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Des centaines de milliers de personnes se sont rassembl&eacute;es, selon des journalistes de l'AFP et des t&eacute;moins, sans incidents, dans diff&eacute;rents quartiers de Khartoum et d'autres villes, dont Omdourman, Atbara, El Obeid, Port-Sa&iuml;d, Medani, Gedaref.
"En avant!On recule pas!", "Nous sommes des r&eacute;volutionnaires, nous terminerons notre mission", scandaient les manifestants en d&eacute;filant au son du tambour traditionnel &agrave; Khartoum, tandis que des automobilistes accrochaient des drapeaux soudanais &agrave; leurs voitures.
Parmi les autres festivit&eacute;s pr&eacute;vues, des concerts de musique traditionnelle et populaire doivent avoir lieu, notamment &agrave; Khartoum dans le grand jardin Green Yard, rebaptis&eacute; "place de la libert&eacute;" par le mouvement de contestation.
"Nous avons fait quelque chose d'unique dans cette r&eacute;volution pacifique.On en est fiers", dit Siham Abdelrahman en d&eacute;filant jeudi &agrave; Khartoum entour&eacute;e de camarades, drapeaux soudanais &agrave; la main.&nbsp;
Mais certains, arborant des portraits de manifestants tu&eacute;s pendant le mouvement de contestation, sont aussi venus pour "r&eacute;clamer justice".
"Notre c&eacute;l&eacute;bration ne sera pas termin&eacute;e avant que justice ne soit rendue &agrave; nos martyrs", a dit &agrave; l'AFP Nahla Mohamed.

- Portraits de martyrs -

Selon Amnesty International, au moins 177 personnes ont &eacute;t&eacute; tu&eacute;es dans la r&eacute;pression du mouvement et plus de 250 d'apr&egrave;s un comit&eacute; de m&eacute;decins proche des manifestants.
Pour rendre hommage aux pionniers de la r&eacute;volution, deux trains remplis de centaines de personnes sont partis de Bahri pr&egrave;s de Khartoum, en direction d'Atbara, une ville ouvri&egrave;re du nord-est qui a &eacute;t&eacute; le th&eacute;&acirc;tre en d&eacute;cembre 2018 des premiers rassemblements apr&egrave;s l'annonce soudaine du triplement du prix du pain.
Ce voyage symbolique, organis&eacute; par le gouvernement de transition et les Forces pour la libert&eacute; et le changement (FLC), principale organisation de la contestation, fait &eacute;cho aux trains de manifestants d'Atbara envoy&eacute;s &agrave; Khartoum durant la contestation.
Les trains sont arriv&eacute;s &agrave; destination en fin d'apr&egrave;s-midi dans une ambiance festive.Les manifestants sont invit&eacute;s &agrave; rester sur place jusqu'au 25 d&eacute;cembre, pour une semaine enti&egrave;re de festivit&eacute;s.
Le Premier ministre Abdallah Hamdok, nomm&eacute; apr&egrave;s de longues n&eacute;gociations entre l'arm&eacute;e et les contestataires, a d&eacute;cr&eacute;t&eacute; r&eacute;cemment que le pays devait c&eacute;l&eacute;brer sa r&eacute;volution "durant tout le mois de d&eacute;cembre".
Jeudi, dans la capitale, l'arm&eacute;e a barr&eacute; les voies d'acc&egrave;s &agrave; son QG, haut lieu de la contestation o&ugrave; les manifestants avaient organis&eacute; un sit-in des semaines durant pour faire pression sur les militaires en faveur d'un r&eacute;gime civil.
En d&eacute;cembre 2018, les premi&egrave;res manifestations avaient &eacute;clat&eacute; &agrave; Atbara, ainsi qu'&agrave; Port-Soudan et &agrave; Nhoud (ouest).Puis le mouvement avait gagn&eacute; le pays entier.
L'arm&eacute;e avait destitu&eacute; Omar el-B&eacute;chir le 11 avril, en s'effor&ccedil;ant de garder la mainmise sur la transition, mais en se heurtant &agrave; un rejet d&eacute;termin&eacute; de la rue.
Un accord entre l'arm&eacute;e et la contestation a &eacute;t&eacute; trouv&eacute; en ao&ucirc;t.Un Premier ministre civil et un Conseil souverain compos&eacute; de civils et de militaires, sont aujourd'hui charg&eacute;s de conduire une transition de trois ans, en vue d'&eacute;lections libres.

- "Avenir meilleur" -

M. B&eacute;chir, d&eacute;tenu depuis avril, a lui &eacute;t&eacute; condamn&eacute; samedi dernier pour la premi&egrave;re fois &agrave; une peine de deux ans en institution p&eacute;nitentiaire pour corruption.
L'ex-dictateur reste la cible de graves accusations de la part de la Cour p&eacute;nale internationale (CPI) pour des crimes lors du conflit sanglant au Darfour (ouest) &agrave; partir de 2003.
Dans un communiqu&eacute; publi&eacute; jeudi, l'ONG Amnesty International a salu&eacute; la possibilit&eacute; offerte aux Soudanais de "c&eacute;l&eacute;brer le fait que leur action collective a mis fin &agrave; une r&eacute;pression &eacute;touffante et donn&eacute; l'espoir d'un avenir meilleur".
Toutefois, l'ONG a rappel&eacute; que le gouvernement de transition devait "honorer son engagement de restaurer l'Etat de droit".
Dans un rapport sur les crimes au Darfour publi&eacute; mercredi, la F&eacute;d&eacute;ration internationale pour les droits humains (FIDH) a appel&eacute; la communaut&eacute; internationale &agrave; faire pression sur le Soudan "pour faciliter l'acc&egrave;s &agrave; la justice (...) pour toutes les victimes, y compris celles de violences sexuelles".
M. Hamdok a entam&eacute; des r&eacute;formes, avec notamment le d&eacute;mant&egrave;lement du r&eacute;gime d'Omar el-B&eacute;chir et le lancement de pourparlers de paix avec les groupes rebelles du sud et de l'ouest, mais le pays fait toujours face &agrave; une grave crise &eacute;conomique.
Si Washington a lev&eacute; son embargo &eacute;conomique en 2017, il maintient le Soudan sa liste noire des "Etats soutenant le terrorisme", ce qui constitue un handicap majeur pour son &eacute;conomie.

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