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Mali: l'Afrique de l'Ouest tente de résoudre la crise, un soldat français tué

Cinq chefs d'Etat d'Afrique de l'Ouest tentaient jeudi à Bamako de dessiner une sortie de crise au Mali, après des semaines de contestation du pouvoir du président Ibrahim Boubacar Keïta, au moment où un soldat français était tué lors de combats contre les jihadistes.

Les pr&eacute;sidents Muhammadu Buhari du Nigeria, Mahamadou Issoufou du Niger, Alassane Ouattara de la C&ocirc;te d'Ivoire, Nana Akufo-Addo du Ghana et Macky Sall du S&eacute;n&eacute;gal ont &eacute;t&eacute; accueillis en milieu de matin&eacute;e par leur homologue malien &agrave; l'a&eacute;roport de Bamako, ont constat&eacute; des journalistes l'AFP.
Mandat&eacute;s par la Communaut&eacute; &eacute;conomique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (C&eacute;d&eacute;ao) pour appuyer ses efforts de m&eacute;diation, ils se sont d'abord r&eacute;unis dans un h&ocirc;tel, avant de retrouver le pr&eacute;sident Keita dans son palais de Koulouba pour un d&eacute;jeuner de travail qui se poursuivait &agrave; 16H30 (GMT et locales).
Ils devaient ensuite retourner &agrave; l'h&ocirc;tel o&ugrave; les attendent des d&eacute;l&eacute;gations de la majorit&eacute; pr&eacute;sidentielle, du mouvement d'opposition M5-RFP, qui m&egrave;ne depuis juin la plus importante contestation du pouvoir en place au Mali depuis le coup d'Etat de 2012, et de la soci&eacute;t&eacute; civile.Ils doivent aussi rencontrer l'influent imam Mahmoud Dicko, figure embl&eacute;matique de la contestation.
Leur programme, qui pr&eacute;voyait le d&eacute;part des d&eacute;l&eacute;gations en fin d'apr&egrave;s-midi, a pris plus d'une heure et demie de retard.

- Troubles meurtriers -

Une centaine de partisans du M5-RFP ont manifest&eacute; pr&egrave;s de l'a&eacute;roport."Nous sommes venus mettre la pression, il ne faut pas que les leaders du M5 nous trahissent aujourd'hui", a expliqu&eacute; une &eacute;tudiante de 23 ans.
Au pouvoir depuis 2013, le pr&eacute;sident Ke&iuml;ta est massivement contest&eacute; dans la rue depuis juin.
Au climat d'exasp&eacute;ration nourri depuis des ann&eacute;es par l'instabilit&eacute; s&eacute;curitaire dans le centre et le nord du pays, le marasme &eacute;conomique ou une corruption jug&eacute;e end&eacute;mique, est venue s'ajouter l'invalidation par la Cour constitutionnelle d'une trentaine de r&eacute;sultats des &eacute;lections l&eacute;gislatives de mars-avril.
Le 10 juillet, la troisi&egrave;me grande manifestation contre le pouvoir &agrave; l'appel du M5-RFP a d&eacute;g&eacute;n&eacute;r&eacute; en trois jours de troubles meurtriers &agrave; Bamako, les pires dans la capitale depuis 2012 qui ont fait 11 morts selon le Premier ministre Boubou Ciss&eacute;.
Une division de la mission de l'ONU dans le pays (Minusma) parle de 14 manifestants tu&eacute;s.Le M5 &eacute;voque 23 morts.
La crise politique actuelle au Mali, dont une large partie du territoire, en proie &agrave; des violences jihadistes et/ou communautaires quasi-quotidiennes, &eacute;chappe &agrave; l'autorit&eacute; de l'Etat, inqui&egrave;te ses alli&eacute;s et voisins, qui craignent que le pays sombre dans le chaos.
Un soldat fran&ccedil;ais a &eacute;t&eacute; tu&eacute; jeudi matin au Mali "lors de combats contre les groupes arm&eacute;s terroristes", a annonc&eacute; l'Elys&eacute;e.
Par la voix de son n&eacute;gociateur, l'ex-pr&eacute;sident nig&eacute;rian Goodluck Jonathan, la C&eacute;d&eacute;ao a pr&eacute;sent&eacute; des "recommandations" pour une sortie de crise, qui ont re&ccedil;u le soutien de l'Union africaine, des Etats-Unis et de l'UE et que les cinq dirigeants ouest-africains devraient "ent&eacute;riner" &agrave; l'issue de leur r&eacute;union, selon un membre de leur d&eacute;l&eacute;gation.
"Les cinq pr&eacute;sidents doivent &ecirc;tre conscients du pr&eacute;jug&eacute; d&eacute;favorable qui entoure leur venue au Mali et prouver que la C&eacute;d&eacute;ao n'est pas un +syndicat de chefs d'Etat+ qui se soutiennent et se prot&egrave;gent mutuellement", a estim&eacute; jeudi le bureau &agrave; Bamako de l'Institut d'&eacute;tudes de s&eacute;curit&eacute; (ISS).
"Une r&eacute;partition de postes sur la base de pourcentages par cat&eacute;gorie d'acteurs ne suffira pas pour r&eacute;pondre aux aspirations profondes des populations.La recherche de solutions devra prendre en compte le besoin d&rsquo;am&eacute;lioration du quotidien des Maliennes et des Maliens", selon l'ISS.
- L'enjeu du Premier ministre -

Le plan de la C&eacute;d&eacute;ao pr&eacute;voit la nomination rapide d'une nouvelle Cour constitutionnelle pour r&eacute;gler le litige autour des l&eacute;gislatives, ainsi que la mise sur pied d'un gouvernement d'union nationale.
La feuille de route a &eacute;t&eacute; bien accueillie par le camp pr&eacute;sidentiel, mais a jusqu'ici &eacute;t&eacute; rejet&eacute;e par le M5, o&ugrave; des tensions sont apparues entre "faucons" et "colombes", selon des sources proches du mouvement.
A d&eacute;faut d'obtenir la t&ecirc;te du chef de l'Etat, "ligne rouge" pour la communaut&eacute; internationale, les opposants, ou une partie d'entre-eux, pourraient finalement accepter d'entrer au gouvernement, selon une source proche des n&eacute;gociations.
Qu'est-ce qui est en train de se n&eacute;gocier?"La d&eacute;mission du Premier ministre Boubou Ciss&eacute;", juge lui aussi Brema Ely Dicko, sociologue &agrave; l'Universit&eacute; de Bamako.
"Le M5-RFP est oblig&eacute; de maintenir la pression pour au moins obtenir quelque chose", ajoute-t-il.&nbsp;
L'opposition traditionnelle est quant &agrave; elle peu audible depuis le rapt fin mars de son chef, Souma&iuml;la Ciss&eacute; par de pr&eacute;sum&eacute;s jihadistes.Quelques dizaines de ses partisans ont r&eacute;clam&eacute; sa lib&eacute;ration au passage du convoi des chefs d'Etat.

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