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Le Cameroun sous le choc après le meurtre "horrible" de sept écoliers

Le Cameroun était sous le choc dimanche au lendemain de l'attaque "horrible" d'une école par un commando qui a tué au moins sept enfants de neuf à douze ans dans leur classe, à Kumba, dans la région du Sud-Ouest anglophone, en guerre depuis près de trois ans.

Le porte-parole de l'arm&eacute;e, le colonel Cyrille Atonfack Guemo, a confirm&eacute; dimanche aupr&egrave;s de l'AFP la mort d'un septi&egrave;me enfant.Le gouvernement avait affirm&eacute; dans un premier bilan que six enfants avaient &eacute;t&eacute; "assassin&eacute;s" samedi "par des bandes arm&eacute;es terroristes s&eacute;cessionnistes".&nbsp;
Un bilan fourni par l'ONU faisait quant &agrave; lui &eacute;tat samedi soir d'au moins huit enfants tu&eacute;s et douze autres bless&eacute;s par des tirs et des machettes.
L'attaque a &eacute;t&eacute; men&eacute;e &nbsp;samedi matin par une dizaine d'hommes, munis d&rsquo;armes de guerre, qui ont fait irruption en moto &nbsp;dans l&rsquo;enceinte du complexe scolaire priv&eacute; d&eacute;nomm&eacute; Mother Francisca International Bilingual Academy avant d'ouvrir froidement le feu sur des &eacute;l&egrave;ves dans leur classe.&nbsp;
Depuis pr&egrave;s de trois ans, des groupes s&eacute;paratistes et l'arm&eacute;e s'affrontent dans les deux r&eacute;gions camerounaises du nord-ouest et du sud-ouest, o&ugrave; vit l'essentiel de la minorit&eacute; anglophone, dont une partie s'estime marginalis&eacute;e par la majorit&eacute; francophone du pays.
Dimanche, une douzaine d'enfants &nbsp;bless&eacute;s, dont certains sont entre la vie et la mort, &eacute;taient soign&eacute;s dans les h&ocirc;pitaux de la r&eacute;gion, notamment ceux de Kumba, Buea et Mutengene.&nbsp;
Une &eacute;quipe de M&eacute;decins Sans Fronti&egrave;res (MSF) a pris en charge dix d'entre eux, &acirc;g&eacute;s de dix &agrave; quinze ans, dont sept &eacute;taient dans un &eacute;tat grave, bless&eacute;s par balle, selon Alberto Jodra, coordinateur MSF dans la r&eacute;gion du Sud-Ouest, actuellement &agrave; Kumba.
"Dans la ville, hier et aujourd'hui, les gens &eacute;taient vraiment touch&eacute;s par cette attaque ciblant des civils et des structures qui ne devraient jamais &ecirc;tre des cibles.Ce qui s'est pass&eacute; hier est au-del&agrave; de la compr&eacute;hension de quiconque", a-t-il confi&eacute; dimanche &agrave; l'AFP.&nbsp;&nbsp;
"Il y a de la col&egrave;re, mais il y a aussi de la peur par rapport &agrave; ce qui va se passer maintenant.La violence va s'intensifier et la population civile sera au milieu, malheureusement", a ajout&eacute; M.Jodra.
Plusieurs dizaines de manifestants, principalement des femmes, se sont rassembl&eacute;s dimanche dans la ville meurtrie pour dire "Non aux tueries et aux assassinats", chantant et marchant "contre la violence".
- Vive &eacute;motion -

Ce crime a provoqu&eacute; une vive &eacute;motion dans tout le pays, et au del&agrave;.
Le gouvernement a &eacute;voqu&eacute; &nbsp;"un acte terroriste d&rsquo;une cruaut&eacute; et d&rsquo;une barbarie insoutenables", tandis que Maurice Kamto, leader de l'opposition, &nbsp;a qualifi&eacute; ce crime d'"horreur absolue".
"Il n'y a pas de mots pour le chagrin ni de condamnation assez forte pour exprimer toute mon horreur face &agrave; l'attaque brutale qui a vis&eacute; des &eacute;coliers en &eacute;cole primaire (...) alors qu'ils &eacute;taient assis, en train d'apprendre, dans leur salle de classe", a &eacute;galement r&eacute;agi Moussa Faki Mahamat, pr&eacute;sident de l'Union africaine.
Dans un communiqu&eacute;, le ministre de la communication, Ren&eacute; Emmanuel Sadi a affirm&eacute; que "l&rsquo;objectif des s&eacute;cessionnistes est de briser la dynamique observ&eacute;e dans la reprise des classes dans le cadre de la rentr&eacute;e scolaire 2020/2021 dans les r&eacute;gions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et par l&agrave;, de dissuader les parents d&rsquo;envoyer leurs enfants &agrave; l&rsquo;&eacute;cole".
"Le boycott des &eacute;coles &eacute;tait une strat&eacute;gie des s&eacute;paratistes ces derni&egrave;res ann&eacute;es.700.000 jeunes environ &eacute;taient en dehors du syst&egrave;me scolaire &agrave; cause du conflit", a expliqu&eacute; &agrave; l'AFP Arrey Elvis Ntui, analyste senior du groupe International Crisis au Cameroun.&nbsp;
"Le gouvernement et la soci&eacute;t&eacute; civile anglophone ont mis beaucoup de pression sur les groupes s&eacute;paratistes pour que leurs enfants retournent &agrave; l'&eacute;cole, et des &eacute;coles qui &eacute;taient ferm&eacute;es depuis des ann&eacute;es ont commenc&eacute; &agrave; rouvrir", a-t-il poursuivi.
Les &eacute;coles avaient d&eacute;j&agrave; &eacute;t&eacute; une cible dans le pass&eacute; r&eacute;cent, mais n'avaient jamais connu un massacre d'une telle ampleur.Mi-mai, un enseignant de l'universit&eacute; de Bamenda (Nord-Ouest) avait notamment &eacute;t&eacute; abattu par des s&eacute;paratistes car il refusait d'arr&ecirc;ter de faire cours, selon l'ONG Human Rights Watch (HRW).&nbsp;
Les combats au Cameroun anglophone, mais aussi les exactions et meurtres de civils par les deux camps, selon de nombreuses ONG, ont fait plus de 3.000 morts et forc&eacute; plus de 700.000 personnes &agrave; fuir leur domicile.

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