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Afrique du Sud: fin de la grève d'une semaine à SAA après un accord salarial

La direction de la compagnie aérienne South African Airways (SAA), lourdement endettée, et les syndicats sont parvenus vendredi à un accord salarial pour mettre fin à une grève d'une semaine très suivie qui a mis son activité au ralenti.

La fin du mouvement devrait permettre de reprendre la quasi-totalit&eacute; des vols d&egrave;s samedi, s'est empress&eacute;e d'annoncer la compagnie, qui table sur le retour &agrave; la normale du trafic d'ici &agrave; la fin du week-end.
Au terme de longues n&eacute;gociations, les deux parties se sont entendues sur une augmentation des salaires de 5,9%, avec effet r&eacute;troactif au 1er avril 2019, a pr&eacute;cis&eacute; l'entreprise publique.
Les syndicats r&eacute;clamaient une hausse de 8%.
L'augmentation de 5,9%, payable en d&eacute;but d'ann&eacute;e prochaine, est toutefois conditionn&eacute;e "&agrave; la disponibilit&eacute; des fonds", a ajout&eacute; SAA, rappelant que cet accord a &eacute;t&eacute; conclu au moment o&ugrave; elle fait face "&agrave; de graves d&eacute;fis financiers".
Endett&eacute;e, d&eacute;ficitaire, p&eacute;nalis&eacute;e par une flotte vieillissante et la d&eacute;pr&eacute;ciation du rand sud-africain, South African Airways survit depuis des ann&eacute;es sous perfusion d'argent public.
SAA, l'un des principaux transporteurs a&eacute;riens africains avec sa cinquantaine d'avions, n'a r&eacute;alis&eacute; aucun profit depuis 2011 et affiche une dette colossale de 9,2 milliards de rands, soit 540 millions d'euros.
En plus d'une revalorisation des salaires, les gr&eacute;vistes r&eacute;clamaient "une s&eacute;curit&eacute; de l'emploi pour au moins trois ans", apr&egrave;s l'annonce d&eacute;but novembre d'un plan de restructuration qui pourrait se traduire par le licenciement de pr&egrave;s d'un millier des 5.200 salari&eacute;s de l'entreprise.
Dans le cadre de l'accord annonc&eacute; vendredi, le plan a &eacute;t&eacute; report&eacute; de quelques mois, a pr&eacute;cis&eacute; la compagnie.

- 'Pillage effr&eacute;n&eacute;' -

La gr&egrave;ve, tr&egrave;s suivie, a co&ucirc;t&eacute; plus de 50 millions de rands (3 millions d'euros) par jour &agrave; la compagnie, selon South African Airways, qui avait pr&eacute;venu qu'une poursuite du mouvement pourrait lui &ecirc;tre fatale.&nbsp;
En d&eacute;but de semaine, le ministre des Entreprises publiques, Pravin Gordhan, avait indiqu&eacute; que SAA pourrait ne pas &ecirc;tre en mesure de verser les salaires &agrave; la fin du mois.
Les syndicats demandaient &eacute;galement la d&eacute;mission de l'ensemble du conseil d'administration de SAA, accus&eacute; d'avoir "d&eacute;lib&eacute;r&eacute;ment d&eacute;truit, &agrave; cause d'une mauvaise gestion, d'un pillage effr&eacute;n&eacute; et de la corruption ce qui &eacute;tait l'une des meilleures compagnies a&eacute;riennes au monde".
Aucune annonce n'a &eacute;t&eacute; faite sur ce point vendredi.
La compagnie a&eacute;rienne fait partie, avec le g&eacute;ant de l'&eacute;lectricit&eacute; Eskom, des entreprises publiques sud-africaines en grande difficult&eacute; financi&egrave;re, une situation largement attribu&eacute;e &agrave; la mauvaise gestion et &agrave; la corruption sous le r&egrave;gne de l'ex-pr&eacute;sident Jacob Zuma (2009-2018).
Proche de M. Zuma, l'ancienne PDG de SAA, Dudu Myeni (2012-2017), a &eacute;t&eacute; r&eacute;cemment accus&eacute;e de "pratiques ill&eacute;gales" devant une commission d'enqu&ecirc;te anticorruption et fait l'objet d'une plainte devant la justice pour sa mauvaise gestion.&nbsp;
Elle a jusque-l&agrave; refus&eacute; de se pr&eacute;senter devant le tribunal, arguant qu'elle n'avait pas les moyens de se rendre sur place.
Le nouveau chef de l'Etat, Cyril Ramaphosa, s'est engag&eacute; &agrave; faire le grand m&eacute;nage dans les entreprises publiques, mais tarde &agrave; mettre ses promesses &agrave; ex&eacute;cution.
En pr&eacute;sentant son budget pour l'ann&eacute;e fiscale en cours, le ministre des Finances Tito Mboweni avait reconnu en f&eacute;vrier que SAA ne serait "probablement pas en mesure de g&eacute;n&eacute;rer assez de tr&eacute;sorerie pour poursuivre ses op&eacute;rations".
Dans ce contexte, la patronne par int&eacute;rim de SAA, Zuks Ramasia,&nbsp;avait justifi&eacute; un plan de restructuration destin&eacute; &agrave; "remettre SAA sur de meilleurs rails".

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