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Mort de 44 détenus au Tchad: une ONG dénonce des "mauvais traitements"

Quarante-quatre prisonniers morts en détention au Tchad en avril après une offensive contre le groupe jihadiste Boko Haram étaient de simples civils et ont succombé à des "mauvais traitements", asphyxiés dans une cellule exigüe, affirme une ONG locale, ce que dément lundi le gouvernement.

<p>Mi-avril, les autorit&eacute;s avaient annonc&eacute; la mort de 44 d&eacute;tenus dans un centre de d&eacute;tention de la gendarmerie de la capitale, sur 58 "membres de Boko Haram" prisonniers. Selon N'Djamena, ils avaient &eacute;t&eacute; captur&eacute;s durant une vaste offensive de l'arm&eacute;e en repr&eacute;sailles &agrave; une attaque du groupe jihadiste qui avait tu&eacute; une centaine de soldats le 23 mars dans la presqu'&icirc;le de Bohoma.Cette derni&egrave;re est situ&eacute;e sur le lac Tchad, vaste &eacute;tendue d'eau et de mar&eacute;cages truff&eacute;e d'&icirc;les servant de repaires aux jihadistes, lesquels multiplient les attaques meurtri&egrave;res.Le parquet avait assur&eacute; qu'une autopsie avait d&eacute;cel&eacute; une substance "l&eacute;tale" dans le corps des victimes et le ministre de la Justice, Djimet Arabi, avait alors &eacute;voqu&eacute; un possible "suicide collectif" par empoisonnement.Une version rejet&eacute;e par la Convention tchadienne des droits de l'Homme (CTDDH) dans un rapport dat&eacute; de samedi. Selon cette ONG, lors de cette op&eacute;ration de repr&eacute;sailles, "l'arm&eacute;e tchadienne s'est livr&eacute;e &agrave; toutes sortes d'exactions voire des atrocit&eacute;s" en ex&eacute;cutant syst&eacute;matiquement tous ses prisonniers, combattants ou civils soup&ccedil;onn&eacute;s d'aider Boko Haram.A la fin de l'op&eacute;ration, command&eacute;e directement sur place par le pr&eacute;sident Idriss D&eacute;by Itno, le pouvoir avait annonc&eacute; la mort d'un millier de jihadistes et de 52 militaires mais n'avait pas &eacute;voqu&eacute; de prisonniers. "Les autorit&eacute;s s'&eacute;taient rendu compte trop tard qu'il n'y avait pas de prisonniers", commente l'ONG, pour qui l'arrestation de 58 hommes n'a &eacute;t&eacute; annonc&eacute;e que cinq jours plus tard.Il fallait donc "absolument trouver quelque chose pour faire croire &agrave; l'opinion nationale et internationale que l'arm&eacute;e tchadienne sait &eacute;pargner les vies des prisonniers ennemis", &eacute;crit la CTDDH.L'ONG affirme que ces 58 d&eacute;tenus &eacute;taient "des paysans et villageois arbitrairement arr&ecirc;t&eacute;s pour faire office de +prisonniers+", sur "instructions de derni&egrave;re minute".Selon la CTDDH, les 44 sont morts d'asphyxie, d&eacute;shydrat&eacute;s apr&egrave;s que les 58 d&eacute;tenus eurent &eacute;t&eacute; entass&eacute;s sans nourriture ni eau dans une cellule de 6 m&egrave;tres sur 3 quasiment sans a&eacute;ration, dans une chaleur d&eacute;passant parfois les 50 degr&eacute;s."On ne donnera pas de cr&eacute;dit &agrave; un rapport qui ne r&eacute;pond aucunement &agrave; la r&eacute;alit&eacute;", a comment&eacute; lundi le ministre Djimet Arabi, interrog&eacute; par l'AFP.Selon lui, les prisonniers &eacute;taient bien "membres de Boko Haram", et les autorit&eacute;s vont rendre public un rapport sur leur d&eacute;c&egrave;s "dans les prochains jours".</p>

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