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Burkina: Blaise Compaoré et un ministre ont "posé les bases" de la réconciliation

Pour la première fois depuis sa chute en 2014, Blaise Compaoré, ex-président du Burkina Faso, s'est entretenu à Abidjan avec un ministre venu le voir pour "poser les bases" de la réconciliation, avec en toile de fond un procès sur l'assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara.

Blaise Compaor&eacute;, qui vit en C&ocirc;te d'Ivoire depuis qu'il a &eacute;t&eacute; renvers&eacute; par une insurrection populaire, a rencontr&eacute; jeudi &agrave; Abidjan le ministre de la R&eacute;conciliation nationale, Z&eacute;phirin Diabr&eacute;, dans la plus grande discr&eacute;tion.
La rencontre n'avait pas &eacute;t&eacute; annonc&eacute;e et aucun des participants n'en a fourni de compte rendu.
Seul un cadre du Congr&egrave;s pour la d&eacute;mocratie et le progr&egrave;s (CDP), le parti fond&eacute; par Blaise Compaor&eacute;, a d&eacute;clar&eacute;, sous couvert de l'anonymat que "les &eacute;changes ont port&eacute; sur la question de la r&eacute;conciliation nationale, et bien entendu des conditions du retour de M. Compaor&eacute;" dans son pays.
Il a rappel&eacute; que ce retour &eacute;tait "une promesse" faite par le pr&eacute;sident burkinab&egrave; Roch Marc Christian Kabor&eacute; pendant sa campagne &eacute;lectorale de novembre 2020.
"Il est clair que son retour a &eacute;t&eacute; le sujet phare lors de cette rencontre &agrave; Abidjan", affirme Drissa Traor&eacute;, analyse politique.Un retour qui "sur le plan politique peut apaiser la situation", selon lui.
Saluant la rencontre, le pr&eacute;sident du parti d'opposition Le Faso autrement, Ablass&eacute; Ouedraogo, a estim&eacute; que "ce sont des d&eacute;marches qui devraient contribuer &agrave; apaiser les c&oelig;urs des Burkinab&egrave;".&nbsp;
Blaise Compaor&eacute;, qui a obtenu la nationalit&eacute; ivoirienne, doit &ecirc;tre jug&eacute; au Burkina Faso pour son r&ocirc;le dans l'assassinat du pr&eacute;sident&nbsp;Thomas Sankara, ic&ocirc;ne panafricaine, lors du coup d'Etat de 1987 qui l'a port&eacute; au pouvoir, o&ugrave; il est rest&eacute; pendant 27 ans.
Si juridiquement l'extradition de Blaise Compaor&eacute; de C&ocirc;te d'Ivoire est possible, il est rare qu'un pays extrade ses propres ressortissants.Il a de plus nou&eacute; des liens &eacute;troits avec le pr&eacute;sident ivoirien Alassane Ouattara, qui a &eacute;galement rencontr&eacute; le ministre Z&eacute;phirin Diabr&eacute; pendant sa visite &agrave; Abidjan.

- "Ep&eacute;e de Damocl&egrave;s" -

Le dossier de l'assassinat de Thomas Sankara a &eacute;t&eacute; renvoy&eacute; le 13 avril devant le tribunal militaire de Ouagadougou par la juridiction d'instruction, apr&egrave;s la confirmation des charges de "complicit&eacute; d'assassinats" et "d'attentat &agrave; la s&ucirc;ret&eacute; de l'Etat" contre 14 personnes, dont M. Compaor&eacute;.
"Avec une telle &eacute;p&eacute;e de Damocl&egrave;s qui plane sur sa t&ecirc;te, Blaise Compaor&eacute; acceptera-t-il de retourner au bercail sans un minimum de garanties?", s'interrogeait vendredi le quotidien priv&eacute; Le Pays.
Une question que se pose &eacute;galement le quotidien en ligne Wakat Sera, en notant &nbsp;que Blaise Compaor&eacute; "sait qu'en revenant, il devra se soumettre &agrave; la justice pour les nombreux dossiers dans lesquels il est cit&eacute;, dont le plus embl&eacute;matique est celui de l'affaire Thomas Sankara".&nbsp;
Interrog&eacute; par l'AFP, Davy Richard Sekone, &eacute;ditorialiste du quotidien priv&eacute; Aujourd'hui au Faso, note qu'au moment o&ugrave; le Burkina, "apr&egrave;s 61 ans d'ind&eacute;pendance, entame un processus de r&eacute;conciliation, la v&eacute;ritable pr&eacute;occupation qui surgit reste de concilier les affaires pendantes en justice et la n&eacute;cessaire catharsis sociale".
"Pour ce faire, il importe de trouver la bonne formule pour ne pas tordre le cou de la justice au profit d'un arrangement politique", estime-t-il, ajoutant: "C'est l'inqui&eacute;tude que suscite cette entrevue du ministre en charge de la R&eacute;conciliation nationale avec l'ancien pr&eacute;sident".
Mais, affirme Le Pays, nombreux&nbsp;sont les Burkinab&egrave; "qui se sont f&eacute;licit&eacute;s de la rencontre entre les deux hommes, m&ecirc;me si l'on imagine que ce n'est pas demain la veille que l'ex-pr&eacute;sident exil&eacute; &agrave; Abidjan d&eacute;barquera avec ses bagages &agrave; l'a&eacute;roport international de Ouagadougou au nom de la r&eacute;conciliation nationale".

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