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Réfugiés du Tigré: "un défi logistique énorme", selon l'ONU

 L'accueil au Soudan des réfugiés fuyant la zone éthiopienne en guerre du Tigré représente "un défi logistique énorme", a indiqué jeudi Babacar Cisse, coordinateur résident de l'ONU à Khartoum, en réclamant au gouvernement soudanais de pouvoir disposer de davantage d'espaces dédiés.

"C'est un défi logistique énorme pour amener tous les équipements nécessaires pour construire les camps", a précisé lors d'une liaison téléphonique avec des journalistes à l'ONU ce responsable qui revient d'une mission d'évaluation de deux jours dans la région frontalière."C'est un très grand défi sur le plan matériel, des équipements, surtout des assainissements. Ce sont des zones qui sont excentrées, isolées", a-t-il insisté.Le nombre de réfugiés arrivés au Soudan depuis une quinzaine de jours s'élevait mercredi à 36.000, selon les autorités soudanaises."En doublant les efforts, les effectifs, on sera peut-être en mesure d'accroître les installations de manière à recevoir les réfugiés qui vont arriver graduellement", a ajouté Babacar Cisse."Mais il nous faut d'autres camps, et c'est ca le défi. Nous avons insisté auprès des autorités pour qu'on nous donne des zones nous permettant de les préparer", a-t-il précisé.  Interrogé pour savoir comment il est possible de loger tous les réfugiés alors que les camps ne sont pas construits, le responsable onusien a reconnu que c'était un problème. Il a indiqué que les autorités soudanaises n'étaient pas trop favorables à transformer le premier camp de transit établi à la frontière en camp de réfugiés, comme le proposait l'ONU, le jugeant trop proche de l'Ethiopie.Dans un autre endroit où sont regroupés environ 5.000 réfugiés, des abris sont en cours de construction, a-t-il dit. On essaie "de renforcer l'approvisionnement en eau du camp, et on a pu apporter un peu d'électricité", a précisé Babacar Cisse."On est en train de faire des efforts énormes en matière de santé, d'eau, d'eau potable, d'assainissement avec le concours de différents partenaires", a-t-il indiqué. Les réfugiés fuient des combats déclenchés par l'envoi le 4 novembre par le Premier ministre Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix 2019, de l'armée fédérale à l'assaut de la région dissidente du nord de l'Ethiopie après des mois de tensions avec les autorités du Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF).