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"Injustes", "inexactes" et fondées sur des "faux".Mise en cause pour corruption, la femme d'affaires angolaise Isabel dos Santos a lancé, via ses avocats, la riposte contre les enquêtes qui la visent dans son pays, au Portugal et dans la presse.

Fer de lance de la contre-attaque, un de ses conseils britanniques, Dan Morrison, a d&eacute;cortiqu&eacute; le dossier de la justice angolaise et assure qu'il est totalement vide.
"Isabel a &eacute;t&eacute; vis&eacute;e par un tsunami d'all&eacute;gations venues d'Angola sur la base de documents secrets (...) et de faux", a r&eacute;sum&eacute; l'avocat londonien dans un entretien accord&eacute; jeudi &agrave; l'AFP."C'est manifestement injuste et inexact (...), elle n'a jamais eu la chance de se d&eacute;fendre".
Sa milliardaire de cliente est le symbole de la petite &eacute;lite qui a fait fortune sous le long r&egrave;gne (1979-2017) de son p&egrave;re, Jose Eduardo dos Santos, &agrave; la t&ecirc;te du deuxi&egrave;me pays producteur p&eacute;trolier d'Afrique subsaharienne.
Depuis trois ans, Isabel dos Santos, 47 ans, est devenue une cible du nouveau pr&eacute;sident Joao Louren&ccedil;o.
Au nom de la lutte contre la corruption, le chef de l'Etat l'a &eacute;cart&eacute;e sans m&eacute;nagement de la pr&eacute;sidence de la compagnie p&eacute;troli&egrave;re nationale Sonangol, d&egrave;s la fin 2017.
Et en d&eacute;cembre dernier, un juge civil angolais a ordonn&eacute; le gel des comptes bancaires et des actifs d'Isabel dos Santos et de son &eacute;poux d'origine congolaise, Sindika Dokolo, dans une pl&eacute;iade de soci&eacute;t&eacute;s angolaises.
Le parquet g&eacute;n&eacute;ral de Luanda explique alors enqu&ecirc;ter sur des transferts de fonds suspects des entreprises publiques Sodiam (diamant) et Sonangol, qui "ont b&eacute;n&eacute;fici&eacute; &agrave; des compagnies &eacute;trang&egrave;res dont les accus&eacute;s sont les b&eacute;n&eacute;ficiaires".

- "Mensonges" -

A l'&eacute;poque, le minist&egrave;re public estimait &agrave; plus d'un milliard de dollars le montant des fonds publics d&eacute;tourn&eacute;s.Il l'a aujourd'hui r&eacute;&eacute;valu&eacute; &agrave; 5 milliards de dollars.
Fin janvier, l'affaire a pris un tour plan&eacute;taire avec la publication par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) d'une enqu&ecirc;te, les "Luanda Leaks", qui l'accuse sur la base de plus de 700.000 documents pirat&eacute;s d'avoir "siphonn&eacute; les caisses du pays".
Isabel dos Santos a alors aussit&ocirc;t d&eacute;nonc&eacute; sur Twitter des all&eacute;gations truff&eacute;es "de mensonges &eacute;vidents, d'erreurs et d'omissions" et "motiv&eacute;es politiquement".
Dans la foul&eacute;e, la justice portugaise a elle aussi gel&eacute; les comptes de Mme dos Santos et certains de ses actifs au Portugal, o&ugrave; elle a investi dans la banque et les t&eacute;l&eacute;communications.
En difficult&eacute;, la "Princesse" ainsi que l'a baptis&eacute;e la rue angolaise, s'est offert les services d'avocats prestigieux et de communicants sp&eacute;cialis&eacute;s dans la gestion de crise pour d&eacute;fendre son empire et son honneur.
Au coeur du dispositif, Dan Morrison a entrepris de d&eacute;monter la proc&eacute;dure qui a permis le gel de ses avoirs.
"Nous n'avons eu acc&egrave;s aux accusations qu'il y a quatre semaines, six mois apr&egrave;s l'ordre de la justice (...), cet ordre a &eacute;t&eacute; r&eacute;dig&eacute; en secret", s'est-il insurg&eacute; aupr&egrave;s de l'AFP.

- "Fausses preuves" -

Plus grave, a-t-il ajout&eacute;, le gel a &eacute;t&eacute; d&eacute;cid&eacute; sur la base de documents "faux, fabriqu&eacute;s et irr&eacute;guliers"."Trois morceaux de papier", a raill&eacute; Dan Morrison."Les affirmations de l'Etat angolais ne sont soutenues par aucun document (...), ils fabriquent de fausses preuves pour remplir le dossier".
Le mois dernier, Isabel dos Santos a ainsi fait publier la copie de son passeport vers&eacute;e au dossier.Un document sign&eacute;...Bruce Lee, l'acteur de kung-fu des ann&eacute;es 1970.
"Si l'Angola avait la preuve qu'Isabel dos Santos a viol&eacute; la loi, il n'aurait pas eu besoin d'un faux passeport", a jug&eacute; M. Morrison.
Selon leurs conseils, Mme dos Santos et son mari ont sollicit&eacute; la justice angolaise pour obtenir l'annulation du gel de leurs avoirs dans le cadre de la proc&eacute;dure civile.
L'entourage d'Isabel dos Santos affirme par ailleurs n'avoir pas eu acc&egrave;s &agrave; l'acte d'inculpation annonc&eacute; en janvier contre elle par la justice angolaise pour des "d&eacute;tournements de fonds" dans le cadre de ses fonctions de PDG de la Sonangol.
Sollicit&eacute; par l'AFP, le porte-parole du parquet de Luanda a confirm&eacute; que "plusieurs proc&eacute;dures civiles et criminelles" avaient &eacute;t&eacute; ouvertes contre le couple dos Santos-Dokolo.
"La d&eacute;fense essaie de nous faire discuter de la proc&eacute;dure sur la place publique mais nous ne le ferons pas", a r&eacute;agi Alvaro Joao.Quant au fond du dossier, "le Consortium des journalistes a parfaitement d&eacute;montr&eacute; comment les biens de tous les Angolais avaient &eacute;t&eacute; pill&eacute;s", a-t-il conclu.
L'entourage d'Isabel dos Santos a promis de nouvelles "r&eacute;v&eacute;lations" sur le dossier dans les jours qui viennent.La bataille ne fait que commencer.

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