Libye: des milliers de personnes manifestent en soutien au gouvernement

Des milliers de personnes ont manifesté vendredi à Tripoli pour dénoncer une motion de censure votée par le Parlement libyen contre le gouvernement de transition, à trois mois d'élections cruciales pour l'avenir du pays, selon un correspondant de l'AFP sur place.

AFRICA RADIO

24 septembre 2021 à 21h06 par AFP

"Le Parlement ne me représente pas", "le peuple veut la chute du Parlement" ou "non aux divisions", pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants rassemblés place des Martyrs, vaste esplanade bordée de palmiers et de bâtiments à l'architecture italienne, au coeur de la capitale. Arborant pour certains le drapeau national rouge, vert et noir, ces manifestants ont répondu à l'appel, mardi, du chef du gouvernement de transition basé à Tripoli, Abdelhamid Dbeibah, à une "grande manifestation" ce vendredi. L'objectif était de protester contre la motion de censure votée mardi par le Parlement siégeant à Tobrouk (est). Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est en proie à des violences sanglantes et à des luttes entre pouvoirs rivaux dans l'est et l'ouest du pays. Le vote du Parlement a suscité l'"inquiétude" de l'ONU et aggravé les tensions entre les protagonistes, au moment où le pays d'Afrique du Nord tente de tourner la page d'une décennie de chaos. Il est intervenu moins de deux semaines après la ratification par le président du Parlement Aguila Saleh d'une loi électorale controversée favorisant l'homme fort de l'Est, Khalifa Haftar, au grand dam des autorités de Tripoli. Après la fin des combats à l'été 2020 entre les deux camps rivaux, un gouvernement unifié et transitoire dirigé par M. Dbeibah avait été formé en mars pour mener la transition. La formation de ce cabinet au terme d'un processus politique parrainé par l'ONU avait offert une lueur d'espoir. Ce gouvernement a été chargé par 75 personnalités libyennes de tous bords, réunies sous l'égide de l'ONU, d'unifier les institutions et d'achever l'interminable transition politique, en organisant des élections législatives et présidentielles le 24 décembre.