La libre antenne du vendredi

Problème de visas

Cyber Africa Forum 2024 : l'intelligence artificielle et la Cybersécurité en Afrique

En Tunisie, un village assoiffé par le changement climatique

Face aux aléas climatiques, le Maghreb mobilise drones et high-tech

Tunisie: un centre unique au Maghreb pour les tortues en danger

Côte d’ivoire : La ‘franchise’ comme nouveau modèle économique pour les PME 

Tunisie: le Parlement examine une loi inédite pour punir toute normalisation avec Israël

Diplomatie, anticorruption, décentralisation: les dossiers du futur président tunisien

Si les prérogatives de Kais Saied relèveront essentiellement de la sécurité et la diplomatie, le futur président tunisien est très attendu sur la lutte anticorruption ou encore la justice sociale: après avoir obtenu un mandat clair, tout d'horizon des principaux défis à relever.

Doit-on s'attendre &agrave; un changement de politique &eacute;trang&egrave;re?
Enseignant de droit constitutionnel, Kais Saied n'a aucune exp&eacute;rience en mati&egrave;re de diplomatie et professe "des principes plut&ocirc;t qu'une feuille de route claire", d&eacute;crypte l'ancien diplomate Taoufik Ounes.
Il a tenu des propos virulents sur Isra&euml;l, consid&eacute;rant comme une "haute trahison" toute relation avec l'Etat h&eacute;breu.Une position nationaliste arabe qui lui a valu d'&ecirc;tre salu&eacute; dans la r&eacute;gion, sans qu'on puisse en d&eacute;duire une politique clairement distincte de ses pr&eacute;d&eacute;cesseurs -Tunis n'entretient aucune relation diplomatique avec Isra&euml;l.
Au vu des d&eacute;clarations durant la campagne, "Il ne faut pas s'attendre &agrave; un changement radical dans la politique &eacute;trang&egrave;re de la Tunisie", estime M. Ounes.Mais il est possible qu'il "clarifie la position de la Tunisie sur la situation en Syrie", poursuit cet expert, en r&eacute;f&eacute;rence aux appels &agrave; renouer les relations diplomatiques avec Damas, rompues en 2012.
Avec l'Europe, M. Ounes s'attend &agrave; "une continuit&eacute; des relations avec la France et l'Union europ&eacute;enne".Ex puissance coloniale, Paris a appel&eacute; &agrave; "amplifier" le partenariat bilat&eacute;ral, lors d'un &eacute;change t&eacute;l&eacute;phonique entre le pr&eacute;sident Emmanuel Macron et M. Saied lundi.&nbsp;

Quels d&eacute;fis s&eacute;curitaires?
Si la situation s'est nettement am&eacute;lior&eacute;e depuis une s&eacute;rie d'attentats d&eacute;vastateurs en 2015, le pays est sous &eacute;tat d'urgence permanent depuis pr&egrave;s de quatre ans, et des attaques, bien que de moindre ampleur, visent toujours les forces de l'ordre.Le 27 juin, un double attentat suicide a fait deux morts en plein centre de Tunis, ravivant le spectre de la violence.
Lors d'un d&eacute;bat t&eacute;l&eacute;vis&eacute;, Kais Saied avait estim&eacute; qu'une des cl&eacute;s de la lutte contre le "terrorisme" &eacute;tait l'&eacute;ducation, la philosophie, l'am&eacute;lioration de l'enseignement en primaire pour "immuniser" les jeunes de ce fl&eacute;au.
Parmi ses premiers d&eacute;placements de pr&eacute;sident, il a dit vouloir se rendre en Alg&eacute;rie et en Libye, les deux grands voisins.A l'ouest, l'Alg&eacute;rie continue de traverser une p&eacute;riode mouvement&eacute;e avec la poursuite de la contestation contre le pouvoir.A l'est et au sud, la Libye reste dans le chaos, une situation qui a eu un important impact s&eacute;curitaire et &eacute;conomique pour la Tunisie depuis 2011.
Un autre dossier de taille est la r&eacute;forme de l'appareil de police, qui fut un rouage de la dictature et reste l'objet de critiques sur la persistance de pratiques contraires aux droits humains.
Par ailleurs, Kais Saied a dit consid&eacute;rer &eacute;ducation, sant&eacute; et acc&egrave;s &agrave; l'eau comme faisant partie de la s&eacute;curit&eacute; nationale, laissant entendre qu'il souhaite s'impliquer directement sur ces dossiers.

Quelle marge de manoeuvre sur l'&eacute;conomie?
La marge de manoeuvre est tr&egrave;s limit&eacute;e dans ces domaines, au regard de la constitution qui donne les coud&eacute;es franche au gouvernement.Mais, fort d'une l&eacute;gitimit&eacute; assise sur un scrutin populaire sans appel --qui contraste avec le morcellement du vote aux l&eacute;gislatives, il peut choisir d'intervenir dans les n&eacute;gociations sur la formation du gouvernement, voire dans son futur programme &eacute;conomique et social.
Il peut en outre lancer des initiatives pr&eacute;sidentielles -- propositions de loi au Parlement, ou fonds destin&eacute; &agrave; l'emploi des jeunes par exemple.
Les Tunisiens, qui ont manifest&eacute; ces derniers mois contre la vie ch&egrave;re et le ch&ocirc;mage, ont aussi montr&eacute; en &eacute;lisant un homme se refusant &agrave; toute solution miracle, qu'ils tenaient surtout &agrave; une moralisation de la vie publique.&nbsp;
Alors que la r&eacute;volution n'a pas mis fin &agrave; la collusion entre politique et &eacute;conomie, l'espoir pour beaucoup de Tunisiens est que l'&eacute;lection d'un homme qui ne doit rien aux &eacute;lites favorise une plus grande justice sociale.

- La d&eacute;centralisation radicale, un projet r&eacute;aliste?
Si Kais Saied a pr&ocirc;n&eacute; une d&eacute;mocratie directe, via des conseils locaux, pour traduire au mieux ce que "le peuple veut", au lieu du syst&egrave;me partisan en vigueur au Parlement, difficile d'imaginer que l'Assembl&eacute;e vote sa propre dissolution.
La d&eacute;centralisation du pouvoir, qui &eacute;tait l'une revendication de la r&eacute;volution pour r&eacute;duire les in&eacute;galit&eacute;s r&eacute;gionales et favoriser la reddition des comptes par les &eacute;lus, est d&eacute;j&agrave; en cours.Mais sa concr&eacute;tisation a manqu&eacute; jusque-l&agrave; de volont&eacute; politique.
Un code des collectivit&eacute;s locales a &eacute;t&eacute; adopt&eacute; in extremis avant les premi&egrave;res municipales d&eacute;mocratiques en mai 2018, mais moins d'un sixi&egrave;me de ses d&eacute;crets d'application ont &eacute;t&eacute; adopt&eacute;s.
"Des &eacute;lus et des minist&egrave;res &eacute;taient oppos&eacute;s &agrave; un partage du pouvoir", explique Nessryne Jelalia, directrice de l'observatoire politique Al-Bawsala."On a d&eacute;sormais un pr&eacute;sident et des partis au Parlement qui en ont fait un cheval de bataille", se r&eacute;jouit-elle."Il va y avoir un coup de pouce &agrave; la d&eacute;centralisation".

Diplomatie, anticorruption, décentralisation: les dossiers du futur président tunisien

Si les prérogatives de Kais Saied relèveront essentiellement de la sécurité et la diplomatie, le futur président tunisien est très attendu sur la lutte anticorruption ou encore la justice sociale: après avoir obtenu un mandat clair, tout d'horizon des principaux défis à relever.

Podcast

La libre antenne du vendredi

Problème de visas

A lire aussi

Cyber Africa Forum 2024 : l'intelligence artificielle et la...

En Tunisie, un village assoiffé par le changement climatique

Face aux aléas climatiques, le Maghreb mobilise drones et high-tech

Tunisie: un centre unique au Maghreb pour les tortues en danger

Côte d’ivoire : La ‘franchise’ comme nouveau modèle économique pour...

Tunisie: le Parlement examine une loi inédite pour punir toute...