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Génocide rwandais: Kabuga plaide non coupable devant la justice internationale

Le "financier" présumé du génocide au Rwanda Félicien Kabuga a plaidé non coupable mercredi lors de sa première comparution devant le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), deux semaines après son transfert à La Haye depuis la France.

Lorsqu'il lui a &eacute;t&eacute; demand&eacute; s'il voulait plaider coupable ou non coupable, M. Kabuga, "tr&egrave;s fatigu&eacute;", a "pr&eacute;f&eacute;r&eacute; ne pas r&eacute;pondre", a d&eacute;clar&eacute; lors de l'audience son avocat, Emmanuel Altit.
"Dans ces conditions, je vous serez reconnaissant de consid&eacute;rer cette non r&eacute;ponse comme un plaidoyer de non culpabilit&eacute; sur tous les chefs d'accusation, en vertu du r&egrave;glement", a-t-il d&eacute;clar&eacute;, s'adressant au juge, Iain Bonomy.&nbsp;
"Je vais donc consid&eacute;rer qu'il sagit d'un plaidoyer de non culpabilit&eacute;", a r&eacute;pondu le magistrat.
Class&eacute; parmi les fugitifs les plus recherch&eacute;s au monde jusqu'&agrave; son arrestation en mai pr&egrave;s de Paris apr&egrave;s 25 ans de cavale, c'est dans un fauteuil roulant, derri&egrave;re un &eacute;cran en verre et muni d'un masque de protection, que M. Kabuga a &eacute;cout&eacute; impassiblement les sept chefs d'inculpation qui le visent, dont celui de g&eacute;nocide.
Apr&egrave;s son arrestation le 16 mai dans une ville de banlieue parisienne o&ugrave; il r&eacute;sidait sous une fausse identit&eacute;, il avait d&eacute;j&agrave; contest&eacute; l'int&eacute;gralit&eacute; des chefs d'inculpations devant la justice fran&ccedil;aise, avant son transfert &agrave; La Haye.
L'audience devant le MICT mercredi &eacute;tait une audience de comparution initiale.Le proc&egrave;s en lui-m&ecirc;me ne devrait pas commencer avant plusieurs mois.Le MICT, qui poss&egrave;de une division en Tanzanie et une aux Pays-Bas, doit par ailleurs encore d&eacute;cider si celui-ci se tiendra &agrave; La Haye ou &agrave; Arusha.

- Planification du g&eacute;nocide -

Ag&eacute; de 84 ans selon le mandat d'arr&ecirc;t, de 87 ans selon ses dires, F&eacute;licien Kabuga est accus&eacute; d'avoir particip&eacute; &agrave; la cr&eacute;ation des milices hutu Interahamwe, principaux bras arm&eacute;s du g&eacute;nocide de 1994 qui fit 800.000 morts selon l'ONU, essentiellement au sein de la minorit&eacute; tutsi.
Ancien pr&eacute;sident de la tristement c&eacute;l&egrave;bre Radio t&eacute;l&eacute;vision libre des Mille collines (RTLM), qui diffusa des appels aux meurtres des Tutsi, M. Kabuga est mis en accusation par le MTPI notamment pour "g&eacute;nocide", "incitation directe et publique &agrave; commettre le g&eacute;nocide" et "crimes contre l'humanit&eacute; (pers&eacute;cutions et extermination)".
"Par ses pouvoirs, F&eacute;licien Kabuga contr&ocirc;lait le contenu des &eacute;missions de la RTLM et donnait des instructions, incitait, concevait, encourageait, facilitait et ne prenait pas de mesures pour emp&ecirc;cher les &eacute;missions", selon l'acte d'accusation lu lors de l'audience.
"Il avait la possibilit&eacute; de d&eacute;noncer aux autorit&eacute;s p&eacute;nales rwandaises" les &eacute;missions, dont certaines incitaient "&agrave; la haine ethnique et &agrave; la division", selon les termes contenus dans l'acte d'accusation.
F&eacute;licien Kabuga est &eacute;galement soup&ccedil;onn&eacute; d'avoir contribu&eacute; en 1993 &agrave; l'achat massif de machettes qui seront distribu&eacute;es aux miliciens en avril 1994, une accusation qui appuie la th&egrave;se d'une planification du g&eacute;nocide, jamais tranch&eacute;e par la justice internationale au grand dam de Kigali.

- "Sant&eacute; fragile" -

M. Kabuga devait initialement &ecirc;tre transf&eacute;r&eacute; &agrave; Arusha pour y &ecirc;tre jug&eacute; par le MTPI, mais a finalement &eacute;t&eacute; envoy&eacute; &agrave; La Haye dans l'attente d'un examen m&eacute;dical.
Les avocats de M. Kabuga avaient formul&eacute; une requ&ecirc;te d&eacute;but octobre afin de demander qu'il soit d&eacute;finitivement transf&eacute;r&eacute; &agrave; La Haye et non &agrave; Arusha, "compte tenu de son &acirc;ge, de sa sant&eacute; fragile et de la pr&eacute;sence de l'&eacute;pid&eacute;mie de Covid-19 en Tanzanie".
R&eacute;fugi&eacute; en Suisse en juillet 1994 avant d'&ecirc;tre expuls&eacute;, il avait ensuite temporairement rejoint Kinshasa.Il avait &eacute;t&eacute; signal&eacute; en juillet 1997 &agrave; Nairobi, o&ugrave; il avait &eacute;chapp&eacute; &agrave; une op&eacute;ration destin&eacute;e &agrave; l'arr&ecirc;ter, puis &agrave; une autre en 2003, selon l'ONG sp&eacute;cialis&eacute;e TRIAL.
Selon les autorit&eacute;s fran&ccedil;aises, il aurait &eacute;galement v&eacute;cu en Allemagne et en Belgique.Les Etats-Unis avaient promis une r&eacute;compense pouvant aller jusqu'&agrave; cinq millions de dollars pour sa capture.

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