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Guinée: heurts entre partisans et opposants à un troisième mandat de Condé

 Des heurts ont éclaté mardi dans deux villes de Guinée entre partisans et opposants à un troisième mandat du président Alpha Condé, avec des blessés et des arrestations, selon des témoins et des sources médicale et de sécurité.

Ancien opposant historique et premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française d'Afrique de l'Ouest, régie jusqu'alors par des pouvoirs autoritaires, Alpha Condé, dont le deuxième mandat s'achève en 2020, a souvent contesté la pertinence de la limitation du nombre de mandats sur le continent.La constitution guinéenne limite à deux le nombre de mandats présidentiels.Les tensions entre partisans et opposants d'un troisième mandat de Condé sont survenues mardi à Kankan (est) et Sangarédi (ouest), selon des témoins joints au téléphone par l'AFP de Conakry.A Kankan, un fief de M. Condé, des manifestants ont scandé des slogans comme "non à un troisième mandat pour le président", "non à la modification de la Constitution", "ne touchez pas à ma Constitution"."Des militants du pouvoir ont tenté de barrer la route aux manifestants de l'opposition. La bagarre a éclaté et il y a eu plusieurs blessés de part et d'autre", a expliqué à l'AFP Mory Kourouma, un membre de l'opposition.Auparavant des partisans du pouvoir avaient caillassé les opposants réunis dans une salle."Au moins six opposants ont été blessés et au moins 12 militants" de l'opposition "ont été arrêtés et conduits vers des destinations inconnues", a affirmé Mory Kourouma. Ces six blessés ont reçu des soins dans un hôpital de Kankan, a confirmé à l'AFP une source médicale.Au Sangarédi, des jeunes et des femmes "armés de pierres et de gourdins" ont "exprimé dans la violence" leur opposition à tout changement constitutionnel lors d'une marche, a indiqué à l'AFP une source de sécurité locale.Les manifestants qui ont scandé "2020 sans Alpha Condé" étaient "très nombreux, ce qui a amené les forces de l'ordre à utiliser du gaz lacrymogène pour tenter de les disperser sans succès", a précisé cette source.Le président Condé a été élu en 2010 puis réélu en 2015. Ses opposants, qui lui prêtent l'intention de vouloir modifier la constitution pour briguer un troisième mandat, ont créé début avril un front regroupant les partis politiques d'opposition, les syndicats et la société civile.M. Condé, 81 ans, n'a jusqu'à présent pas annoncé de modification de la Constitution afin de pouvoir se représenter en 2020, mais plusieurs de ses déclarations récentes ont été interprétées en ce sens.

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