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Mali: manifestation en faveur des militaires et contre les pressions étrangères

Des milliers de Maliens ont manifesté mercredi à Bamako pour apporter leur soutien au gouvernement de transition dominé par les militaires face aux pressions internationales, rejetant l'"ingérence extérieure", selon des correspondants de l'AFP.

AFRICA RADIO

22 septembre 2021 à 19h36 par AFP

Les autorités de transition et leur président, le colonel Assimi Goïta sont soumis à des pressions, en particulier de la France et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays), pour organiser des élections en février et renoncer à une éventuelle coopération avec le groupe de sécurité privée russe Wagner. Dans un discours prononcé mardi soir à la veille du 61e anniversaire de l'indépendance, le colonel Goïta a appelé les partenaires du pays à "une meilleure lecture de la situation du Mali, marquée par une crise multidimensionnelle profonde". Beaucoup de participants au rassemblement mercredi, à l'appel du mouvement Yerewolo, brandissaient des drapeaux maliens, ainsi que quelques drapeaux russes. D'autres portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Vive Assimi, vive la transition, vive le gouvernement". "La France et la communauté internationale ont fait neuf ans sans résultat, sans sécurité, sans protection des personnes et des biens", a affirmé Siriki Kouyaté, porte-parole de Yerewolo, en référence au lancement de l'opération militaire française contre les jihadistes dans le nord du Mali en janvier 2013. "Cela ne peut pas continuer", a-t-il ajouté, estimant que depuis l'insécurité s'était étendue à tout le pays. "Nous sommes contre toute ingérence extérieure", a déclaré Adama Tangara, responsable d'un mouvement de soutien au chérif de Nioro (nord-ouest) Bouyé Haïdara, un influent chef religieux musulman, qui s'est prononcé pour une transition de plusieurs années au lieu des 18 mois prévus pour rendre le pouvoir à des civils élus. La présidente du Groupe des patriotes du Mali (GPM), Keïta Fatoumata Kouyaté, a pour sa part assuré qu'une pétition lancée par son mouvement en 2016 "pour demander à la Russie d'intervenir au Mali" avait recueilli près de 8 millions de signatures, sur 19 millions d'habitants. "Aujourd'hui, le Mali traverse des moments difficiles, mais nous devons pas désespérer de notre nation, de notre État", a déclaré mercredi le colonel Goïta dans une interview pour la fête nationale.