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Après avoir acté la fin du franc CFA, symbole de la Françafrique, le président français Emmanuel Macron a terminé sa visite en Côte d'Ivoire à Bouaké sous les acclamations avant de se rendre à Niamey où il a été accueilli dimanche après-midi par son allié dans la lutte antijihadiste, le président Mahamadou Issoufou. 

"ADO ! ADO ! Macron ! Macron !", scandait la foule en accueillant le pr&eacute;sident fran&ccedil;ais et son homologue ivoirien Alassane Dramane Ouattara, dit "ADO", &agrave; Bouak&eacute;, deuxi&egrave;me ville de C&ocirc;te d'Ivoire.
"C'est la premi&egrave;re fois depuis que la C&ocirc;te&nbsp;d'Ivoire existe qu'un pr&eacute;sident fran&ccedil;ais vient &agrave; Bouak&eacute;.Et il vient pour construire notre march&eacute;, seul lieu d'activit&eacute; &agrave; Bouak&eacute;.Nous lui disons vraiment merci", a d&eacute;clar&eacute; Sanata Traor&eacute;, commer&ccedil;ante, lors de la pose de la premi&egrave;re pierre du march&eacute; de Bouak&eacute;.
D'un co&ucirc;t de 60 millions d'euros, financ&eacute; par la France, le site, qui sera le plus grand march&eacute; couvert d&rsquo;Afrique de l&rsquo;Ouest, rassemblera 8.500 commer&ccedil;ants sur pr&egrave;s de 9 hectares.
Les autorit&eacute;s ivoiriennes et fran&ccedil;aises esp&egrave;rent que cette infrastructure permettra de relancer l'activit&eacute; &eacute;conomique jadis florissante et de faire oublier le pass&eacute; de Bouak&eacute;, ex-capitale de la r&eacute;bellion, ville de casernes r&eacute;guli&egrave;rement secou&eacute;e par des mutineries ou des mouvements de grogne de militaires.
"Nous ne pourrons jamais remercier assez le pr&eacute;sident Macron.Ce march&eacute; a br&ucirc;l&eacute; il y a plus de 20 ans et nous, commer&ccedil;ants, &eacute;tions en d&eacute;tresse et dans la d&eacute;brouillardise.Nous aurons un nouveau march&eacute; moderne", s'est r&eacute;joui Claude Kouassi, libraire &agrave; Bouak&eacute;.
Les deux pr&eacute;sidents, qui ne se sont pas exprim&eacute;s, ont effectu&eacute; la pose de la premi&egrave;re pierre lors d'une c&eacute;r&eacute;monie exp&eacute;di&eacute;e au pas de course.Le temps, tout de m&ecirc;me pour le pr&eacute;sident Macron, attendu &agrave; Niamey, de recevoir en cadeau un...cheval !
Auparavant, ils avaient rendu hommage dans l'ancien lyc&eacute;e Descartes&nbsp;aux neuf soldats fran&ccedil;ais et &agrave; un Am&eacute;ricain tu&eacute;s sur ces lieux en 2004, par un bombardement de l'arm&eacute;e ivoirienne.Un &eacute;pisode charni&egrave;re de la d&eacute;cennie de crise ivoirienne en novembre 2004 et un dossier qui garde de nombreuses zones d'ombre.
Au cours d'une c&eacute;r&eacute;monie tr&egrave;s sobre, les pr&eacute;sidents Macron et Ouattara ont d&eacute;voil&eacute; une st&egrave;le "A la m&eacute;moire du citoyen am&eacute;ricain et des neuf militaires fran&ccedil;ais morts dans l'accomplissement de leur devoir" et d&eacute;pos&eacute; des gerbes aux couleurs ivoiriennes et fran&ccedil;aises.Ils ont ensuite observ&eacute; une minute de silence alors qu'on entendait la clameur de la foule qui attendait &agrave; l'ext&eacute;rieur.&nbsp;
Cet acte doit "oeuvrer &agrave; l'essentiel travail de r&eacute;conciliation dont la R&eacute;publique de C&ocirc;te d'Ivoire a tant besoin et qui est le chemin sur lequel elle avance", avait dit M. Macron la veille.

- Arriv&eacute;e &agrave; Niamey -

Le pr&eacute;sident fran&ccedil;ais est ensuite arriv&eacute; &agrave; Niamey.Il participera &agrave; une autre c&eacute;r&eacute;monie d'hommage, cette fois en l'honneur des 71 soldats nig&eacute;riens ayant r&eacute;cemment p&eacute;ri dans l'attaque d'un camp militaire par les jihadistes.
Il pourra surtout s'entretenir avec son homologue nig&eacute;rien Mahamadou Issoufou et pr&eacute;parer le sommet de Pau (sud-ouest de la France) qui doit r&eacute;unir le 13 janvier les chefs d'Etat sah&eacute;liens de la force G5 Sahel.
Sur la m&ecirc;me longueur d'ondes que M. Issoufou, qui a r&eacute;it&eacute;r&eacute; son soutien &agrave; l'op&eacute;ration fran&ccedil;aise Barkhane, M. Macron a une nouvelle fois r&eacute;clam&eacute; samedi de la clart&eacute; aux gouvernements sah&eacute;liens sur la pr&eacute;sence militaire fran&ccedil;aise dans la zone.&nbsp;
"Si cette clart&eacute; politique n&rsquo;est pas &eacute;tablie, la France dans certains pays en tirera toutes les cons&eacute;quences", a-t-il averti.&nbsp;
"Quand il parle de clarification, le pr&eacute;sident Macron vise IBK (Ibrahim Boubacar Ke&iuml;ta, le pr&eacute;sident malien) et Kabor&eacute; (Roch Marc Christian Kabor&eacute;, le pr&eacute;sident burkinab&egrave;)", avait r&eacute;cemment pr&eacute;cis&eacute; une source s&eacute;curitaire &agrave; l'AFP.&nbsp;
Le 4 d&eacute;cembre, dans le sillage de la mort de 13 soldats fran&ccedil;ais au Mali, Emmanuel Macron avait invit&eacute; les chefs d'Etat sah&eacute;liens &agrave; ce sommet de Pau (o&ugrave; &eacute;taient stationn&eacute;s la majorit&eacute; des soldats).L'annonce avait &eacute;t&eacute; mal ressentie par beaucoup qui l'avaient per&ccedil;ue plut&ocirc;t comme une "convocation" alors m&ecirc;me qu'il existe dans la r&eacute;gion un sentiment anti-fran&ccedil;ais grandissant.&nbsp;
Le pr&eacute;sident Ke&iuml;ta a sembl&eacute; faire allusion &agrave; cette tension samedi sur TV5, en indiquant que les pays unis dans la force militaire G5 Sahel souhaitaient "un partenariat respectable et respectueux".
Samedi, M. Macron s'&eacute;tait pr&eacute;sent&eacute; comme le b&acirc;tisseur d'une nouvelle &egrave;re de relations avec l'Afrique francophone en sonnant le glas du franc CFA.
L'abandon du franc CFA et cette relation nouvelle pourraient, selon lui, changer l'image de la France: "Trop souvent aujourd'hui la France est per&ccedil;ue" comme ayant "un regard d'h&eacute;g&eacute;monie et des oripeaux d'un colonialisme qui a &eacute;t&eacute; une erreur profonde, une faute de la R&eacute;publique", a-t-il d&eacute;clar&eacute; samedi.

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