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Mali: des groupes armés désavouent un ministre poids lourd de la junte

Les groupes armés signataires d'un important accord de paix au Mali ont annoncé jeudi qu'ils ne discuteraient plus de la mise en oeuvre de cet accord avec le gouvernement tant que celui-ci serait représenté par le colonel major Ismaël Wagué, un poids lourd de la junte au pouvoir.

AFRICA RADIO

7 octobre 2021 à 21h06 par AFP

L'accord dit d'Alger signé en 2015 par une alliance de groupes rebelles touareg et nationalistes arabes, par des groupes armés progouvernementaux et par le gouvernement malien est considéré comme crucial pour une stabilisation du pays sahélien pris dans la tourmente depuis le déclenchement d'insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord en 2012. Son application, pilotée par un comité de suivi sous égide algérienne, demeure aléatoire. Le comité de suivi s'est réuni mardi. Après cette réunion, les groupes armés ont publié jeudi un communiqué corroucé contre le colonel major Wagué, ministre de la Réconciliation et chargé de l'accord au sein du gouvernement. Ils l'accusent d'avoir demandé "unilatéralement à la communauté internationale de ne plus (les) recevoir". Une telle demande n'a pu être confirmée par ailleurs. "Le ministre veut semer les germes de la division entre les mouvements signataires", à savoir la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rebelles) et la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 d'Alger (communément appelée Plateforme, loyaliste), qui ont lié partie depuis 2021 au sein d'une structure commune, disent-ils. Ces derniers décident de "suspendre" leurs discussions avec le gouvernement sur la mise en oeuvre de l'accord jusqu'à la désignation d'un "interlocuteur impartial". Ils poursuivent les discussions avec la médiation internationale, précisent-ils. Les jihadistes, qui avaient d'abord combattu les forces maliennes avec les rebelles touareg et arabes avant de se retourner contre eux ne sont pas concernés par l'accord, et ont depuis étendu leurs agissements au centre du pays et au Burkina Faso et Niger voisins. La tourmente a depuis 2012 fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, malgré l'intervention de forces onusiennes, françaises et africaines. La CMA avait déjà pris des distances avec la junte mi-septembre en rejetant tout accord entre le gouvernement et le groupe russe de mercenaires Wagner, en cours de discussion.