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Après une longue séquence polémique dans l'hexagone, le thème de l'immigration s'invite dimanche au 4e séminaire intergouvernemental entre la France et le Sénégal à Dakar, où Edouard Philippe et le président Macky Sall doivent aussi aborder la lutte antijihadiste au Sahel.

Deux ans apr&egrave;s la derni&egrave;re &eacute;dition de ces rencontres de haut niveau, &agrave; Matignon, M. Philippe et six de ses ministres se retrouvent dans la capitale s&eacute;n&eacute;galaise pour nourrir la relation "singuli&egrave;re" entre les deux pays, dixit le chef du gouvernement.&nbsp;
Quatre "feuilles de route" sont sur la table lors de ce s&eacute;minaire qui doit d&eacute;buter &agrave; 12H30 locales (13H30 en France): elles portent sur les enjeux de s&eacute;curit&eacute; et de d&eacute;fense.l'&eacute;ducation, la jeunesse et la formation; l'&eacute;mergence du S&eacute;n&eacute;gal; la mobilit&eacute; et la migration.
Sept semaines apr&egrave;s un d&eacute;bat au Parlement fran&ccedil;ais sur l'immigration voulu par Emmanuel Macron, qui a notamment abouti &agrave; de nouvelles mesures concernant l'offre de soins et la future instauration de quotas d'immigration professionnelle, l'issue des n&eacute;gociations entre les deux gouvernements sera attendue.&nbsp;
"La migration doit &ecirc;tre choisie et non subie, telle est notre conviction", a r&eacute;sum&eacute; M. Philippe aupr&egrave;s du quotidien s&eacute;n&eacute;galais Le Soleil.
Selon Matignon, "la pression venant du S&eacute;n&eacute;gal", pays &agrave; la fois de d&eacute;part et de transit, "reste &eacute;lev&eacute;e" sur l'immigration irr&eacute;guli&egrave;re, alors que le pays est jug&eacute; "s&ucirc;r".
"Le S&eacute;n&eacute;gal est au 15e rang des nationalit&eacute;s interpell&eacute;es pour les 9 premiers mois de l'ann&eacute;e 2019", assure-t-on encore de m&ecirc;me source, tout en notant que les demandes d'asile ont augment&eacute; de "plus de 50%" l'an pass&eacute;.&nbsp;
Le gouvernement fran&ccedil;ais devrait donc chercher &agrave; accro&icirc;tre la coop&eacute;ration dans ce domaine, sachant que "la volont&eacute; du pr&eacute;sident Macky Sall est de tout faire pour que les S&eacute;n&eacute;galais restent et r&eacute;ussissent au S&eacute;n&eacute;gal", selon Seydou Gu&egrave;ye, chef du service de communication de la pr&eacute;sidence s&eacute;n&eacute;galaise.

- "P&ocirc;le de stabilit&eacute;" -

Parmi les leviers dont dispose la France, l'aide publique au d&eacute;veloppement, dont le budget total doit atteindre 0,55% du PIB en 2022.Environ 2 milliards d'euros de cette aide ont &eacute;t&eacute; distribu&eacute;s au S&eacute;n&eacute;gal depuis 2007: des "efforts" qui doivent "produire des r&eacute;sultats sur l'immigration irr&eacute;guli&egrave;re", souligne Matignon.&nbsp;
Concernant l'immigration l&eacute;gale, Matignon salue la "vraie dynamique", "de l'ordre de 7%", d'admission d'&eacute;tudiants s&eacute;n&eacute;galais (12.500 en 2019) dans l'enseignement sup&eacute;rieur fran&ccedil;ais.
"Nous cherchons &eacute;galement &agrave; augmenter le nombre de passeports talents", r&eacute;serv&eacute;s aux &eacute;trangers disposant de certaines qualifications, "et de visas de circulation de longue dur&eacute;e &agrave; ceux qui rentrent au S&eacute;n&eacute;gal pour y mener leur vie professionnelle et souhaitent garder un lien fort avec la France", a ajout&eacute; M. Philippe qui s'est aussi engag&eacute; &agrave; r&eacute;duire de moiti&eacute; d&egrave;s d&eacute;but 2020 les d&eacute;lais de traitement des demandes de visas.
Alors que la France est le premier partenaire commercial et le premier investisseur &eacute;tranger au S&eacute;n&eacute;gal, des signatures d'accords sont attendues.&nbsp;
La c&eacute;r&eacute;monie comportera une dimension symbolique avec la restitution du sabre d'El Hadj Oumar Tall, un chef de guerre et &eacute;rudit musulman qui a conquis au XIXe si&egrave;cle un immense territoire &agrave; cheval sur le S&eacute;n&eacute;gal, la Guin&eacute;e et le Mali, et a lutt&eacute; contre l'arm&eacute;e coloniale fran&ccedil;aise.
Dans un contexte s&eacute;curitaire tr&egrave;s d&eacute;grad&eacute; au Sahel marqu&eacute; par plusieurs attaques jihadistes, les questions militaires rebondiront lundi lors de l'ouverture du Forum international de Dakar sur la paix et la s&eacute;curit&eacute; en Afrique.
Le S&eacute;n&eacute;gal, qui partage des fronti&egrave;res avec la Mauritanie et le Mali, "joue un r&ocirc;le tr&egrave;s important de c&oelig;ur de r&eacute;seau", estime-t-on &agrave; Matignon.Alors que les attaques menacent de se propager, le S&eacute;n&eacute;gal, membre de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), fait office de "p&ocirc;le de stabilit&eacute;".
Et Dakar, qui doit porter l'effectif de son arm&eacute;e de terre de 20.000 &agrave; 30.000 hommes d'ici &agrave; 2025 "a vocation &agrave; faire partie du partenariat pour la s&eacute;curit&eacute; et la stabilit&eacute; (au Sahel) annonc&eacute; lors du G7 de Biarritz" en ao&ucirc;t, dont "les modalit&eacute;s sont en cours d'&eacute;laboration", ajoute-t-on de m&ecirc;me source.&nbsp;A ce titre, le S&eacute;n&eacute;gal pourra apporter un soutien aux forces du G5 Sahel (Mali, Niger, Mauritanie, Tchad et Burkina Faso).

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