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Congo: la mort de l'opposant Kolélas conforte le pouvoir absolu de Sassou Nguesso

La mort lundi de l'opposant Guy-Brice Parfait Kolélas, principal rival du sortant Denis Sassou Nguesso à la présidentielle au Congo-Brazzaville, conforte le pouvoir absolu du maître de Brazzaville, dont la réélection s'annonce déjà comme un plébiscite d'après les premières tendances officielles lundi.

Le pr&eacute;sident sortant, 36 ans au pouvoir, obtient entre 90 et 100% des voix dans de nombreux centres de vote aux quatre coins du pays, selon les r&eacute;sultats provisoires dans 35 villes ou quartiers pr&eacute;sent&eacute;s par le pr&eacute;sident de la commission &eacute;lectorale, Henri Bouka.Les r&eacute;sultats provisoires d&eacute;finitifs devraient &ecirc;tre connus mardi ou mercredi, a-t-il ajout&eacute;.
En 2016, M. Sassou Nguesso avait &eacute;t&eacute; r&eacute;&eacute;lu au premier tour avec 60% des voix, devant M. Kol&eacute;las (15%), selon des r&eacute;sultats violemment contest&eacute;s.
Test&eacute; positif au Covid-19, Kol&eacute;las, 61 ans, est d&eacute;c&eacute;d&eacute; en France lundi aux premi&egrave;res heures juste apr&egrave;s l'arriv&eacute;e de l'avion m&eacute;dicalis&eacute; venu le chercher &agrave; Brazzaville dimanche apr&egrave;s-midi, avant la fermeture des bureaux de vote.
"L'avion a atterri au Bourget (a&eacute;roport au nord de Paris pour les vols priv&eacute;s) &agrave; 02H35 environ, il est d&eacute;c&eacute;d&eacute; &agrave; 02H40", a d&eacute;clar&eacute; un ami proche &agrave; l'AFP.
Le parquet de Bobigny (nord-est de Paris) a annonc&eacute; &agrave; l'AFP l'ouverture d'une enqu&ecirc;te, confi&eacute;e &agrave; la section criminelle, sur la recherche des causes de la mort de l'opposant, dont le corps n'a pas encore &eacute;t&eacute; rapatri&eacute;.
"Je l'ai eu au t&eacute;l&eacute;phone lundi (15 mars), je l'avais trouv&eacute; tr&egrave;s fatigu&eacute;", a repris son ami joint &agrave; Paris, effondr&eacute;."Il m'avait dit: +C'est la campagne, j'ai le palu+.Quand il est all&eacute; &agrave; l'h&ocirc;pital, ils ont d&eacute;couvert que c'&eacute;tait le Covid et c'&eacute;tait trop tard".
L'opposant avait publi&eacute; une vid&eacute;o samedi, &agrave; quelques heures du scrutin et de la coupure de tout acc&egrave;s internet d&eacute;cid&eacute;e par les autorit&eacute;s, comme souvent en Afrique centrale pour &eacute;viter la diffusion des proc&egrave;s verbaux des r&eacute;sultats &agrave; la sortie des bureaux de vote.
"Mes chers compatriotes, je me bats contre la mort, mais cependant, je vous demande de vous lever.Allez voter pour le changement.Je ne me serai pas battu pour rien", affirmait-il dans cette vid&eacute;o, alit&eacute; et affaibli.
"Vous aussi, battez-vous, pour votre changement.Il en va de l'avenir de vos enfants", ajoutait Guy-Brice Parfait Kol&eacute;las avant de remettre son masque d'assistance respiratoire et de se rallonger.

- "Qui peut le remplacer" -

Apr&egrave;s sa mort, l'autre principal candidat de l'opposition, l'ex-ministre Mathias Dzon, a annonc&eacute; un recours aupr&egrave;s de la Cour constitutionnelle pour l'annulation du premier tour.
Sa mort laisse l'opposition encore plus affaiblie.Deux autres opposants, candidats en 2016, le g&eacute;n&eacute;ral Jean Marie Michel Mokoko et Andr&eacute; Okombi Salissa, purgent une peine de 20 ans de prison pour "atteinte &agrave; la s&ucirc;ret&eacute; de l&rsquo;&Eacute;tat".
Le principal parti d'opposition, l'Union panafricaine pour la d&eacute;mocratie sociale (UDAPS), avait boycott&eacute; l'&eacute;lection de 2021.
Dans les quartiers sud de Brazzaville, son fief, l'ambiance &eacute;tait normale, la population reprenant ses activit&eacute;s quotidiennes au lendemain du vote.&nbsp;
Quelques tensions ont &eacute;t&eacute; enregistr&eacute;s autour du si&egrave;ge du parti de M. Kol&eacute;las, de la part d'une frange excit&eacute;e de ses partisans.C'est ici qu'un correspondant congolais de TV5 Monde, Berdy Pambou,&nbsp;a &eacute;t&eacute; agress&eacute; avec son cam&eacute;raman, a-t-il indiqu&eacute;.La police a d&ucirc; intervenir.
"Guy-Brice Parfait Kol&eacute;las &eacute;tait un grand leader politique congolais.Avec lui on esp&eacute;rait le changement.La population congolaise est tr&egrave;s &eacute;mue.Pour le moment, on n'imagine pas qui peut le remplacer", a d&eacute;clar&eacute; &agrave; l'AFP un sympathisant, Wilfrid Raoul, rencontr&eacute; au march&eacute; Total, aux portes de la r&eacute;gion du Pool, son fief.
Opposant historique, il apparaissait comme le seul vrai rival de M. Sasssou Nguesso, 77 ans, dont 36 au pouvoir, de 1979 &agrave; 1992, puis depuis 1997, &agrave; l'issue d'une guerre civile dont il est sorti victorieux.
Ce dernier lui avait souhait&eacute; un "prompt r&eacute;tablissement" dimanche, avant de se f&eacute;liciter de la bonne tenue du scrutin.
Aucun incident majeur n'a &eacute;t&eacute; enregistr&eacute; lors du vote sous haute surveillance, selon les &eacute;l&eacute;ments que l'AFP a pu collecter sur le terrain et par SMS (&eacute;galement coup&eacute;s dans la journ&eacute;e).
L&rsquo;Eglise catholique a &eacute;mis des r&eacute;serves sur la transparence du scrutin.Ses observateurs &eacute;lectoraux n'ont pas obtenu d'accr&eacute;ditations.
En 2015, M. Sassou Nguesso a fait sauter le verrou constitutionnel qui imposait une limite d'&acirc;ge et un maximum de deux mandats pr&eacute;sidentiels.
En 2016, sa r&eacute;&eacute;lection contest&eacute;e avait d&eacute;clench&eacute; une violente r&eacute;bellion dans la r&eacute;gion du Pool.

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