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Le chef de la junte au Mali, le colonel Assimi Goïta, a enjoint  mardi la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) de lever ses sanctions et réitéré son soutien à la présence des forces françaises et de l'ONU face aux jihadistes.

"Nous avons accept&eacute; les principes de la C&eacute;d&eacute;ao, &agrave; savoir la nomination d'un pr&eacute;sident civil, puis la d&eacute;signation d'un Premier ministre.Je pense que dans les jours &agrave; venir la C&eacute;d&eacute;ao doit enlever ces sanctions pour le bonheur de la population malienne", a d&eacute;clar&eacute; le colonel Go&iuml;ta en marge des c&eacute;r&eacute;monies du 60e anniversaire de l'ind&eacute;pendance du pays.
Il s'exprimait au lendemain de la d&eacute;signation comme pr&eacute;sident de la transition d'un officier &agrave; la retraite, le colonel-major Bah Ndaw, et alors que le m&eacute;diateur de la C&eacute;d&eacute;ao dans cette crise, l'ancien chef de l'Etat nig&eacute;rian Goodluck Jonathan, est attendu mercredi au Mali.
M. Ndaw, 70 ans, ex-ministre de la D&eacute;fense du pr&eacute;sident d&eacute;chu Ibrahim Boubacar Ke&iuml;ta, doit pr&ecirc;ter serment vendredi.C'est &agrave; lui qu'il appartiendra de nommer un Premier ministre, dont le nom n'est pas encore connu, en vertu d'une charte retenue par la junte pour organiser la transition.
La C&eacute;d&eacute;ao, qui a impos&eacute; des sanctions au Mali deux jours apr&egrave;s le putsch du 18 ao&ucirc;t contre M. Ke&iuml;ta, ne s'est pas encore exprim&eacute;e publiquement sur le choix de Bah Ndaw.
Le comit&eacute; mis en place par la junte a d&eacute;sign&eacute;, outre le pr&eacute;sident de la transition, un vice-pr&eacute;sident, investi d'importantes pr&eacute;rogatives en mati&egrave;re de s&eacute;curit&eacute;, qui n'est autre que le colonel Go&iuml;ta.
La C&eacute;d&eacute;ao a suspendu le Mali de ses organes de d&eacute;cision, ferm&eacute; les fronti&egrave;res de ses Etats membres, et stopp&eacute; les &eacute;changes financiers et commerciaux avec le Mali, &agrave; l'exception des produits de premi&egrave;re n&eacute;cessit&eacute;, des m&eacute;dicaments, des &eacute;quipements de lutte contre le coronavirus, des produits p&eacute;troliers et de l'&eacute;lectricit&eacute;.
Cet embargo est une vive pr&eacute;occupation dans ce pays pauvre et enclav&eacute;.
La C&eacute;d&eacute;ao a depuis accept&eacute; une p&eacute;riode de transition devant permettre le retour des civils au pouvoir dans un d&eacute;lai qui devrait &ecirc;tre de 18 mois.Mais elle a pos&eacute; comme conditions &agrave; la lev&eacute;e des sanctions, la nomination rapide d'un pr&eacute;sident et d'un Premier ministre de transition qui devront &ecirc;tre des civils.

- "Voie irr&eacute;versible" -

Le colonel Go&iuml;ta a par ailleurs appel&eacute; &agrave; "l'union sacr&eacute;e autour du Mali", exhortant ses compatriotes &agrave; soutenir les forces nationales contre les groupes jihadistes.&nbsp;
"Et je demande aussi &agrave; la population malienne de soutenir nos forces partenaires telles que la force Barkhane, la Minusma et la force (europ&eacute;enne) Takuba", a ajout&eacute; le chef de la junte.
La pr&eacute;sence au Mali depuis sept ans de militaires fran&ccedil;ais et de la Minusma (Mission de l'ONU au Mali), a fait l'objet de contestations d'une partie de l'opinion.&nbsp;Une manifestation contre la pr&eacute;sence fran&ccedil;aise &eacute;tait d'ailleurs organis&eacute;e dans l'apr&egrave;s-midi &agrave; Bamako.
Le pr&eacute;sident fran&ccedil;ais Emmanuel Macron a r&eacute;pondu indirectement, en appelant les nouveaux ma&icirc;tres de Bamako &agrave; "mettre le Mali sur la voie irr&eacute;versible du retour &agrave; un pouvoir civil et l'organisation d'&eacute;lections rapides".
"La France, comme ses partenaires africains en particulier, ne pourra rester engag&eacute;e qu'&agrave; cette condition", a-t-il pr&eacute;venu dans son allocution vid&eacute;o mardi &agrave; l'Assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale des Nations unies.
"A la seconde o&ugrave; ces &Eacute;tats souhaiteront notre d&eacute;part ou consid&eacute;reront qu'ils peuvent se battre seuls contre le terrorisme, nous nous retirerons", a assur&eacute; M. Macron.
Depuis des semaines, les Maliens se sont profond&eacute;ment divis&eacute;s entre les partisans d'une transition longue confi&eacute;e aux militaires et leurs contradicteurs.Les premiers arguent du temps et de l'autorit&eacute; n&eacute;cessaires pour engager le redressement dans un pays au bord du gouffre.
Les seconds redoutent une r&eacute;&eacute;dition des erreurs du pass&eacute; dans un pays qui a d&eacute;j&agrave; connu quatre putschs en 60 ann&eacute;es d'ind&eacute;pendance.

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