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Le chef de l'opposition du Malawi Lazarus Chakwera a été proclamé samedi soir vainqueur de l'élection présidentielle face au chef de l'Etat sortant Peter Mutharika, qui a contesté les résultats avant même leur publication.

Malgr&eacute; la pand&eacute;mie de coronavirus, plus de 4 millions d'&eacute;lecteurs ont vot&eacute; mardi pour la deuxi&egrave;me fois en un an, apr&egrave;s l'annulation de la r&eacute;&eacute;lection de M. Mutharika en mai 2019 en raison de fraudes massives.
Au terme de quatre longues journ&eacute;es de d&eacute;pouillement, le pr&eacute;sident de la Commission &eacute;lectorale (MEC) Chifundo Kachale a confirm&eacute; la large victoire de M. Chakwera, un ancien pasteur &eacute;vang&eacute;liste de 65 ans.
"La Commission d&eacute;clare que Lazarus Chakwera, qui a obtenu 58,57% (BIEN 58,57) des suffrages, a atteint la majorit&eacute; requise et est &eacute;lu pr&eacute;sident du Malawi", a d&eacute;clar&eacute; son pr&eacute;sident Chifundo Kachale, sous les clameurs des partisans du vainqueur.
"Je suis si heureux, je pourrais danser toute la nuit", a imm&eacute;diatement r&eacute;agi M. Chakwera devant la presse."Mon coeur bouillonne de joie et de gratitude pour le Seigneur".
"C'est une victoire pour les Malawites, une victoire pour la d&eacute;mocratie, une victoire pour la justice", a poursuivi le pr&eacute;sident &eacute;lu, qui a fait campagne en d&eacute;non&ccedil;ant l'&eacute;chec &eacute;conomique et la corruption du r&eacute;gime.
"C'est une victoire qui va permettre de remettre la nation sur les rails, de construire un nouveau Malawi dans lequel tous seront impliqu&eacute;s", a promis M Chakwera.
Peter Mutharika, 79 ans, a lourdement mordu la poussi&egrave;re, avec plus de 800.000 voix de retard sur le vainqueur.
- 'Irr&eacute;gularit&eacute;s' -
Quelques heures plus t&ocirc;t, sans attendre la confirmation de sa d&eacute;faite, le pr&eacute;sident sortant a jet&eacute; le trouble en d&eacute;non&ccedil;ant des irr&eacute;gularit&eacute;s dans le scrutin.
"Nous esp&eacute;rions une &eacute;lection sans irr&eacute;gularit&eacute;s (...) tous les Malawites ont vu que cette &eacute;lection &eacute;tait la pire de l'histoire", a-t-il d&eacute;clar&eacute; lors d'une br&egrave;ve d&eacute;claration devant la presse."Nous pensons que la plupart des r&eacute;sultats envoy&eacute;s &agrave; la MEC (Commission &eacute;lectorale) ne sont pas le reflet de la volont&eacute; du peuple", a-t-il ajout&eacute;.
Le chef de l'Etat sortant a affirm&eacute; que des scrutateurs de son parti avaient &eacute;t&eacute; "battus, frapp&eacute;s, kidnapp&eacute;s et intimid&eacute;s de fa&ccedil;on &agrave; ne pas pouvoir participer au contr&ocirc;le du vote"."De nombreuses feuilles d'&eacute;margement n'ont pas leurs signatures", a-t-il d&eacute;plor&eacute;.
Son Parti d&eacute;mocratique progressiste (DPP) avait lui exig&eacute; l'annulation pure et simple des r&eacute;sultats, laissant augurer d'une nouvelle bataille devant la justice.
Lors du scrutin disput&eacute; de mai 2019, la MEC avait proclam&eacute; la victoire de Peter Mutharika, au pouvoir depuis 2014, avec 38,57% des suffrages contre 35,41% &agrave; Lazarus Chakwera.
Mais le chef de l'opposition avait contest&eacute; les r&eacute;sultats et ses partisans &eacute;taient descendus dans la rue pendant plusieurs mois pour obtenir l'annulation du scrutin.Leurs manifestations avaient &eacute;t&eacute; le th&eacute;&acirc;tre de fr&eacute;quentes violences avec les forces de l'ordre.
En f&eacute;vrier, la Cour constitutionnelle a finalement donn&eacute; raison &agrave; l'opposition en invalidant les r&eacute;sultats pour cause "d'irr&eacute;gularit&eacute;s g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;es et syst&eacute;matiques" et en ordonnant la tenue d'un nouveau scrutin.
- 'Derni&egrave;re ruade' -
Le Malawi est ainsi devenu le deuxi&egrave;me pays d'Afrique subsaharienne &agrave; avoir annul&eacute; une &eacute;lection pr&eacute;sidentielle, apr&egrave;s le Kenya en 2017.
Au lendemain du scrutin de mardi, des ONG locales, qui avaient d&eacute;p&ecirc;ch&eacute; des observateurs dans tout le pays, ont dress&eacute; un premier bilan concluant que le "processus &eacute;lectoral s'est bien pass&eacute; jusqu'&agrave; pr&eacute;sent".
La d&eacute;claration du pr&eacute;sident sortant, avant m&ecirc;me la publication des r&eacute;sultats, a suscit&eacute; de vives critiques au Malawi, notamment dans la soci&eacute;t&eacute; civile.&nbsp;
Peter Mutharika "est dans le d&eacute;ni", a d&eacute;clar&eacute; &agrave; l'AFP Gift Trapence, le responsable de la Coalition des d&eacute;fenseurs des droits humains, &agrave; l'origine des manifestations pour l'annulation du scrutin de 2019.
"Mais la r&eacute;alit&eacute; va tr&egrave;s vite le rattraper", a poursuivi M. Trapence."Les Malawites ont vot&eacute; et il va devoir respecter la volont&eacute; du peuple".
"C'est la derni&egrave;re ruade du vieux cheval", a pour sa part jug&eacute; l'analyste Henery Chingaipe."Dans toute l'histoire du pays, il n'y a jamais eu d'&eacute;lection aussi transparente que celle-l&agrave;, notamment dans la gestion des r&eacute;sultats".
Le Malawi est un des pays les plus d&eacute;munis de la plan&egrave;te.Selon la Banque mondiale, plus de la moiti&eacute; de ses 17 millions d'habitants vit sous le seuil de pauvret&eacute;.

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