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Comme d'autres habitants de la capitale, elle a fait sa valise et pris un bus pour rejoindre sa ville natale, &agrave; trois heures de route, avec en m&eacute;moire la crise de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts.
La d&eacute;cision du pr&eacute;sident Alassane Ouattara de se repr&eacute;senter &agrave; un troisi&egrave;me mandat controvers&eacute; a entra&icirc;n&eacute; des violences entre partisans des camps rivaux, faisant d&eacute;j&agrave; une trentaine de morts, surtout dans le sud-est du pays.
"Si tout se passe bien, on reviendra.Tout d&eacute;pend de ce qui va se passer", dit cette commer&ccedil;ante &agrave; l'AFP avant de monter dans un bus pour Tiebissou (centre).&nbsp;
Depuis la semaine derni&egrave;re, le nombre de passagers a augment&eacute; &agrave; la gare routi&egrave;re d'Adjam&eacute; (commune populaire de la capitale &eacute;conomique).Jeudi, des dizaines de passagers, charg&eacute;s de valises, sacs et baluchons s'engouffraient dans des bus &agrave; destination de la province.
"Je voyage aujourd'hui par rapport &agrave; ce qui s'est pass&eacute; la derni&egrave;re fois (la crise de 2010-2011, ndlr).C'est&nbsp;la m&ecirc;me menace.Je suis&nbsp;tr&egrave;s&nbsp;inqui&egrave;te.C'est mieux d'&ecirc;tre en famille", confie Sandrine Dia Amoin, en partance pour Yamoussoukro.
Les troubles ont commenc&eacute; en ao&ucirc;t, lorsque le pr&eacute;sident Ouattara a annonc&eacute; sa candidature.La Constitution ivoirienne n'autorise que deux mandats pr&eacute;sidentiels, mais, selon M. Ouattara, l'adoption d'une nouvelle Constitution en 2016 a remis le compteur &agrave; z&eacute;ro.Ce que conteste farouchement l'opposition qui a appel&eacute; &agrave; la "d&eacute;sob&eacute;issance civile".&nbsp;
L'opposition, incarn&eacute;e par l'ex-pr&eacute;sident Henri Konan B&eacute;di&eacute;, 86 ans, et un ancien Premier ministre, Pascal Affi N'Guessan, 67 ans, n'a pas fait campagne.Les deux hommes ne se sont toutefois pas formellement retir&eacute;s du scrutin.

- "pas rester &agrave; Abidjan" -

Le pr&eacute;d&eacute;cesseur de M. Ouattara, Laurent Gbagbo, qui ne s'&eacute;tait pas exprim&eacute; publiquement depuis son arrestation en 2011 &agrave; l'issue de la crise post-&eacute;lectorale, est sorti de sa r&eacute;serve jeudi, tenant des propos gu&egrave;re de nature &agrave; rassurer les Ivoiriens.
"Ce qui nous attend, c'est la catastrophe.C'est pour &ccedil;a que je parle.Pour qu'on sache que je ne suis pas d'accord pour aller pieds et poings li&eacute;s &agrave; la catastrophe.Il faut discuter", a d&eacute;clar&eacute; M. Gbagbo sur TV5 Monde, depuis la Belgique o&ugrave; il attend un &eacute;ventuel proc&egrave;s en appel devant la Cour p&eacute;nale internationale (CPI), apr&egrave;s son acquittement en premi&egrave;re instance de crimes contre l'humanit&eacute;.
Les r&eacute;seaux sociaux, largement consult&eacute;s par les Ivoiriens, ne contribuent pas apaiser les esprits avant la pr&eacute;sidentielle, bien au contraire, avec une abondance de fausses d&eacute;clarations, d'images d&eacute;tourn&eacute;es, de vid&eacute;os sorties de leur contexte...ils sont devenus un v&eacute;ritable terrain de d&eacute;sinformation.&nbsp;
"Ma grand-m&egrave;re m'a dit, il faut pas rester &agrave; Abidjan.Au village tu seras en s&eacute;curit&eacute;.J'ai achet&eacute; du lait en poudre et des choses" avant de prendre le bus, t&eacute;moigne une jeune serveuse de 23 ans, qui pr&eacute;f&egrave;re rester anonyme.&nbsp;
Dans cette ambiance, ceux qui ne partent pas se pr&eacute;parent &agrave; se barricader chez eux et font des provisions de nourriture.
"En 2010, on a failli me tuer", raconte Kouam&eacute;, agent d'entretien."L&agrave; j'ai achet&eacute; du riz, de la nourriture.Je travaille vendredi et apr&egrave;s je reste chez moi, je ne sors plus".

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