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Muriel Pénicaud, candidate à la tête de l'OIT

La Française Muriel Pénicaud, ex-ministre du Travail, est entrée jeudi dans la course pour reprendre la tête de l'Organisation internationale du travail (OIT), et succéder au Britannique Guy Ryder en octobre 2022.

AFRICA RADIO

30 septembre 2021 à 15h51 par AFP

Alors que la date limite pour la réception des candidatures est fixée au 1er octobre 23h59 (21H59 GMT), trois autres candidats ont déjà été proposés par leurs pays respectifs: l'Australie, le Togo et l'Afrique du Sud. L'élection du prochain patron de l'OIT par le Conseil d'administration de l'organisation aura lieu en mars. L'un des candidats, l'Australien Greg Vines, occupe depuis 2012 un poste de directeur général adjoint à l'OIT. Le Togolais Gilbert Houngbo a également occupé un poste semblable (2013-2017), après avoir été Premier ministre de son pays (2008-2012). Egalement en lice, le Sud-Africain Mthunzi Mdwaba, qui dirige diverses sociétés en Afrique, a occupé quant à lui plusieurs postes dans des organisations patronales. "La France, membre fondateur de l'Organisation internationale du travail, souhaite, à travers cette candidature, défendre une vision ambitieuse du rôle de l'organisation pour la construction d'un nouveau contrat social essentiel à la régulation mondiale et pour la mise en oeuvre effective des normes en faveur de la justice sociale, de la lutte contre les inégalités entre les pays et en leur sein et du travail décent pour tous", a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Ancienne directrice générale des Ressources humaines du Groupe Danone (de 2008 à 2014), Muriel Pénicaud a été ministre du Travail en France de mai 2017 à juillet 2020. Elle est aujourd'hui représentante permanente de la France auprès de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). "Nous traversons aujourd'hui une nouvelle période de crise systémique. Face à la mondialisation, à la pandémie, au changement climatique, à la transformation numérique et aux défis démographiques, l'OIT doit, plus que jamais, se placer résolument en première ligne", souligne l'ancienne ministre dans sa candidature. Elle y affirme notamment que l'OIT doit "impulser une nouvelle dynamique globale de solidarité pour le progrès social" et "faire advenir rapidement un accès universel à la protection sociale". Mme Pénicaud souhaite également "renforcer la fonction normative" de l'OIT. Cette organisation tripartite des Nations unies réunissant gouvernements, employeurs et syndicats est née au lendemain de la Grande Guerre en 1919. Elle est la seule création du Traité de Versailles ayant survécu. Malgré son grand âge, l'OIT a montré qu'elle restait en accord avec son temps en approuvant en 2019 le premier traité international sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail. Elle a également adopté en 2011 une convention internationale sur les employés de maison, destinée à améliorer le sort de dizaines de millions de personnes dans le monde appartenant à l'économie parallèle.