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"Nous voulons la paix".C'est ce qu'assure l'un des groupes armés les plus actifs dans l'Est de la République démocratique du Congo.Sur le terrain, les combats déplacent des milliers de civils exposés à la faim et aux maladies (choléra, rougeole, paludisme).

Investi il y a un an jour pour jour, le nouveau chef de l'&Eacute;tat F&eacute;lix Tshisekedi a lanc&eacute; des appels au d&eacute;sarmement des groupes arm&eacute;s congolais, et d&eacute;clar&eacute; qu'il &eacute;tait "pr&ecirc;t &agrave; mourir" pour la paix dans les deux provinces du Kivu, en crise depuis 25 ans.
"Nous sommes pr&ecirc;ts &agrave; accepter l'appel du chef de l'&Eacute;tat.Nous n'avons pas beaucoup de conditions", affirme &agrave; l'AFP un porte-parole du groupe Nduma D&eacute;fense du Congo-R&eacute;nov&eacute; (NDC-R), qui a transmis son offre de dialogue &agrave; l'&Eacute;tat congolais mi-janvier avec cinq groupes alli&eacute;s.
Cette faction congolaise revendique 5.000 hommes.Elle affirme contr&ocirc;ler plusieurs villages et territoires dans la province du Nord-Kivu depuis fin 2019, ce que confirment des experts des Nations unies dans un rapport publi&eacute; en d&eacute;cembre.
Son ennemi: les rebelles hutus rwandais des Forces d&eacute;mocratiques de lib&eacute;ration du Rwanda (FDLR), dont le chef a &eacute;t&eacute; tu&eacute; en septembre, officiellement par l'arm&eacute;e congolaise.
Le NDC-R se bat aussi contre d'autres groupes arm&eacute;s pr&eacute;tendant d&eacute;fendre les communaut&eacute;s locales (Nyatura, pour les Hutus congolais; APCL-S, pour la communaut&eacute; Hunde; CMC/FDP).
"La premi&egrave;re des conditions (pour la paix) est de se mettre autour d'une table (avec l'&Eacute;tat congolais) pour qu'ensemble nous puissions conna&icirc;tre le sort qui sera r&eacute;serv&eacute; aux groupes arm&eacute;s &eacute;trangers qui nous exterminent &agrave; l'Est", d&eacute;clare le porte-parole du NDC-R, D&eacute;sir&eacute; Ngabo.

- "La faim va nous tuer" -

Son leader, Guidon Shimiray Mwissa, est sous le coup d'un mandat d'arr&ecirc;t de la justice congolaise et de sanctions onusiennes.Les Nations unies l'accusent d'avoir recrut&eacute; des enfants soldats et de pr&eacute;lever une sorte d'imp&ocirc;t r&eacute;volutionnaire.
"Un non-&eacute;v&eacute;nement", d'apr&egrave;s le porte-parole de ce qui se veut un "groupe d'auto-d&eacute;fense": "Il faut se rendre sur le terrain pour comprendre que Guidon, c'est un Mo&iuml;se qui a sauv&eacute; sa population".
Sur le terrain mi-janvier, &agrave; l'ouest de Goma dans le territoire montagneux de Masisi, l'AFP a surtout rencontr&eacute; des civils traumatis&eacute;s par les violences, affam&eacute;s, entass&eacute;s dans un camp insalubre, comme "Maman" Gentille, 26 ans: "J'ai fui mon village suite aux affrontements entre NDC-R et Nyatura".
"On ne pouvait plus aller aux champs.Beaucoup de personnes sont mortes parce que les affrontements ont &eacute;clat&eacute; au milieu du village, tr&egrave;s t&ocirc;t le matin", ajoute cette m&egrave;re de famille de cinq enfants, qui v&eacute;g&egrave;te dans un camp parmi 8.000 d&eacute;plac&eacute;s.
Une &eacute;pid&eacute;mie de rougeole et chol&eacute;ra a frapp&eacute; les d&eacute;plac&eacute;s.Plusieurs unit&eacute;s de traitement anti-chol&eacute;ra ont &eacute;t&eacute; ouvertes par l'ONG M&eacute;decins sans fronti&egrave;re (MSF), qui parle de 520 cas et deux d&eacute;c&egrave;s.Le paludisme menace aussi.
"Mes trois enfants ont attrap&eacute; le chol&eacute;ra.L'un est d&eacute;c&eacute;d&eacute;", poursuit "Maman" Gentille, une Congolaise hutu rwandophone."Ici dans le camp, on n'a pas assez de sanitaires.Plus de 180 personnes utilisent le m&ecirc;me WC.Vu que c'est tout le temps occup&eacute;, les enfants d&eacute;f&egrave;quent dehors et tout autour".
"C'est la faim qui va nous tuer.Que les bienfaiteurs nous am&egrave;nent de la nourriture et de l'eau potable", conclut la m&egrave;re de famille dans ce camp au milieu des montagnes verdoyantes et intens&eacute;ment cultiv&eacute;es du Nord-Kivu.

- "Transfert d'armes" -

Au total 685.000 d&eacute;plac&eacute;s survivent dans ces territoires montagneux, estime MSF.Une estimation sans doute tr&egrave;s large, pour la bonne cause: attirer l'attention des m&eacute;dias et des bailleurs sur ces "crises humanitaires oubli&eacute;es" de la RDC.
Une chose est s&ucirc;re: loin d'une quelconque "pax Tshisekedi", la fin de l'ann&eacute;e 2019 a &eacute;t&eacute; &eacute;prouvante dans cette r&eacute;gion de Masisi tout comme plus au nord &agrave; Beni, doublement victime d'Ebola et des tueries de 260 civils en novembre-d&eacute;cembre.
"De violents combats ont &eacute;clat&eacute; entre le Nduma D&eacute;fense du Congo-R&eacute;nov&eacute; (NDC-R) et une coalition de groupes arm&eacute;s &eacute;trangers et congolais", a not&eacute; en d&eacute;cembre un groupe d'experts des Nations unies.Les combats continuent, d'apr&egrave;s plusieurs sources humanitaires et s&eacute;curitaires.Le NDC-R a profit&eacute; "du transfert d'armes et de munitions op&eacute;r&eacute; par des membres de l'arm&eacute;e congolaise", ont ajout&eacute; ces experts.
"Nous avons re&ccedil;u mission de traquer tous les groupes arm&eacute;s &eacute;trangers ou locaux, sans distinction aucune", r&eacute;plique le porte-parole de l'arm&eacute;e r&eacute;guli&egrave;re dans la r&eacute;gion, le major Guillaume Djike.
"Les NDC-R n'est pas &eacute;pargn&eacute;.S'il ne d&eacute;pose pas les armes, il sera &eacute;galement frapp&eacute;", a-t-il ajout&eacute;."Il n'est question de laisser le NDC-R gagner du terrain".En attendant, son chef court toujours malgr&eacute; le mandat d'arr&ecirc;t &agrave; son encontre, s'&eacute;tonnent les experts de l'ONU.

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