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RDC: 19 civils tués dans un nouveau massacre près de Beni

Au moins 19 civils ont été tués dans un nouveau massacre attribué au groupe armé des ADF près de Beni, dans l'est de la République démocratique du Congo, où des manifestations violentes dénoncent depuis une semaine la "passivité" de l'ONU et des autorités face aux tueries.

L'ONU a par ailleurs annonc&eacute; l'ouverture d'une enqu&ecirc;te sur la mort d'un manifestant congolais tu&eacute; lors d'un face &agrave;-face avec des Casques bleus mardi.
Le dernier massacre a eu lieu &agrave; 30 km au nord de Beni, &agrave; l'entr&eacute;e d'une zone appel&eacute;e "le triangle de la mort" en raison des tueries qui s'y d&eacute;roulent depuis plusieurs ann&eacute;es.
"Bilan revu &agrave; la hausse.19 morts", a indiqu&eacute; &agrave; l'AFP un porte-parole de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), qui avait auparavant document&eacute; 13, puis 14 victimes.
La Monusco "a envoy&eacute; d&egrave;s ce (mercredi) matin une force d'intervention rapide avec des militaires congolais", a-t-il ajout&eacute;.
Le bilan a &eacute;t&eacute; confirm&eacute; par les chercheurs du Groupe d'&eacute;tudes sur le Congo (GEC) de l'universit&eacute; de New York.
Au total 99 personnes ont &eacute;t&eacute; tu&eacute;es dans la r&eacute;gion de Beni par des groupes arm&eacute;s depuis le 5 novembre, d'apr&egrave;s le comptage du GEC.
Les auteurs de ces tueries sont dans "l'immense majorit&eacute; des cas" des membres du groupe arm&eacute; d'origine ougandaise des Forces d&eacute;mocratiques alli&eacute;es (ADF), selon un membre du GEC.
En r&eacute;ponse &agrave; ces tueries, la r&eacute;gion de Beni, dans la province du Nord-Kivu, est agit&eacute;e depuis une semaine par des manifestations anti-ONU, qui ont fait au moins sept morts depuis samedi.
Un manifestant a &eacute;t&eacute; bless&eacute; mercredi matin &agrave; Goma par la police congolaise, et une dizaine d'autres ont &eacute;t&eacute; interpell&eacute;s, a constat&eacute; un journaliste de l'AFP.
"La Monusco assiste passivement aux massacres alors que sa mission principale est la protection des civils", a d&eacute;clar&eacute; l'un des manifestants, Fiston Muhindo.
Mercredi, l'ONU a annonc&eacute; l'ouverture d'une "enqu&ecirc;te" interne sur la mort d'un manifestant congolais tu&eacute; lors d'un face &agrave; face avec des Casques bleu, mardi &agrave; Beni.
"Les &eacute;l&eacute;ments que nous avons nous font dire que ce sont les Casques bleus qui sont responsables de la mort de ce jeune homme", a d&eacute;clar&eacute; &agrave; l'AFP le porte-parole int&eacute;rimaire de la Monusco &agrave; Kinshasa, Mathias Gillmann.

- Appel &agrave; la "retenue"-

"Selon nos informations, un jeune homme s'appr&ecirc;tait &agrave; lancer un cocktail molotov, et un des Casques bleus a apparemment tir&eacute; sur lui", a-t-il ajout&eacute;.
Le jeune homme a &eacute;t&eacute; touch&eacute; &agrave; la t&ecirc;te lors d'un face &agrave; face entre une centaines de manifestants et des Casques bleus malawites devant une base civile de la Monusco, avait constat&eacute; un correspondant de l'AFP.
La base avait &eacute;t&eacute; saccag&eacute;e la veille.
Le Comit&eacute; international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqu&eacute; avoir pris en charge &nbsp;27 bless&eacute;s "suite aux manifestations ayant &eacute;clat&eacute; ces derniers jours" dans les h&ocirc;pitaux que le CICR soutient dans la r&eacute;gion de Beni.
"Nous demandons &agrave; tous les acteurs de faire preuve de retenue", a d&eacute;clar&eacute; le chef du bureau de la Croix Rouge &agrave; Beni, Nour Khadam.
"La population civile ne devrait pas &ecirc;tre cibl&eacute;e et les organisations humanitaires, les structures et le personnel m&eacute;dical doivent &ecirc;tre respect&eacute;s", a-t-il ajout&eacute;.
Un manifestant tu&eacute; samedi, apparemment par la police, a &eacute;t&eacute; enterr&eacute; mercredi dans le calme &agrave; Beni, a constat&eacute; un correspondant de l'AFP.
L'arm&eacute;e congolaise avait annonc&eacute; le 30 octobre des op&eacute;rations militaires contre les bases des ADF dans la r&eacute;gion de Beni.&nbsp;
Les tueries attribu&eacute;es aux ADF sont des repr&eacute;sailles sur les civils, d'apr&egrave;s les observateurs.
La pr&eacute;sidence de RDC a annonc&eacute; lundi des op&eacute;rations militaires conjointes avec les Casques bleus de la Monusco dans la r&eacute;gion.
A l'origine, les ADF sont des rebelles ougandais musulmans hostiles au pr&eacute;sident Yoweri Museveni, qui se sont repli&eacute;s dans l'est de l'actuelle RDC en 1995.
Ils ne lancent plus depuis longtemps d'attaques contre la fronti&egrave;re ougandaise voisine.Ils vivent repli&eacute;s en autarcie et en famille dans la for&ecirc;t et la jungle autour de Beni, terrorisant les populations et pillant les magasins et le b&eacute;tail.Leur nombre est estim&eacute; &agrave; quelques centaines de combattants.
Au total ils sont accus&eacute;s d'avoir tu&eacute;s plus d'un millier de civils dans la r&eacute;gion de Beni depuis octobre 2014.

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