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Derrière l'homme politique de premier plan qu'il était devenu depuis une décennie en Côte d'Ivoire, le Premier ministre Hamed Bakayoko, décédé mercredi à 56 ans, était aussi un passionné de musique et de fête, bienfaiteur des milieux du showbiz, ce qui contribuait à sa popularité.

"Nous, le monde de la musique, on perd un grand fr&egrave;re, un homme sur qui on pouvait s'appuyer.Il &eacute;tait le ministre de la Culture bis", t&eacute;moigne A'Salfo, le leader du groupe Magic System.
"Il aidait &eacute;norm&eacute;ment les artistes, tous ceux qu'il rencontrait, il leur donnait de l'argent", raconte Ickx Fontaine, un producteur ivoirien influent.
"On va faire comment maintenant ? Quand il y avait un probl&egrave;me, c'&eacute;tait Hamed qu'on appelait et il d&eacute;caissait les millions" (de francs CFA), s'attriste Arthur 2Tunis, ancien proche de DJ Arafat, chanteur superstar pr&eacute;cocement d&eacute;c&eacute;d&eacute; d'un accident de moto en 2019 &agrave; Abidjan.
Avant de devenir ministre dans les ann&eacute;es 2000, "Hambak" comme les Ivoiriens l'appelaient famili&egrave;rement, avait &eacute;t&eacute; le patron de Radio Nostalgie, une des premi&egrave;res radios priv&eacute;es de C&ocirc;te d'Ivoire, financ&eacute;e par Dominique Ouattara, qui deviendra Premi&egrave;re dame lors de l'accession au pouvoir de son mari Alassane en 2011.
C'est gr&acirc;ce &agrave; ce poste que Hambak, passionn&eacute; de musique et grand amateur de f&ecirc;te, s'&eacute;tait construit un puissant r&eacute;seau d'amiti&eacute;s dans le milieu du showbiz ivoirien.
"Il avait une petite bo&icirc;te de nuit au Plateau (centre d'Abidjan).Apr&egrave;s le service, il nous invitait l&agrave;-bas.Il adorait danser le n'dombolo (d&eacute;riv&eacute; de la rumba congolaise)", raconte une ancienne journaliste de Radio Nostalgie.&nbsp;

- "Levier politique" -

En 2013, "Hambak, devenu ministre de l'Int&eacute;rieur, "se cachait pour venir danser au Life Star (une des boites de nuit courues d'Abidjan), parce que les ministres n'avaient pas le droit de s'afficher ainsi", se souvient en souriant Ickx Fontaine.
Pour plus de discr&eacute;tion, Hamed Bakayoko s'&eacute;tait finalement fait installer une boite de nuit priv&eacute;e dans sa r&eacute;sidence du quartier hupp&eacute; de Riviera Golf.&nbsp;
"On organisait des f&ecirc;tes chez lui, il aimait la belle vie, sans complexe, il y avait une vraie sinc&eacute;rit&eacute; chez lui.Avant d'&ecirc;tre un homme politique, c'&eacute;tait un homme de showbiz", constate Arthur2Tunis.
Pour autant la proximit&eacute; affich&eacute;e de Hambak avec le monde de la musique n'&eacute;tait pas d&eacute;nu&eacute;e de calcul politique, car elle servait son image d'homme proche du peuple.
"Ce n'est pas anodin qu'il ait &eacute;t&eacute; un artisan de l'organisation des fun&eacute;railles de DJ Arafat", dont il &eacute;tait un ami intime, rel&egrave;ve l'analyste politique Rodrigue Kon&eacute;.
A son arriv&eacute;e au grand stade d'Abidjan o&ugrave; se d&eacute;roulaient la c&eacute;r&eacute;monie musicale de fun&eacute;railles, Hamed Bakayoko avait fait un tour d'honneur pour se faire acclamer.
"Arafat &eacute;tait une ic&ocirc;ne des jeunes.Hambak avait les codes pour se connecter &agrave; la jeunesse et cette capacit&eacute; &agrave; repr&eacute;senter la jeunesse &eacute;tait un bon levier politique pour lui, dans un pays o&ugrave; il y a une cassure g&eacute;n&eacute;rationnelle entre une population tr&egrave;s jeune et un r&eacute;gime g&eacute;rontocratique", d&eacute;crypte M. Kon&eacute;.
"Hambak a jou&eacute; la figure du repr&eacute;sentant de la jeunesse aupr&egrave;s du pr&eacute;sident Alassane Ouattara, repr&eacute;sentant de l'&eacute;lite", conclut-il.

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