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Libye: intense ballet diplomatique et appel à un cessez-le feu

Le risque d'une internationalisation du conflit en Libye suscite un chassé-croisé diplomatique inédit depuis le début en avril de l'offensive du maréchal Khalifa Haftar sur Tripoli, siège du gouvernement d'union (GNA), alors qu'Ankara et Moscou ont appelé à un cessez-le-feu dimanche.

Le ballet diplomatique s'est acc&eacute;l&eacute;r&eacute; apr&egrave;s l'annonce par la Turquie d'envoi de troupes en soutien au GNA reconnu par l'ONU, suscitant des craintes d'une "nouvelle Syrie".&nbsp;
Mercredi, Ankara et Moscou qui se sont impos&eacute;s ces derniers mois comme des acteurs cl&eacute; en Libye, ont appel&eacute; &agrave; un cessez-le-feu le 12 janvier &agrave; 00H00, en d&eacute;pit des divergences d'int&eacute;r&ecirc;ts des deux pays sur ce dossier.
Ankara affirme que 2.500 mercenaires russes combattent aux c&ocirc;t&eacute;s de Haftar, ce que d&eacute;ment Moscou.L'homme fort de l'Est est &eacute;galement soutenu par les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite et l'Egypte, des rivaux r&eacute;gionaux de la Turquie.
Mercredi soir, le chef du GNA, Fayez al-Sarraj, a "salu&eacute;" dans un communiqu&eacute; l'appel au cessez-le-feu, sans toutefois donner de r&eacute;ponse claire.&nbsp;
Dans l'autre camp, "il n'y a pas de commentaire jusqu'ici" du mar&eacute;chal Haftar, selon son porte-parole Ahmad al-Mesmari.
L'&eacute;missaire de l'ONU en Libye, Ghassan Salam&eacute;, s'est f&eacute;licit&eacute; de l'initiative russo-turque et a exhort&eacute; toutes les parties "&agrave; cesser imm&eacute;diatement toutes les op&eacute;rations militaires en Libye", selon un communiqu&eacute;.

- Alger s'active -

M. Salam&eacute; travaille sur l'organisation en janvier d'une conf&eacute;rence internationale sur la Libye &agrave; Berlin, dans le but de mettre fin aux interf&eacute;rences &eacute;trang&egrave;res en Libye, tandis que plusieurs pays s'activent pour trouver une sortie &agrave; la crise.
Apr&egrave;s avoir accueilli lundi le chef du GNA et le ministre turc des Affaires &eacute;trang&egrave;res, l'Alg&eacute;rie qui partage pr&egrave;s de 1.000 km de fronti&egrave;res avec la Libye,re&ccedil;oit jeudi les chefs de la diplomatie italienne et &eacute;gyptienne.
Soucieuse de rester &agrave; "&eacute;quidistance" des deux camps en guerre en Libye, Alger rejette &nbsp;"toute ing&eacute;rence &eacute;trang&egrave;re" et exhorte "toutes les composantes et parties libyennes (...) &agrave; un retour rapide au processus du dialogue national inclusif".
Le ministre fran&ccedil;ais des Affaires &eacute;trang&egrave;res, Jean-Yves&nbsp;Le Drian, s'est rendu lui, en Tunisie, un autre voisin de la Libye, o&ugrave; il a soulign&eacute; que "le risque d'escalade en cours en Libye menace de d&eacute;stabiliser l'ensemble de la r&eacute;gion, du Maghreb au Sahel".
Le dossier libyen &eacute;tait aussi au centre d'une rencontre mercredi au Caire entre le ministre fran&ccedil;ais et ses homologues italien, &eacute;gyptien, chypriote et grec, mais cette r&eacute;union a illustr&eacute; de nouveau les divisions de la communaut&eacute; internationale sur le conflit en Libye.
Dans un communiqu&eacute; que le chef de la diplomatie italienne Luigi Di Maiore n'a pas sign&eacute;, Paris, Le Caire, Nicosie et Ath&egrave;nes ont jug&eacute; "nuls et non avenus" les accords controvers&eacute;s sign&eacute;s en novembre entre Ankara et Tripoli, dont un permettant &agrave; la Turquie de faire valoir des droits sur de vastes zones en M&eacute;diterran&eacute;e orientale.&nbsp;
Le premier accord porte sur la coop&eacute;ration militaire entre le GNA et Ankara et qui permet &agrave; la Turquie d'envoyer des troupes en Libye;
L'Italie, li&eacute;e historique &agrave; la Libye par une histoire commune de colonisation, tente elle aussi de reprendre la main sur le dossier libyen.&nbsp;
Selon des analyste, Rome qui &eacute;tait dans un contexte de lutte d'influence avec Paris, voit de mauvais oeil le r&ocirc;le grandissants en Libye d'autres pays comme la Turquie ou la Russie.

- R&eacute;union avort&eacute;e?-

Ainsi, le Premier ministre italien Giuseppe Conte a re&ccedil;u mercredi le mar&eacute;chal Haftar &agrave; Rome et l'a appel&eacute; &agrave; cesser son offensive.
Il l'a &eacute;galement mis en garde contre "les risques pour la stabilit&eacute; de la r&eacute;gion tout enti&egrave;re", selon un communiqu&eacute; du gouvernement italien.
Selon la presse libyenne et italienne, M. Cont&eacute; aurait tent&eacute; d'organiser une r&eacute;union entre Haftar et Sarraj.
Mais quand il avait appris que Haftar l'a pr&eacute;c&eacute;d&eacute; &agrave; Rome, M. Sarraj qui venait de Bruxelles, a chang&eacute; de cap &agrave; mi-chemin pour rentrer &agrave; Tripoli, selon les m&ecirc;mes sources.
A Bruxelles, l'Union europ&eacute;enne a promis mercredi &agrave; M. Sarraj d'"intensifier ses efforts" pour une solution pacifique en Libye.
"L'UE soutient pleinement le processus de Berlin et toutes les initiatives des Nations unies visant &agrave; trouver une solution politique globale &agrave; la crise en Libye", affirme un communiqu&eacute; du Conseil europ&eacute;en.
Sur le terrain, les combats font toujours rage au sud de Tripoli o&ugrave; les pro-Haftar tentent toujours de rentrer dans la ville, aur&eacute;ol&eacute;s par leur conqu&ecirc;te-&eacute;clair lundi de Syrte, verrou strat&eacute;gique entre l'est et l'ouest de la Libye.

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