Malawi: Columbia Gem dément des accusations de fraude fiscale
La société minière américaine Columbia Gem House a démenti cette semaine auprès de l'AFP les accusations du Malawi qui lui réclame plus de 300 milliards de dollars pour de présumées recettes fiscales impayées.
4 août 2022 à 15h21 par AFP
Une lettre du procureur général, datée du 26 juillet, accuse la compagnie d'avoir éludé les droits de douane sur les ventes de rubis et saphirs extraits de sa mine au Malawi, affirmant que sa filiale Nyala Mines Limited n'a payé qu'environ 600 dollars d'impôts sur les 24 milliards de revenus estimés provenant de son exploitation. "Columbia Gem House n'est pas, et n'a jamais été, propriétaire de Nyala Mines ou de toute autre entité au Malawi, ni signataire d'un quelconque accord de bail avec le gouvernement du Malawi", affirme à l'AFP la société dans un courriel, démentant vigoureusement les accusations portées contre elle. Interrogé une nouvelle fois jeudi par l'AFP, le procureur général Thabo Chakaka Nyirenda a réitéré "s'en tenir au contenu" de sa lettre et agir au nom du ministre des Finances. Le porte-parole du gouvernement a confirmé à l'AFP que M. Nyirenda "représentait le gouvernement du Malawi" dans cette affaire. Déclinant tout autre commentaire, le dossier étant désormais "entre les mains d'experts juridiques", Gospel Kazako a confirmé que le gouvernement était aligné sur les réclamations du procureur général. "Nous réclamons ce qui nous est dû par Columbia Gem House", a-t-il affirmé. Columbia Gem House affirme que ni la société ni l'ambassade américaine au Malawi n'a reçu la lettre du procureur général. "Nous comprenons qu'il s'agit d'un protocole normal pour une ambassade de recevoir une telle correspondance d'un gouvernement étranger, ce qui soulève encore d'autres préoccupations". "Nous ne manquerons pas d'offrir une réponse officielle à toute communication officielle du gouvernement du Malawi et de répondre à toute question qu'il pourrait avoir", ajoute encore la société. Concernant la somme astronomique réclamée de 3.09.600.000.000 dollars, soit plus de 25 fois le PIB du pays, M. Nyirenda explique que "les calculs m'ont été communiqués par le ministère des Finances", précisant être en possession de "documents volumineux qui ne peuvent être partagés ave la presse".