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Mali - Sanctions CEDEAO : "J'ai fréquenté d'autres hommes pour aider mon mari dans les dépenses familiales"

Au Mali les populations subissent durement les conséquences des sanctions imposées de la CEDEAO , la Communauté Économique des États de Afrique l’Ouest(CEDEAO) et de l'UEMOA l’Union Économique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) imposées le 9 janvier dernier. A cela s'ajoutent les conséquences du conflit en Ukraine. Les prix des denrées de première nécessité ont flambé. Les difficultés du quotidien sont telles que certaines épouses ont dû se prostituer pour tenter de s'en sortir.

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25 mai 2022 à 13h47 par Fatoumata Coulibaly /Africa Radio Bamako

Mohamed Traoré transporteur depuis plusieurs années a vu sa vie basculer dès l'entrée en vigueur en janvier dernier de l’embargo de la CEDEAO et de l'Uemoa contre le Mali.

« Je suis chauffeur sur la route Bamako, Abidjan. A cause de l’embargo actuellement, je suis au chômage, je n’arrive plus à subvenir aux charges de ma famille du coup, j’ai envoyé toute ma famille dans mon village natal en attendant que les choses changent ».

D'autres transporteurs sous régionaux vivent le même calvaire tout comme leurs collègues qui travaillent au Mali et qui ont du mal à trouver du carburant, devenu rare et cher. Des chefs de famille qui vivent d'activités informelles et parfois précaires accumulent des dettes auprès des boutiquiers du quartier pour nourrir leurs familles. Certains salariés comme Moussa Diarra ont perdu leur travail après l'arrêt du projet pour lequel il était employé.

“J’ai perdu mon boulot à cause des multiples sanctions infligées contre notre pays, car notre financement vient de l'extérieur. Du coup, les partenaires ont décidé d'arrêter le financement pour le moment en attendant que les autorités de la transition précisent la durée de la transition et ressortir un chronogramme détaillé sur l’organisation des élections".

Sur les marchés, les femmes n'en peuvent plus. Les prix des principales denrées alimentaires comme le sucre, le riz ou du lait ont augmenté . Pendant le Ramadan célébré en début du mois , cette dame a dû prendre une décision improbable pour soutenir son mari, consentant.

« À l’approche de la fête de ramadan sous l’autorisation de mon époux, j’ai fréquenté d’autres hommes pour l'aider à faire ses dépenses familiales. J’ai fait cela malgré moi, mais je n’avais plus de choix j’ai accepté, à cause de l’embargo rien n’est plus comme avant »

Elle espère que l’embargo va bientôt être levé pour qu'elle et ses concitoyens retrouvent leur dignité et leur vie d'avant les sanctions sous régionales.

Embargo : Difficultés pour les familles maliennes