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Crise et "consultation" politique en RDC: quelles issues possibles?

Le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi aborde ce vendredi le 12e jour des "consultations politiques" qu'il a lancées pour surmonter les tensions au sein de la coalition au pouvoir depuis janvier 2019.

Le pr&eacute;sident affirme vouloir r&eacute;aliser l'"union sacr&eacute;e de la Nation" apr&egrave;s de multiples conflits avec ses partenaires du Front commun pour le Congo (FCC) fid&egrave;le &agrave; son pr&eacute;d&eacute;cesseur Joseph Kabila, majoritaire au Parlement.
Que peut-il se passer &agrave; l'issue de ces "consultations", dont d&eacute;pend l'avenir de la premi&egrave;re transition pacifique du pouvoir dans l'histoire agit&eacute;e du plus grand pays d'Afrique subsaharienne?

- Des consultations, jusqu'&agrave; quand ?-
Initialement pr&eacute;vues pour durer une semaine, les consultations que m&egrave;ne le pr&eacute;sident Tshisekedi depuis le 2 novembre "vont se poursuivre encore", a indiqu&eacute; &agrave; l'AFP Paul Diakiese, adjoint au directeur de la presse pr&eacute;sidentielle.&nbsp;
Ce vendredi, le pr&eacute;sident doit recevoir certains gouverneurs des 26 provinces de la RDC, tous membres du FCC pro-Kabila, &agrave; une exception pr&egrave;s.
- Qui a &eacute;t&eacute; d&eacute;j&agrave; consult&eacute; ?-
Opposants, mouvements citoyens, confessions religieuses, jusqu'aux musiciens...: le pr&eacute;sident a largement ouvert les portes du palais de la Nation.
Deux poids lourds de l'opposition, Jean-Pierre Bemba et Mo&iuml;se Katumbi, ont salu&eacute; cet effort de dialogue apr&egrave;s leur entrevue avec le chef de l'Etat, lui-m&ecirc;me un ancien opposant.Ils ne se sont pas prononc&eacute;s sur la question explosive d'une &eacute;ventuelle nouvelle majorit&eacute; &agrave; l'Assembl&eacute;e, au d&eacute;triment du FCC de M. Kabila et au profit de M. Tshisekedi.
Egalement re&ccedil;u, le prix Nobel de la paix 2018 Denis Mukwege a pr&ocirc;n&eacute; la "rupture" avec la corruption et "les hommes qui se sont compromis dans diff&eacute;rents crimes".Les mouvements citoyens Lucha et Filimbi ont propos&eacute; un catalogue de mesures pour renforcer l'Etat de droit.
Le pr&eacute;sident a &eacute;galement re&ccedil;u la tr&egrave;s influente Conf&eacute;rence &eacute;piscopale (Cenco).Au tout d&eacute;but des consultations, les &nbsp;intellectuels catholiques du Comit&eacute; la&iuml;c de coordination (CLC) ont plaid&eacute; pour la "dissolution" de la coalition au pouvoir, a rapport&eacute; la presse pr&eacute;sidentielle.
- Quelles sont les marges de manoeuvre du pr&eacute;sident Tshisekedi?-
Tr&egrave;s &eacute;troites.A l'Assembl&eacute;e nationale, le FCC de Joseph Kabila revendique 338 d&eacute;put&eacute;s sur 500 alors que la plate-forme pr&eacute;sidentielle Cap pour le changement (Cach) ne dispose que de 48 &eacute;lus.
Pour renverser la majorit&eacute; pro-Kabila, M. Tshisekedi devrait donc rallier l'ensemble des 107 d&eacute;put&eacute;s d'opposition, mais aussi d&eacute;baucher une centaine de d&eacute;put&eacute;s du FCC - sans parler du S&eacute;nat, largement acquis au FCC (93 s&eacute;nateurs, dont Joseph Kabila lui-m&ecirc;me, sur 109).
Evoqu&eacute;e par certains, une dissolution de l'Assembl&eacute;e serait une vraie d&eacute;claration de guerre aux fid&egrave;les de M. Kabila.En outre, de nouvelles &eacute;lections l&eacute;gislatives co&ucirc;teraient tr&egrave;s cher aux maigres finances de l'Etat (budget pr&eacute;visionnel de 6,9 milliards de dollars pour 2021).
- Les partisans du pr&eacute;sident Kabila y participent-ils?-
Non."Le FCC reste ouvert au dialogue avec le chef de l'&Eacute;tat, mais plut&ocirc;t dans le cadre des structures et m&eacute;canismes pr&eacute;vus par l'accord de coalition", a indiqu&eacute; le FCC &agrave; l'issue d'une "retraite" politique organis&eacute;e en parall&egrave;le des consultations."Aucun &eacute;lu FCC n'est autoris&eacute; &agrave; se rendre &agrave; ces consultations", ajoute &agrave; l'AFP le d&eacute;put&eacute; Didier Manara du PPRD, le parti de Joseph Kabila.
Cependant, des cadres et des &eacute;lus du FCC ont r&eacute;pondu individuellement &agrave; ces consultations.Et des gouverneurs FCC sont attendus vendredi.
- Quelle est la r&eacute;ponse de Kabila ? -
Une offensive diplomatique: il a remis une lettre aux ambassadeurs de la Communaut&eacute; des &Eacute;tats d'Afrique australe (SADC), dans laquelle "Kabila a r&eacute;sum&eacute; toutes les violations de l'accord FCC/Cash et les violations de la Constitution par le chef de l'&Eacute;tat", explique le conseiller diplomatique de l'ancien pr&eacute;sident."Ce sont des situations de nature &agrave; d&eacute;stabiliser la RDC", selon ce conseiller.
De son c&ocirc;t&eacute;, M. Tshisekedi, prochain pr&eacute;sident en exercice de l'Union africaine (UA) en 2021, a &eacute;galement d&eacute;p&ecirc;ch&eacute; des &eacute;missaires aupr&egrave;s des pr&eacute;sidents rwandais Paul Kagame, &eacute;gyptien Abdel Fattah al-Sissi, angolais Joao Louren&ccedil;o, sud-africain Cyril Ramaphosa, selon un conseiller &agrave; la pr&eacute;sidence congolaise.
- Dans quel climat politique se d&eacute;roulent ces consultations ? -
Toujours d&eacute;l&eacute;t&egrave;re. Le Conseil des ministres ne si&egrave;ge plus.Sur le site de la Primature, le dernier compte rendu date du 16 octobre.Le parti pr&eacute;sidentiel UDPS a pr&eacute;vu samedi une manifestation pour soutenir ces "consultations".Et l'arm&eacute;e a jug&eacute; bon de rappeler par la voix de son porte-parole qu'elle est "apolitique".

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