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Problème de visas

Au Maghreb, le bac à l'ombre du Covid-19 révèle les inégalités

"Le bac, c'est un passeport pour une vie meilleure, mais (...) je ne sais pas si j'y arriverai", confie Mohamed, un lycéen dépourvu d'internet dans le sud algérien.Au Maghreb, la pandémie de Covid-19 a renforcé l'inégalité des chances dans l'enseignement.

"Je m'accroche avec mes bouquins de classe mais ce n'est pas suffisant", avoue ce lyc&eacute;en de 18 ans de Ouargla, inquiet &agrave; la perspective de passer son bac six mois apr&egrave;s avoir quitt&eacute; le lyc&eacute;e, pand&eacute;mie de Covid-19 oblige.
En Alg&eacute;rie, au Maroc et en Tunisie, les &eacute;tablissements scolaires ont ferm&eacute; &agrave; la mi-mars lorsque l'&eacute;pid&eacute;mie s'est propag&eacute;e.
Le troisi&egrave;me trimestre est fichu.Et les dates du sacro-saint baccalaur&eacute;at --s&eacute;same indispensable pour l'universit&eacute;-- varient.
La Tunisie all&egrave;ge ses mesures de confinement et plus de 100.000 "bachoteurs" ont repris le chemin du lyc&eacute;e la semaine derni&egrave;re.Les &eacute;preuves auront lieu en juillet.
"Quand tu entres dans ton lyc&eacute;e et que tu vois qu&rsquo;on s&rsquo;occupe de toi, en te donnant des masques et en te prenant la temp&eacute;rature, tu te sens en s&eacute;curit&eacute;", se rassure Sarah Touiti, devant le lyc&eacute;e priv&eacute; des P&egrave;res Blancs &agrave; Tunis.&nbsp;
La capacit&eacute; des salles a &eacute;t&eacute; r&eacute;duite de moiti&eacute; pour garantir une distanciation d'au moins un m&egrave;tre entre &eacute;l&egrave;ves.Le port du masque est obligatoire pour tous.
Le confinement?L'occasion d&rsquo;effectuer une "bonne r&eacute;vision", se sont consol&eacute;s des candidats sur les r&eacute;seaux sociaux.

- "Limites du syst&egrave;me" -

Tout le monde n'est pas aussi bien loti.
La fermeture des &eacute;tablissements scolaires r&eacute;v&egrave;le les in&eacute;galit&eacute;s d'acc&egrave;s &agrave; l'enseignement cens&eacute; &ecirc;tre le m&ecirc;me pour tous.
La crise sanitaire a montr&eacute; "les limites du syst&egrave;me &eacute;ducatif alg&eacute;rien", juge la chercheure en&nbsp;anthropologie sociale, A&iuml;cha Benamar.
Le foss&eacute; entre &eacute;l&egrave;ves du priv&eacute; et du public, entre ceux qui ont acc&egrave;s &agrave; l'&eacute;ducation en ligne ou &agrave; des cours particuliers, et ceux qui en sont d&eacute;pourvus, s'est creus&eacute;&nbsp;avec l'&eacute;pid&eacute;mie -surtout au d&eacute;triment des r&eacute;gions rurales d&eacute;sh&eacute;rit&eacute;es.
La couverture internet y est erratique, sinon inexistante.Beaucoup de familles, et m&ecirc;me d'enseignants,&nbsp;ne disposent pas d'ordinateurs.
Au Maroc, o&ugrave; les examens du bac se d&eacute;rouleront en juillet et septembre pour environ 400.000 &eacute;l&egrave;ves, l'acc&egrave;s aux "classes virtuelles" via les applications Teams, WhatsApp ou Facebook, tout comme le suivi des le&ccedil;ons &agrave; la t&eacute;l&eacute;vision, n'est pas garanti pour tous.
Le pr&eacute;sident de la F&eacute;d&eacute;ration marocaine des associations de parents d'&eacute;l&egrave;ves, Noureddine Akkouri, estime que l&rsquo;enseignement &agrave; distance "n&rsquo;a pas &eacute;t&eacute; un succ&egrave;s" pour les "familles et leurs enfants dans le monde rural et les r&eacute;gions recul&eacute;es en raison du co&ucirc;t et de l&rsquo;absence de couverture r&eacute;seau".
Les efforts de d&eacute;ploiement d'un tel enseignement se sont heurt&eacute;s "&agrave; un vrai probl&egrave;me d'&eacute;galit&eacute; des chances", a reconnu le ministre marocain de l'Education, Sa&iuml;d Amzazi."Nous ne pouvions pas servir tous les &eacute;l&egrave;ves."

- Soutien psychologique -

Afin de tenter de garantir l'&eacute;galit&eacute; des chances, les sujets du bac, dans les trois pays, ne porteront que sur les cours dispens&eacute;s en classe avant la fermeture des lyc&eacute;es.
Mais Senda Mechergui, 17 ans, qui passera son bac en &eacute;conomie/gestion en 2021 dans un lyc&eacute;e public tunisien, est "sans aucune nouvelle des enseignants" depuis qu'elle est &agrave; la maison.
Hormis ses cours, Senda n'a pas grand-chose pour potasser.Elle s'ennuie chez elle: "C&rsquo;est trop, m&ecirc;me sur le plan psychique".
En Tunisie, seule une partie de l'enseignement priv&eacute; a dispens&eacute; des cours &agrave; distance.
La pr&eacute;sidente de la F&eacute;d&eacute;ration alg&eacute;rienne des parents d'&eacute;l&egrave;ves, Djamila Khiar, r&eacute;clame un "soutien psychologique" pour ceux qui n'arrivent pas &agrave; r&eacute;viser.&nbsp;
Pour l'anthropologue A&iuml;cha Benamar, il n'y a pas d'autre solution que de "rescolariser" les &eacute;l&egrave;ves d&eacute;favoris&eacute;s "d&egrave;s le d&eacute;confinement, pour &eacute;viter qu&rsquo;ils ne viennent grossir les rangs des +d&eacute;crocheurs+" qui quittent l'&eacute;cole avant la fin de leur scolarit&eacute;.
En Alg&eacute;rie, plus touch&eacute; que ses voisins par la pand&eacute;mie, les 650.000 candidats ne passeront le bac que pendant la troisi&egrave;me semaine de septembre.
Pour Chalabi Rebbih, secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral du syndicat des inspecteurs de l&rsquo;Education nationale (SNIEN), cette d&eacute;cision a mis le secteur en "cong&eacute; de longue dur&eacute;e".Il fustige les graves r&eacute;percussions sur des &eacute;l&egrave;ves devenus de facto "candidats libres".
Le minist&egrave;re de l&rsquo;&Eacute;ducation a tard&eacute; &agrave; lancer une WebTV pour la pr&eacute;paration des examens.
Haithem, 19 ans, &eacute;tudiant dans un &eacute;tablissement public d&rsquo;Alger, a "cr&eacute;&eacute; un groupe sur Messenger avec des amis pour r&eacute;viser".
Angoiss&eacute;, il s'estime n&eacute;anmoins chanceux car il suit des cours dans les trois mati&egrave;res principales via une plateforme sur le net.
Ce n'est pas le cas de ses condisciples du grand sud alg&eacute;rien, souvent priv&eacute;s d'internet et qui devront passer les &eacute;preuves &agrave; une p&eacute;riode de forte chaleur.
"Comment passer le bac avec des temp&eacute;ratures extr&ecirc;mes sans pouvoir, peut-&ecirc;tre, utiliser la climatisation &agrave; cause du risque de propagation du virus?", s'alarme Mohamed Kaoudja, enseignant &agrave; Ouargla.&nbsp;
Au-del&agrave; de 2020, le sociologue alg&eacute;rois Zoubir Arous est soucieux pour l'avenir: "D&eacute;j&agrave; que le niveau du bac r&eacute;gresse d'ann&eacute;e en ann&eacute;e, on va le brader davantage.Cela va &ecirc;tre catastrophique pour l'universit&eacute;".
amb-isb-kl-agr/vl/gk

Au Maghreb, le bac à l'ombre du Covid-19 révèle les inégalités

"Le bac, c'est un passeport pour une vie meilleure, mais (...) je ne sais pas si j'y arriverai", confie Mohamed, un lycéen dépourvu d'internet dans le sud algérien.Au Maghreb, la pandémie de Covid-19 a renforcé l'inégalité des chances dans l'enseignement.

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