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Maroc: appel aux autorités pour libérer les journalistes incarcérés

Les avocats de journalistes et défenseurs de droits humains détenus au Maroc ont appelé lundi les autorités à trouver une "issue judiciaire, politique et légale" afin qu'ils puissent être libérés.

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10 juillet 2023 à 19h06 par AFP

"J'appelle la justice et la plus haute autorité du pays (ndlr: le roi Mohammed VI) à trouver une issue judiciaire, politique et légale pour ces dossiers", a plaidé Me Mohamed Messaoudi lors d'une conférence de presse organisée à Casablanca par le Comité local pour la libération des prisonniers politiques. "Notre espoir est grand qu'il soit mis fin aux emprisonnements et aux poursuites, soit en révisant les dossiers toujours devant la justice, soit, pourquoi pas, en bénéficiant d'une procédure de grâce", a ajouté cet avocat qui a notamment défendu les journalistes Omar Radi et Souleimane Raissouni. Au Maroc, la grâce peut être accordée par le souverain, ou bien, mais en théorie seulement, par le Parlement. MM. Radi et Raissouni ont été condamnés respectivement à six et cinq ans de prison ferme dans des affaires d'agressions sexuelles, des charges qu'ils réfutent, à l'issue de procès "entachés d'irrégularités", selon leurs défenseurs. Pour les autorités marocaines, ils ont été jugés pour des crimes de droit commun qui "n'ont rien à voir" avec leur profession ni la liberté d'expression. Après de long mois, la Cour de cassation doit trancher jeudi sur le sort des deux journalistes. "En tant qu'avocats et défenseurs des droits humains, nous appelons à la libération immédiate de l'ensemble des détenus politiques", a exhorté de son côté l'avocate Souad Brahma. Me Brahma a alerté sur les conditions de détention de certains d'entre eux, "qui ne respectent pas les droits élémentaires". C'est le cas de Souleimane Raissouni -- "dont l'état de santé s'est dégradé alors qu'il vit toujours à l'isolement"-- et d'Omar Radi, a assuré l'avocate. Début mai, l'ONG Amnesty International a accusé l'administration pénitentiaire "de priver du droit de lire et d'écrire" des journalistes et défenseurs des droits humains, tandis que Reporters Sans Frontières (RSF) s'est inquiété des "mesures restrictives" à l'encontre de M. Radi. La Direction générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGAPR) a dénoncé des "allégations mensongères visant à nuire à la réputation du Maroc en matière de droits de l'Homme, à l'intérieur comme à l'étranger".