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Mort de civils au Mali et frappe française: que sait-on ?

Des villageois maliens célébrant un mariage ont-ils été victimes du combat mené par les armées nationales et étrangères contre les jihadistes du Sahel ? De nombreux civils ont été tués par ce que les témoins décrivent comme une frappe aérienne dans un secteur et à une heure où la France dit avoir éliminé des dizaines de "terroristes".

Voici ce qu'on sait des &eacute;v&egrave;nements de dimanche dans le secteur de Douentza/Hombori, dans le centre du Mali, un des foyers de la violence polymorphe qui ensanglante la sous-r&eacute;gion.

Que disent les villageois de Bounti ?

Dimanche, la foule s'&eacute;tait rassembl&eacute;e pour des noces dans cette localit&eacute; &agrave; l'habitat clairsem&eacute;, au pied des falaises et tr&egrave;s loin de la ville, quand un appareil que tous ou presque d&eacute;crivent comme un h&eacute;licopt&egrave;re a ouvert le feu, semant la panique au sol, ont dit plusieurs d'entre eux joints par l'AFP.L'un au moins parle de bombes (peut-&ecirc;tre des roquettes) d'autres sont moins pr&eacute;cis.Personne ne se prononce sur l'appartenance de l'appareil, qui ne peut a priori appartenir qu'aux arm&eacute;e malienne ou fran&ccedil;aise, les seules &agrave; frapper du ciel malien.
Une association d&eacute;fendant l'ethnie peule, &agrave; laquelle appartiennent les victimes, a publi&eacute; une liste nominative et difficilement v&eacute;rifiable de 18 morts.Un t&eacute;moin fait &eacute;tat de corps d&eacute;chiquet&eacute;s inhum&eacute;s lundi dans une fosse.Diff&eacute;rents interlocuteurs rapportent de nombreux bless&eacute;s, dont des femmes et des enfants, &eacute;vacu&eacute;s vers les localit&eacute;s voisines.

Que dit l'arm&eacute;e fran&ccedil;aise ?

Les messages ont prolif&eacute;r&eacute; sur les r&eacute;seaux sociaux &eacute;voquant la possibilit&eacute; d'une bavure &agrave; l'origine inconnue.L'arm&eacute;e fran&ccedil;aise, comme les autorit&eacute;s maliennes, a d'abord gard&eacute; le silence.Elle en est sortie mardi face aux t&eacute;moignages recueillis notamment par l'AFP.&nbsp;
Dimanche, une patrouille d'avions de chasse fran&ccedil;ais a frapp&eacute; un rassemblement de jihadistes traqu&eacute;s depuis plusieurs jours par le renseignement, et "neutralis&eacute;" plusieurs dizaines d'entre eux &agrave; l'ouest d'Hombori (donc dans le m&ecirc;me secteur), a dit l'&eacute;tat-major.Au vu du comportement des individus, de leur &eacute;quipement et du renseignement, "il ne peut y avoir de doute et d'ambigu&iuml;t&eacute;: il n'y avait pas de mariage", a assur&eacute; un responsable militaire fran&ccedil;ais.L'op&eacute;ration n'a pas mobilis&eacute; d'h&eacute;licopt&egrave;re, a-t-il insist&eacute;.

S'agit-il d'un ou deux &eacute;v&egrave;nements ?

Sans citer nomm&eacute;ment Bounti, l'arm&eacute;e fran&ccedil;aise a dit avoir proc&eacute;d&eacute; &agrave; une seule frappe dimanche, "&agrave; l'ouest d&rsquo;Hombori dans la r&eacute;gion de F&eacute;rendi" et au nord de la route nationale 16, donc dans un p&eacute;rim&egrave;tre de quelques kilom&egrave;tres autour de Bounti.L'heure de la frappe (en milieu d'apr&egrave;s-midi) concorde avec celle des faits survenus &agrave; Bounti.
Impossible cependant d'exclure la concomitance de deux &eacute;v&egrave;nements, tant les versions divergent.L'arm&eacute;e fran&ccedil;aise parle de cibles jihadistes et d'avions, les villageois de victimes civiles et d'hlicopt&egrave;res.L'hypoth&egrave;se d'&eacute;v&egrave;nements quasiment simultan&eacute;s s'est renforc&eacute;e mercredi quand M&eacute;decins Sans Fronti&egrave;res, qui travaille dans la zone, a rapport&eacute; avoir pris en charge dimanche "huit bless&eacute;s graves suite &agrave; des bombardements" sur deux localit&eacute;s distinctes: Bounti et Kikara.Kikara se trouve &agrave; une quinzaine de kilom&egrave;tres de Bounti.
Autre &eacute;l&eacute;ment troublant: "les patients (pr&eacute;sentaient) des blessures par balles et des l&eacute;sions dues &agrave; des explosions".Or les blessures par balles ne sont compatibles avec la frappe d'un avion de chasse, mais le sont avec des tirs depuis un h&eacute;licopt&egrave;re ou au sol.

Pourquoi un tel flou ?

Les informations de premi&egrave;re main comme celles de MSF sont rares.Les faits se sont produits dans une zone &eacute;loign&eacute;e et dangereuse o&ugrave; les jihadistes, surtout les groupes li&eacute;s &agrave; Al-Qa&iuml;da, sont tr&egrave;s pr&eacute;sents.Aucune image n'a circul&eacute; de Bounti.Les t&eacute;moignages directs sont difficiles &agrave; obtenir.Les villageois disent n'avoir vu aucun responsable malien.Le silence observ&eacute; par les autorit&eacute;s civiles et militaires maliennes a ouvert la voie &agrave; un flot de sp&eacute;culations difficilement v&eacute;rifiables.
L'arm&eacute;e fran&ccedil;aise est "la seule &agrave; avoir effectu&eacute; des tirs dans la zone o&ugrave; il y a eu des victimes civiles &agrave; Bounti.L'arm&eacute;e malienne n'a pas op&eacute;r&eacute; des frappes", a fini par dire &agrave; l'AFP un responsable militaire malien, mais sous couvert d'anonymat.
Arm&eacute;es malienne et fran&ccedil;aise op&egrave;rent ensemble contre les jihadistes.Personne n'a int&eacute;r&ecirc;t &agrave; une bavure.Les militaires qui ont pris le pouvoir en ao&ucirc;t &agrave; Bamako et promettent de le rendre aux civils doivent montrer qu'ils sont capables de stopper la descente aux enfers en cours depuis des ann&eacute;es en composant avec les moyens limit&eacute;s de l'arm&eacute;e.Ils se sont engag&eacute;s &agrave; combattre les exactions dont cette arm&eacute;e est accus&eacute;e.&nbsp;
Quant &agrave; la France, de nouveaux appels &agrave; la fin de son engagement militaire vieux de huit ans au Mali ont commenc&eacute; &agrave; circuler localement sur les r&eacute;seaux sociaux.
bur-ah-dab-dla-lal/thm

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