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Coups de fouet ou de feu, gaz lacrymogène, humiliations: dans plusieurs pays africains, les forces de sécurité chargées de faire respecter des mesures drastiques de lutte contre le coronavirus multiplient les dérapages, obligeant les autorités à réagir.

Sur le continent le plus pauvre de la plan&egrave;te, les confinements, restrictions aux d&eacute;placements et m&ecirc;me gestes barri&egrave;re contre le virus s'av&egrave;rent extr&ecirc;mement difficiles &agrave; appliquer dans des m&eacute;gapoles ou des quartiers surpeupl&eacute;s dont les populations survivent au jour le jour.
Les m&ecirc;mes sc&egrave;nes de d&eacute;sob&eacute;issance se r&eacute;p&egrave;tent partout en Afrique, o&ugrave; plus de 5.300 cas, dont 170 mortels, ont &eacute;t&eacute; officiellement enregistr&eacute;s.
Des files d'attente compactes se forment devant les supermarch&eacute;s, en violation des r&egrave;gles de distanciation sociale.Des petites boutiques non essentielles, notamment de vente d'alcool, restent ouvertes en d&eacute;pit des interdictions.
Souvent, les r&eacute;actions muscl&eacute;es des forces de s&eacute;curit&eacute;, aux traditions de r&eacute;pression parfois bien ancr&eacute;es, se ressemblent, au nom de la protection de la sant&eacute; des citoyens.
En Ouganda, la police a reconnu vendredi avoir bless&eacute; par balle deux hommes qui tentaient, selon elle, de s'opposer aux restrictions sur les d&eacute;placements.&nbsp;La veille, policiers et soldats avaient tabass&eacute; des vendeurs de fruits et des clients de march&eacute;s r&eacute;unis sur la place publique.
Ces r&eacute;actions ont indign&eacute; la ministre du Commerce, Amelia Kyambadde, qui a appel&eacute; les forces de l'ordre &agrave; "s'abstenir de frapper"."S'il vous pla&icirc;t, expliquez-leur (les consignes) sur les radios communautaires", a-t-elle plaid&eacute;.
L'arm&eacute;e a &eacute;t&eacute; contrainte de pr&eacute;senter ses excuses.

- "Humiliation" -

Au Kenya, o&ugrave; un couvre-feu est en vigueur, l'inspecteur g&eacute;n&eacute;ral de la police a appel&eacute; &agrave; une enqu&ecirc;te apr&egrave;s la mort d'un adolescent de 13 ans tu&eacute; par des coups de feu qui auraient &eacute;t&eacute; tir&eacute;s par la police dans un bidonville de Nairobi.
Vendredi, dans la ville portuaire de Mombasa (est), des centaines de personnes qui attendaient un ferry ont &eacute;t&eacute; dispers&eacute;es des gaz lacrymog&egrave;nes, avant m&ecirc;me l'entr&eacute;e en vigueur du couvre-feu.Des policiers anti-&eacute;meute s'en sont pris &agrave; des personnes &agrave; coups de fouet.&nbsp;
&ldquo;C'est injustifi&eacute; et inappropri&eacute; (...) Pourquoi infliger de telles atrocit&eacute;s ?", a r&eacute;agi le gouverneur de Mombasa, Hassan Joho.
En Afrique, "il semble que la seule fa&ccedil;on connue des autorit&eacute;s pour g&eacute;rer la population est la violence et l'humiliation", a d&eacute;nonc&eacute; Shenilla Mohamed, d'Amnesty International.
Mausi Segun, directrice pour l'Afrique de l'ONG Human Rights Watch (HRW), a pour sa part appel&eacute; les gouvernements &agrave; "rapidement enqu&ecirc;ter" sur les abus des forces de s&eacute;curit&eacute; et &agrave; "punir" les coupables.
En Afrique du Sud, o&ugrave; un confinement total de trois semaines est impos&eacute; depuis vendredi, la police des polices a ainsi &eacute;t&eacute; saisie de trois dossiers dans lesquelles la police est accus&eacute;e d'avoir abattu un civil.
Lundi, le pr&eacute;sident du pays Cyril Ramaphosa a rappel&eacute; &agrave; l'ordre les forces de s&eacute;curit&eacute; qui, a-t-il dit, "doivent toujours agir dans le cadre de la loi".&nbsp;La ministre de la D&eacute;fense Nosiviwe Mapisa-Nqakula a elle condamn&eacute; "les abus" des soldats.
Des vid&eacute;os de citoyens contraints, par des policier sou des soldats qui ricanent, de faire des flexions circulent sur les r&eacute;seaux sociaux en Afrique du Sud ou au S&eacute;n&eacute;gal.&nbsp;

- "Psychose" -

Des policiers ont &eacute;galement &eacute;t&eacute; film&eacute;s administrant des coups de matraque &agrave; des passants pour faire respecter le couvre-feu dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.
La police locale a reconnu des "interventions excessives" qui ont &eacute;t&eacute; "punies avec toute la rigueur qui s'impose".Elle n'a pas toutefois pr&eacute;cis&eacute; qui avait &eacute;t&eacute; sanctionn&eacute; ni comment.
M&ecirc;me constat en R&eacute;publique d&eacute;mocratique du Congo (RDC).Les images d'un policier prot&eacute;g&eacute; d'un masque sanitaire tabassant avec une matraque un homme &agrave; terre, qui hurle de douleur, ont provoqu&eacute; la col&egrave;re.&nbsp;
D'autant plus que la sc&egrave;ne se d&eacute;roule sous les yeux du chef de la police de Kinshasa, Sylvano Kasongo.
"La lutte contre la propagation du #COVID19 (...) ne doit pas se faire au d&eacute;triment des droits de la personne", a pr&eacute;venu l'ambassadeur du Canada en RDC, Nicolas Simard.&nbsp;
Un arr&ecirc;t&eacute; officiel a exig&eacute; de la police qu'elle fasse "respecter les mesures prises, avec fermet&eacute; (...) et le respect de la dignit&eacute; de la personne humaine".
En C&ocirc;te d'Ivoire enfin, environ 450 personnes ont &eacute;t&eacute; interpell&eacute;es pour non respect du-couvre feu.&nbsp;
Elles "font l&rsquo;objet de bastonnade", a d&eacute;nonc&eacute; le Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH)."Cela est inacceptable et rajoute &agrave; la psychose cr&eacute;&eacute;e par le coronavirus."
burs-bed/pa/stb &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;

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