pourrait avoir remis les compteurs à zéro, comme cela fut notamment le cas en Côte d'Ivoire pour Alassane Ouattara en 2020. Le refus de voir M. Sall briguer un troisième mandat a été l'un des slogans des manifestations de l'opposition en 2021. Les élections seront "un bon baromètre avant les législatives pour voir si la mainmise du pouvoir sur les collectivités locales va s'éroder et entamer la toute puissance de la coalition au pouvoir, dont le moteur reste l'APR", l'Alliance pour la République, le parti du président, selon l'analyste politique Barka Ba. L'opposition pourra aussi mesurer ses forces. Beaucoup de ses leaders sont engagés dans la bataille. Ousmane Sonko dirige la liste Yewwi Askan Wi (Libérer le peuple, en wolof) pour la mairie de Ziguinchor, la plus grande ville de Casamance (sud).