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Algérie: Khaled Drareni, symbole de la liberté de la presse, va être rejugé

Devenu symbole du combat pour la liberté de la presse en Algérie, le journaliste Khaled Drareni, condamné à une lourde peine de prison, sera rejugé après que la Cour suprême a accepté jeudi le pourvoi en cassation présenté par ses avocats.

"La Cour supr&ecirc;me annule la d&eacute;cision.Le pourvoi (en cassation) de la d&eacute;fense a&nbsp;&eacute;t&eacute; accept&eacute;, donc Khaled Drareni sera rejug&eacute;", a indiqu&eacute; &agrave; l'AFP un de ses avocats, Me Abdelghani&nbsp;Badi.
"J'esp&egrave;re que lors de ce nouveau proc&egrave;s, il n'y aura pas de pressions sur la justice, comme cela a &eacute;t&eacute; le cas auparavant", a ajout&eacute; Me Badi.
Lors du proc&egrave;s, en septembre, le collectif des avocats de Khaled Drareni avait fustig&eacute; "la pression (du pouvoir ex&eacute;cutif) sur les juges qui sont mis sous influence".
Incarc&eacute;r&eacute; en mars 2020, le journaliste ind&eacute;pendant de 40 ans a b&eacute;n&eacute;fici&eacute; d'une mesure de gr&acirc;ce pr&eacute;sidentielle le mois dernier en faveur de d&eacute;tenus du mouvement pro-d&eacute;mocratie du Hirak.Il est depuis en libert&eacute; provisoire.
Le directeur du site d'information&nbsp;Casbah Tribune, et correspondant en Alg&eacute;rie pour la cha&icirc;ne francophone TV5 Monde&nbsp;et pour Reporters sans fronti&egrave;res (RSF), avait &eacute;t&eacute; condamn&eacute; le 15 septembre &agrave; deux ans de prison ferme pour "incitation &agrave; attroupement non arm&eacute;" et "atteinte &agrave; l'unit&eacute; nationale".
Un verdict d'une s&eacute;v&eacute;rit&eacute; sans pr&eacute;c&eacute;dent &agrave; l'encontre d'un journaliste ce qui a indign&eacute; ses confr&egrave;res et suscit&eacute; une campagne de soutien bien au del&agrave; des fronti&egrave;res de l'Alg&eacute;rie.
Khaled Drareni avait &eacute;t&eacute; arr&ecirc;t&eacute; &agrave; Alger le 7 mars 2020 alors qu'il couvrait une manifestation du Hirak, le soul&egrave;vement populaire qui secoue l'Alg&eacute;rie depuis plus de deux ans.

- "Combat universel" -

Il a aussi &eacute;t&eacute; accus&eacute; d'avoir critiqu&eacute; sur Facebook le syst&egrave;me politique et publi&eacute; le communiqu&eacute; d'une coalition de partis politiques&nbsp;en faveur d'une gr&egrave;ve g&eacute;n&eacute;rale, selon RSF.
Enfin, les autorit&eacute;s lui ont reproch&eacute; d'avoir travaill&eacute; pour un m&eacute;dia &eacute;tranger sans accr&eacute;ditation, une proc&eacute;dure bureaucratique opaque en Alg&eacute;rie, mais aussi d'&ecirc;tre un "khabarji" (informateur) &agrave; la solde "de parties &eacute;trang&egrave;res".
Khaled Drareni a rejet&eacute; ces accusations, assurant n'avoir fait que son "travail en tant que journaliste ind&eacute;pendant", et exerc&eacute; "son droit d'informer", et d&eacute;cid&eacute; de se pourvoir en cassation "au nom de la morale et de l'&eacute;thique", selon ses avocats.&nbsp;
Son cas est devenu embl&eacute;matique du combat pour la libert&eacute; de presse et d'expression en Alg&eacute;rie, mise &agrave; mal par une s&eacute;rie de condamnations et un arsenal juridique tr&egrave;s restrictif pour la presse en ligne et les r&eacute;seaux sociaux.&nbsp;
Dans une interview &agrave; l'AFP le 24 f&eacute;vrier, il s'est dit d&eacute;termin&eacute; &agrave; "mener ce combat universel en tant que journaliste alg&eacute;rien".
Khaled Drareni s'est fait conna&icirc;tre en Alg&eacute;rie en tant que pr&eacute;sentateur sur les cha&icirc;nes priv&eacute;es Dzair TV et Echourouk TV, mais aussi pour son activit&eacute; sur les r&eacute;seaux sociaux, o&ugrave; il a partag&eacute; photos, slogans et d&eacute;clarations en direct des d&eacute;fil&eacute;s du Hirak.
Sit&ocirc;t lib&eacute;r&eacute;, il a repris ses activit&eacute;s de journaliste aupr&egrave;s de Casbah Tribune et de la cha&icirc;ne fran&ccedil;aise TV5Monde.
Malgr&eacute; la lib&eacute;ration r&eacute;cente d'une quarantaine de d&eacute;tenus d'opinion, une trentaine de personnes sont toujours en prison pour des faits li&eacute;s au Hirak et/ou aux libert&eacute;s individuelles, selon le Comit&eacute; national pour la lib&eacute;ration des d&eacute;tenus(CNLD), une association de soutien.
L'Alg&eacute;rie figure &agrave; la 146e place (sur 180) du classement mondial de la libert&eacute; de la presse 2020 &eacute;tabli par RSF.&nbsp;Elle a perdu 27 places en cinq ans.

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